Le 7 mars
dernier, la Commission européenne a infligé à Microsoft
une amende de 561 millions d'euros pour non-respect de ses engagements
concernant son navigateur internet, Internet explorer.
La
société, qui faisait l'objet d'une enquête pour
« abus de position dominante » dans le domaine des
systèmes d'exploitation, s'était engagée en 2009
à donner le choix du navigateur internet au consommateur lors de
l'achat d'un ordinateur équipé de Windows.
L'engagement
n'ayant semble-t-il pas été entièrement respecté,
la Commission a décidé de punir le groupe.
Cette logique
voudrait que les consommateurs soient ainsi
« protégés » de la
désobéissance de Microsoft, en frappant l'entreprise au porte monnaie.
La
réalité est malheureusement différente :
Ce n'est pas
plus Microsoft, Windows, le clavier, ou la souris de l'ordinateur qui va
payer l'amende, mais bien les consommateurs. Elle sera reportée sur le prix des produits et des
services proposés par le groupe. L’idée est sans doute de
nous détourner de lui !
Pour
commencer, le grief imputé à l'entreprise est tout simplement
incompréhensible. En achetant un ordinateur, le consommateur peut
faire le choix de tel ou tel système d'exploitation. Ensuite, afin
d'utiliser les différentes fonctionnalités de l'ordinateur, un
certain nombre de programmes sont pré-installés.
Lecteur multimédia, bloc-note, visionneuse
d'images, défragmenteur, navigateur internet, etc.
Chacun est
libre par la suite de désinstaller ce qu'il souhaite, et d'installer
d'autres programmes, payants ou gratuits, dont les navigateurs internet en
question.
On ne voit
d’ailleurs pas trop en quoi supprimer le navigateur de la
pré-installation des différents logiciels pourrait
protéger le consommateur Se plaint-on par exemple de l'absence de
choix de logiciel concernant la gestion des polices ou le
démineur ?
Sous ce
prétexte réglementaire, la Commission européenne trouve
en réalité une fois de plus un moyen de capter des ressources.
Ressources qui iront alimenter des bataillons de fonctionnaires toujours plus
nombreux, occupés à chercher de nouvelles
réglementations à mettre en place, et de nouvelles amendes
à délivrer. Et le coût de ce fonctionnement est invariablement
reporté sur les contribuables à travers l'impôt, et bien
qu'indirectement, sur le consommateur, qui en dernière analyse est
celui sur lequel se répercutent les pénalités, et autres
réglementations visant le plus souvent à empêcher les
producteurs de vendre leurs produits moins cher.
La meilleure
protection du consommateur reste pourtant de lui permettre d'acquérir
les meilleurs produits et services au meilleur prix. Et jusqu'à
présent, la liberté et la responsabilité des
différents acteurs du marché reste le moyen le plus efficace de
réunir ces conditions.
Le réel
en est d'ailleurs la meilleure preuve. C'est sous la supposée
domination de Microsoft qu'a émergé Google, et c'est bien sous
le règne de ces deux géants que sont nés Youtube, Wikipédia, Facebook, ou qu'a
ressuscité Apple.
Malheureusement, en essayant de faire
passer le marché dans le tamis réglementaire des institutions
publiques, les possibilités de création s'assèchent, et
les éternelles victimes de leurs protecteurs sont bien ceux que l'on
croit tant protéger.
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