Nous voici arrivés au point le plus amusant du
développement de la crise globale. Les moindres transferts
monétaires faits vers les endroits étant supposés
être des paradis fiscaux se traduisent illico-presto par une
évaporation de richesse ; et même les avocats lobbyistes
s’étant au cours de l’histoire désolante de notre
ère frénétique garés en double file sur K Street
ne parviennent plus à faire face à leurs propres démons.
Le monde est sur le point de réapprendre une
leçon depuis longtemps oubliée : mensonges et
réalités existent au sein de toute relation
d’adversaires. C’est triste à dire, mais il n’existe
aujourd’hui pas assez d’infrastructures légales de par le
monde, et nous ne disposerons jamais d’assez de temps, pour que nous
puissions nous pencher sur toutes les fraudes et tous les mensonges sur
lesquels a été fondée notre civilisation. Cela
s’applique tout particulièrement au monde
monétaire : devises, contrats et certificats devraient encore
aujourd’hui pouvoir représenter ce pour quoi ils ont
été créés. Lorsqu’un tel lien est rompu, et
il l’a maintenant été depuis quelques années, tout
tombe en ruines.
Ce n’est là que ce qu’il ressort de
toutes ces tentatives d’échapper aux normes et standards de
change sans se soucier des étapes intermédiaires. En
réponse à ce type de comportement sont nés des actes
tels que la réforme financière Dodd-Frank,
n’ayant apporté autre chose qu’un amas
supplémentaire de complexité et de mensonges sur le compost des
fraudes internationales. Les choses semblent si
désespérément abstraites que même les citoyens les
plus consciencieux se trouvent dans l’incapacité d’agir -
du moins tant que les étalages des supermarchés ne commencent
à se vider et que plus personne n’accepte les petits rectangles
de papier vert.
Parmi l’étendue de bêtises que nous
prouvons trouver sur la toile ou ailleurs, il est quelque peu désolant
d’observer que seuls très peu sont ceux ayant noté
l’extraordinaire passivité des masses face au pillage de leur
futur se déroulant sous leurs propres yeux. Il semblerait que tout le
monde se soit habitué à se pencher en avant dans une ruelle
sombre pour subir son châtiment en silence. C’est du moins ainsi
que semblent aller les choses depuis 2008.
Au vu de la manière dont les choses se
déroulent, il se pourrait que le courant de l’Histoire change
drastiquement au cours de cet été, alors que les deux partis
politiques Américains joueront chacun de leur côté leur petite
comédie électorale. Je suis convaincu que leur rituel sera
ponctué d’interruptions inattendues. Il est clair que les deux
partis méritent de subir les foudres d’un nombre
équivalent de citoyens en colère. Ils devraient tous deux
être ridiculisés, humiliés voire
démantelés, pour que les Etats-Unis puissent renaître de
leurs cendres et devenir à nouveau une nation civilisée.
Charlotte la démocrate et Tampa la républicaine seront les
théâtres de ces pantomimes. Et sachez que ma fourche et moi nous
ferons une joie de venir joindre les protestations.
Notons également que ce que beaucoup
d’observateurs ont il y a quelques temps baptisé un
‘ralentissement’ semble se transformer en un effondrement
progressif de confiance envers un système souffrant de trop de
déception et infesté de trop de défauts.
L’instabilité politique ne cesse de se développer de part
et d’autre de l’Europe, et donne désormais la couleur de
ce qu’il se produira bientôt aux Etats-Unis. Angela Merkel m’a fait hurler de rire le weekend dernier,
avec sa proposition d’une Union fiscale Européenne. Il ne se
passera pas bien longtemps avant que son parti ne soit lui aussi démantelé et que le seul choix qui
s’offre à elle soit de devenir professionnelle de pole-dance.
Toutes les nations où les gens vivent habillés semblent
plongées dans un profond désespoir. Leurs problèmes
d’endettement sont impossibles à résoudre, et elles
semblent désormais être arrivées à court de tours
de magie comptable.
Ce qui me tracasse de plus en plus, c’est que Jon Corzine soit encore au large, six mois après avoir
volé les comptes des clients de MF Global, et que les médias
semblent ne plus s’intéresser au fiasco de la baleine
qu’est JP Morgan. Son déficit a-t-il enfin franchi la barre des
5 milliards de dollars ? Cela n’est-il qu’un premier bout de
ficelle qui, lorsque quelqu’un se décidera à tirer un peu
dessus, lèvera le voile sur la fraude du monde bancaire ? La
saison des partis a commencé dans les Hamptons,
et les gentilshommes responsables de tous ces méfaits sont
désormais trop occupés à pêcher des concombres de
mer au large de la côte Atlantique. En de telles circonstances, je
pense qu’il serait déplacé que de leur demander de
témoigner devant un sous-comité ou encore devant un grand jury.
Vous êtes-vous déjà posé la
question de savoir ce que cela serait de vivre dans un monde
dénué de conséquences ? Voilà maintenant
quelques années que vous vivez dans l’un de ces mondes. Comment
les choses se passent-elles pour vous ? Avez-vous jamais pu vous en
tirer les mains propres après avoir commis quoi que ce soit
considéré d’illégal ? Comment planifiez-vous
de vous adapter à cette situation ?
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