Jouer les chevaliers blancs de la démocratie à l’étranger et se
comporter de façon autoritaire dans son propre jardin : voilà le grand
écart, digne de Jean-Claude Van Damme, que les élites européennes sont
désormais tenues de faire au quotidien. Le Brexit vient une fois de plus de
le démontrer : voici comment les Européistes réagissent lorsque la populace
ne vote pas comme attendu.
Il faut revoter
Dans la lignée du célèbre « il faut revoter » de l’inénarrable
Daniel Cohn-Bendit après le résultat de la consultation populaire suisse sur
les minarets, des voix s’élèvent pour la tenue d’un second référendum. À ce
titre, une pétition est d’ailleurs apparue sur Internet… Dont il s’avère que
certaines signatures électroniques ont été enregistrées en provenance des
îles Caïmans, de Tunisie ou encore d’Islande (la diaspora britannique, nous
présumons… source). Donc, en quelque sorte, la démocratie c’est le
droit de donner son avis pour autant qu’il soit conforme à la volonté de
ceux qui nous dirigent.
Le Brexit sera-t-il actionné ?
La question mérite d’être posée. Après tout, ce ne serait pas le premier
référendum qui serait tout simplement snobé par la classe politique, le
résultat n’étant pas celui escompté. D’ailleurs, il est important de rappeler
que le résultat de ce référendum n’est en aucun cas contraignant. Cet article
du Soir, journal belge champion de l’européisme et de la bien-pensance, n’y
va pas par 4 chemins : « La question peut paraître étonnante, mais dans
certains milieux dirigeants européens, on se la pose déjà : est-ce que le
Royaume-Uni respectera la volonté démocratique exprimée lors du référendum,
et actionnera le Brexit, c’est-à-dire la sortie de l’Union européenne ? (…) «
Les choses ne se passent pas tout à fait comme cela avait été annoncé
», explique un diplomate européen généralement bien informé des tendances des
réflexions en haut lieu. »
Était-ce une bonne idée ?
Ce même journal, qui multiplie également les articles sur la montée du
« populisme », n’a décidément pas froid aux yeux. Interrogeant une
volée de cerveaux universitaires, il pose la question : « Un référendum sur le
Brexit était-il une bonne idée ? » :
« Pour les politologues, le référendum peut être intéressant
à condition d’être bien encadré et ses enjeux correctement
expliqués. Car une question simple en apparence, ne l’est pas
nécessairement. »
Traduction : la démocratie c’est très bien, mais il ne faudrait quand
même pas trop prendre en compte l’avis de la population, qui est bien trop
idiote pour donner son avis sur des questions aussi complexes, à moins de lui
avoir très bien expliqué ce qu’elle doit voter.
La désinformation continue
Suite à ce vote historique, la campagne de désinformation continue à
propos des conséquences du Brexit. Que vont faire les citoyens européens qui
travaillent en Grande-Bretagne, comment vont faire les vacanciers
britanniques pour voyager dans l’Union sans visa, risque de reprise de la
guerre civile en Irlande, etc. On essaie de nous faire croire que sans Union
européenne, les états sont dans l’incapacité de négocier des accords
bilatéraux que ce soit sur la libre circulation des citoyens, la mise en
place de régimes spéciaux pour les séjours de courte durée ou tout autre
dossier. Par exemple, vous pouvez aller en vacances en Turquie sans visa ou
passeport. En dehors de l’union, la Grande-Bretagne nesera plus contrainte
d’appliquer toutes les mesures décidées par les technocrates non élus
de Bruxelles… Mais rien ne les empêche d’adopter des dispositions
similaires, au cas par cas et en fonction de ses intérêts. Du coup, on se
demande bien qui sont les « populistes » : les partisans de la
souveraineté ou les Européistes ?