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Cours Or & Argent

Bilan à mi-année

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Publié le 03 juillet 2013
1217 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Vous demandez vous pourquoi le monde de la finance s’est mis dans tous ses états la semaine dernière ? La réponse est pourtant simple : l’économie globale se disloque, et ses éléments constitutifs se ramassent la tête la première sur le chemin en pente d’une vie où le pétrole est plus cher. Penchons-nous sur les différents cas.


Les Etats-Unis pataugent dans la paralysie et la décadence et se tiennent incrédules face au fait que leur exceptionnalisme ne puisse suffire à renverser les lois thermodynamiques. Ce malaise général les précipite dans une série d’embarras spécifiques. Ce que l’on appelle leur économie dépend de la financiarisation, puisqu’elle n’a plus grand-chose à voir aujourd’hui avec la production de biens de valeur. Cette financiarisation dépend du secteur immobilier, et de l’une de ses branches en particulier : celle des banlieues (et de leurs centres commerciaux et stands de burgers). Le carburant est devenu trop cher pour que le système urbain reste  viable. Il n’est plus à la portée de qui que ce soit. Même si le prix du pétrole baissait, les citoyens des Etats-Unis n’auraient pas assez de sous pour s’en procurer. Moralité : le projet suburbain est mort, tout comme l’économie qui le faisait fonctionner.


Mais il est de même pour les mégalopoles, ces géantes métroplexes jonchées de gratte-ciels. Ne supposez pas une seconde que nous puissions transformer l’industrie de construction de maisons en une industrie de construction d’appartements. La fin du pétrole peu cher signifie que nous ne pouvons plus faire tourner les villes à l’échelle du XXe siècle. Cela inclue la taille des bâtiments aussi bien que l’organisme urbain dans son ensemble. Mais personne ne semble le comprendre. De deux choses l’une, tous les secteurs connectés à la financiarisation offriront de moins en moins d’emplois, parce que cette ‘industrie’ est en pleine implosion. C’est exactement ce qu’illustre la récente décision de la Réserve Fédérale. Lorsque Ben Bernanke remuait les lèvres la semaine dernière, les marchés financiers ont été pris de convulsions. Il a laissé entendre que son organisation puisse tempérer ses achats de dette Américaine et de créances hypothécaires – les dernières étant principalement de la dette originaire d’entités et d’agences supportées par le gouvernement. Voilà à quoi ressemble la ‘monnaie’ qui supporte l’industrie suburbaine.


Si la Fed réduisait ses achats de dette papier, personne d’autre n’en achèterait. La raison pour laquelle la Fed en achète tant (85 milliards de dollars par mois) est que personne d’autre n’oserait les toucher au taux d’intérêt offert – zéro. Le Trésor et les vendeurs d’hypothèques ne pourraient que les vendre à un taux d’intérêt plus élevé. Mais le gouvernement s’étoufferait sur des taux d’intérêts supérieurs à zéro, parce que sa dette est trop importante et ses futurs paiement si gigantesques qu’une augmentation d’un moindre pourcent suffirait à détruire même la fantaisie d’un équilibre économique.


Mis à part cette équation malheureuse, l’entropie ne dort jamais. Tout aux Etats-Unis, si ce n’est les Apple Stores et une poignée de grosses banques, s’effondre – particulièrement l’habitat humain et les ménages. Les banlieues ne feront que perdre de leur valeur et de leur attrait. Les grosses villes devront devenir plus petites (et de beaucoup !). Les sables pétrolifères, le pétrole et le gaz de schiste ne pourront pas voler à leur rescousse (ils sont trop chers pour être extraits du sol). Le gouvernement, qu’il soit fédéral, d’Etat ou local, n’aura plus assez d’argent pour réparer les routes et effectuer des transferts d’argent vers les comptes en banque de leurs indigents. Cette populace perdra toute confiance en ses institutions… et le désordre social qui en découlera donnera vie à une organisation différente de ce qui se trouve sur notre sol. Avec un peu de chance, cela n’impliquera ni despotisme ni guerre.


Si le discours autour d’une tempérance des dépenses de la Fed n’est qu’une rhétorique vide de sens, et qu’elle continue d’acheter de la dette, elle finira par détruire la crédibilité de la monnaie qu’elle émet. Ce n’est rien de plus qu’un autre moyen de sombrer, bien que celui-ci puisse s’avérer plus rapide pour la perte de légitimité des gouvernements et des institutions.


Les jeunes devraient se préparer à faire carrière dans l’agriculture et les activités qui la supportent. Considérez un déménagement dans une ville de taille moyenne où les activités agricoles sont possibles, et tenez-vous prêts à construire une économie différente. Répudiez votre dette étudiante, puisque la fantaisie du remboursement n’est rien d’autre qu’un harnais mental qui vous empêche de préparer votre futur.


