Le salaire minimum aux
Etats-Unis est de 7,25 dollars de l’heure. Dix Etats imposent des salaires minimum plus élevés, comme le Rhode Island avec 7,75 dollars de l’heure.
Les coûts que ces salaires
représentent pour les employeurs sont bien entendu plus élevés que ce que
touchent les salariés, même si ces salariés sont employés à temps partiel.
Pour commencer, la
contribution d’un employeur à la sécurité sociale s’élève à 6,2% du salaire
horaire, soit 45 centimes. Cela porte déjà le coût pour l’employeur à 7,95
dollars de l’heure, sans compter le coût que représentent la formation, les
vacances s’il y en a, les arrêts maladie et autres.
Et bien entendu, les
employeurs doivent également prendre en compte le coût d’Obamacare.
Les plus petites entreprises
n'ont pas à fournir d'assurance maladie à leurs employés, mais comme le
stipule l'Affordable Care Act, toute société qui emploie plus de 50 salariés
devra payer une amende en 2014 si elle ne le fait pas.
Et si ?
Et si les entreprises, petites
ou grandes, n’avaient pas à se soucier d’Obamacare ?
Et si elles n’avaient pas à se soucier de la formation, des arrêts maladie et
des problèmes de transport de leurs employés ? Et si elles pouvaient
payer leurs salariés 3 dollars de l’heure, comme en Chine ?
Mesdames et messieurs, je
vous présente Baxter
Baxter – le robot
automatisé
MIT Technology Review présente Baxter dans l’article Small Factories
Give Baxter the Robot a Cautious Once-Over.
Chris Budnick,
directeur de Vanguard Plastics, une société de
moulage par injection basée à Southington, dans le
Connecticut, considère actuellement l’utilisation de Baxter pour l’exécution
d’une tâche qui n’a pas encore été automatisée : l’empilement de
gobelets en plastique - que Vanguard vend 2
centimes la pièce à une entreprise médicale.
Employer un salarié pour
exécuter cette tâche coûte actuellement à Budnick 9
dollars de l’heure.
Budnick serait sans doute très intéressé de
pouvoir remplacer son employé par Baxter.
Observons un instant l’article
de MIT pour en apprendre plus sur ce fameux Baxter.
Baxter a été conçu par Rodney Brooks, le spécialiste
Australien en robotique et intelligence artificielle qui a quitté MIT pour
donner naissance à un robot humanoïde de 22.000 dollars capable d’être
programmé pour effectuer des tâches
simples qui jusqu’à présent n’ont jamais été automatisées.
Selon la société de Brooks, Rethink
Robotics, ce robot pourrait déclencher une
véritable révolution en matière de production aux Etats-Unis en permettant
aux entreprises d’entrer en compétition directe avec le coût du travail peu
élevé des pays émergents. Baxter est également capable d’éliminer un problème
d’efficacité de production qui a supprimé plus de postes aux Etats-Unis que
ne l’a fait la compétition internationale. Selon McKinsey Global Institute,
sur les 5,8 millions d’emplois du secteur manufacturier qui ont été éliminés
entre 2000 et 2010, les deux tiers ont été perdus pour des raisons de
productivité, et seulement 20% ont été délocalisés en Chine, au Mexique ou en
Thaïlande.
L’objectif ultime serait que ces robots soient utilisés
pour effectuer des tâches plus complexes comme par exemple l’assemblage de
composants électroniques. ‘Un peu plus d’astuces à la loi de Moore et il ne
se passera pas longtemps avant que les robots Baxter coûtent moins cher que
la main d’œuvre Chinoise’, déclarait Andrew McAfee, chercher chez PIT, lors
d’une conférence tenue l’an dernier à Tucson, dans l’Arizona.
Baxter a deux bras, est capable de voir, et dispose d’un
sonar à 360 degrés qu’il utilise pour détecter les gens qui sont à proximité
de lui. Il peut également être équipé d’une pince, que Rethink
est actuellement en train de développer. La société développe également des
programmes qui permettront au robot de communiquer avec d’autres machines.