Voici ce qu’il en est du reste de l’économie mondiale :


L’Europe n’a pas assez de pétrole et de gaz pour s’auto-suffire. Ses fournisseurs (la Russie et de nombreux états Islamiques) lui sont hostiles. Comme pourrait le dire Tony Soprano, ‘fin de l’histoire’. L’Europe a joué des jeux financiers contre elle-même cinq années durant, et sa crédibilité se tarit. Bientôt, elle entamera sa descente vers une douloureuse réinitialisation économique. Son économie de parc d’attraction de l’histoire de la civilisation prend fin. Allez-y pendant que c’est encore possible, et prenez quelques photos de ce à quoi le confort et l’art ressemblaient autrefois.


La Chine implose sous le poids de son économie de copinage et de son système bancaire. Bien essayé. Son fortune cookie lui dit qu’elle est entrée trop tard dans l’ère industrielle. Tout le reste n’est que désespoir : l’idée de déplacer des centaines de millions de paysans vers de nouvelles villes. Ils feraient mieux de planter du bok choy là où ils sont. Personne ne peut correctement assumer que la Chine restera politiquement stable. Espérons que son effondrement économique et politique ne se transforme pas en guerre.


La production de pétrole de la Russie est en déclin permanent. Elle en a beaucoup, mais tire une grande partie de ses revenus en vendant du pétrole à d’autres. D’où l’idée de Vladimir Poutine de trouver autre chose sur quoi reposer l’économie de son pays. Mais quoi ? Je ne pense pas que la Russie pourra remplacer la Chine en tant que premier fabricant mondial de pistolets pour la vinaigrette. Le secteur agricole semble être une bonne option, et Vlad espère que le réchauffement climatique puisse un jour lui permettre de le développer. Dans tous les cas, la Russie pourrait bénéficier, sur le long terme, de se garder de vendre tout son pétrole et son gaz – bien que l’Europe de l’Ouest s’en trouverait certainement affectée. Son point positif, c’est que la Russie n’est pas handicapée par des débats idiots autour du mariage homosexuel, de l’avortement et de l’usage de la Bible à l’école.


Le Japon. Désolé si je me répète. Il se dirige droit vers une ère médiévale. Il n’a ni pétrole ni gaz. Le hara-kiri financier du Japon entraînera avec lui le système bancaire mondial – ou du moins aggravera les dommages tout autour du monde. Une majeure partie de la fabrication de puces informatiques est implantée au Japon, et ça aussi, ça finira par disparaître à mesure que le Japon exhalera, soufflera sa dernière toux de CO2.


Qu’est-ce qu’il nous reste ? L’Amérique du Sud ? Pensez jungle (ou désert, faites votre choix). Le Canada ? il y a de l’idée. Peut-être le Labrador pourra-t-il devenir les nouveaux Hamptons ? Deuxième plus grand territoire… 30 millions d’habitants (2% de la population de la Chine). Seul inconvénient : la vue côté sud.

 

 



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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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Et alors ?
Les puces électroniques c'est 99% de matière grise et 1% de silicium.
Si les gens ne peuvent plus se déplacer, ce sont les commerces et les services qui le feront. Je ne vais plus en ville, tout ce dont j'ai besoin est près de chez moi et je connais un boulanger qui a une Ferrari.
La Politique Agricole Commune a détruit l'agriculture vivrière européenne et ce sont les états qui en sont responsables en favorisant les grandes structures.
Les états se livrent à la guerre commerciale, ils sont coupables d'avoir inventé cette antinomie liant la guerre et son contraire, le commerce. Ce n'est pas le rôle des états de s'occuper de commerce, leurs seule fonction est de défendre le territoire et la nation dont ils sont issus.
La politique énergétique des états consiste à taxer ou subventionner selon les modes du moment ou l'action des lobbys avec pour résultat une suite de coûteux échecs et des populations en perte de repères économiques : quel est le vrai prix de ce que je consomme ? Sans parler des réglementations "orientées" et des monopoles para-étatiques.
L'important est le laissez faire, les gens peuvent se débrouiller eux-mêmes, pourvu qu'on les laissent faire.
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"les gens peuvent se débrouiller eux-mêmes, pourvu qu'on les laissent faire."
franchement, pour vivre (exilé) dans LA région avec le plus faible niveau d'éducation (tous niveaux confondus), je ne pense plus ça maintenant. Ou alors la purge va être très très violente. Et ça sera pareil en ville. Les gens sont devenus paresseux et feront fi de leurs lois et morale pour rester dans le même niveau de confort et paresse.
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Je suis bien chez moi, j'y reste .
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"les gens peuvent se débrouiller eux-mêmes, pourvu qu'on les laissent faire." franchement, pour vivre (exilé) dans LA région avec le plus faible niveau d'éducation (tous niveaux confondus), je ne pense plus ça maintenant. Ou alors la purge va être très t  Lire la suite
Atlantis - 03/07/2013 à 20:01 GMT
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