Baxter serait-il donc indispensable à une société comme Vanguard ? Budnick,
empruntant une terminologie au baseball, pense que Baxter est ‘un double,
peut-être même un homerun s’il se trouve qu’il
puisse utiliser ses deux bras’.
60 Minutes s’intéresse à Baxter
Voici une vidéo
longue de 13 minutes, extraite du documentaire de 60 Minutes intitulé ‘The
Age of Robots’.
Je vous
conseille de la regarder, je vous assure que ce ne sera pas une perte de
temps.
Idées de 60
Minutes :
- Le
pourcentage d’Américains qui ont un travail est au plus bas depuis 20
ans.
- Les
emplois routiniers sont ceux qui disparaissent le plus rapidement.
- Les
robots occupent des postes pour lesquelles des personnes sont
qualifiées.
- De
nombreuses usines n’emploient aujourd’hui déjà plus que des robots.
- ‘On
pourrait penser que les robots finiraient par se rentrer l’un dans
l’autre, mais cela n’arrive jamais’.
- Un
robot peut faire le travail d’une personne et demie.
- De
plus en plus nombreuses sont les catégories d’emplois à être
automatisées.
- Le
secteur manufacturier renaît aux Etats-Unis, mais ne donne naissance à
aucun nouvel emploi.
- L’investissement
en robots a augmenté de 30% depuis la fin de la récession.
- Baxter
coûte 22.000 dollars et peut être formé en quelques minutes.
- Baxter
a une durée de vie de 6.500 heures et coûte 3,40 dollars par heure.
- Acheter
un robot revient à employer un travailleur Chinois.
- ‘Les
Indiens et les Chinois sont plus susceptibles de voir leurs emplois
remplacés par des robots que les Américains’.
- Même
si le secteur manufacturier renaissait aux Etats-Unis, la plupart des
emplois créés seraient donnés à des robots.
- ‘Les
emplois que nous pensons aujourd’hui comme étant destinés à des humains
seront donnés à des machines’.
- Et
la question au million de dollars est : que feront les gens ?
Des
robots ne peuvent faire l’objet de taxes
Certains économistes comme Paul Krugman
pensent à imposer des taxes sur les robots. Mais serait-ce une
solution ?
Soit la technologie permet de créer des emplois sur le long
terme, soit elle ne le permet pas. Je pense qu’elle peut le faire, même si je
ne saurais dire quand cela pourrait se produire.
Mais imaginons que je me trompe. Imposer des taxes sur les
salaires artificiels des robots pourrait difficilement être une solution à
nos problèmes. Encourager la naissance de plus de personnes dont personne n’a
besoin n’est que le meilleur moyen de déclencher une guerre.
La Fed ne peut mener bataille contre les robots
Le problème n’est pas que les salaires sont trop bas, mais
que les dépenses sont trop élevées.
Le remède à cela n'est donc certainement pas d’augmenter
le salaire minimum (ce qui a déjà par le passé encouragé la délocalisation et
l’automatisation), mais de renforcer le dollar.
Nous vivons dans un monde absurde dans lequel les
Keynésiens et les banquiers centraux font tout pour augmenter les salaires et
les prix, et ne se soucient pas de savoir que leurs politiques ne font
qu’élargir l’utilisation de robots.
Une diminution des salaires ne poserait aucun problème si
les prix chutaient également. Qui (en dehors des Keynésiens et des syndicats)
ne voudrait pas d’une baisse des prix ?
De plus, une chute de prix qui ferait suite à une
augmentation de la productivité ne serait que l’ordre naturel des choses. Par
exemple, un agriculteur peut aujourd’hui produire tout autant que 10
agriculteurs il y a cent ans.
Les robots, une force invincible
Les banques centrales ne peuvent empêcher le progrès
technologique. Les robots sont une force invincible. Toute résistance est
futile.
La Fed, les banques centrales et tous les gouvernements du
monde doivent adopter la technologie et ses forces déflationnistes. S’ils ne
le font pas, le chômage flambera, la population continuera d’augmenter, les
prix grimperont, et les bruits de bottes habituels en cas de crise
commenceront à se faire entendre.