Il est
souvent d’usage d’entendre, à travers la propagande
gouvernementale américaine, que la conviction première de
nombreuses générations de conservateurs auto-proclamés
réside dans l’idée suivante : guerre et
militarisation sont en accord avec un gouvernement tant constitutionnel
qu’aux pouvoir limités. Ces conservateurs sont persuadés
de ‘défendre la liberté’ lorsqu’ils
soutiennent les aventures militaires de leur gouvernement. En
réalité, il n’en est rien.
A elles
seules, les guerres défensives confèrent à l’Etat
des pouvoirs bien supérieurs à ceux qu’aucun constutionnaliste n’oserait lui accorder. Les
conservateurs favorables au conflit militaire, en d’autres termes, se contredisent
eux-mêmes. Ils pourront prôner un gouvernement limité et
constitutionnel autant qu’ils le désireront, leur position
‘pro-guerre’ ne fera toujours que contredire leur
rhétorique.
‘La
guerre est la santé de l’Etat’, écrivait Randolph Bourne dans son essai du même nom. Etatisme
signifie planification centrale, importants niveaux d’impositions,
économie fasciste ou socialiste, répression de la
liberté d’expression, annulation de libertés civiles, et
suffocation et destruction de l’entreprise privée. Des
pensées que, contrairement aux conservateurs, les libéraux
classiques ont toujours compris (au contraire des néo-conservateurs
qui, tout du moins, s’en moquent).
En
réalité, les facteurs ‘anti-guerre’
représentent uniquement une menace pour le complexe militairo/industriel/législatif qui tire profit de
la guerre, et non pour la société dans son ensemble.
Vous aider à y voir plus clair dans ce chaos que
représentent les propagandes pro-guerres est l’un des objectifs
de ma leçon en téléapprentissage de cinq semaines sur le
site internet de Mises Academy, qui portera le nom The Political Economy of War, et débutera le 15 mars prochain.
Mes étudiants découvriront l’économie et la politique
de la guerre à l’aide des ouvrages de ces géants du
libéralisme classique que sont Ludwig von
Mises, Frederic Bastiat, Lionell
Robbins, Murray Rothbart, Milton Friedman, Robert Higgs, et bien d’autres… Certains des sujets
qui seront abordés au cours de mes leçons sont listés
ci-dessous :
·
Pourquoi
le capitalisme est l’antithèse de la guerre
·
Les
causes économiques de la guerre
·
Pourquoi
le nationalisme est une menace à la paix et à la
prospérité
·
Pourquoi
les idées de Marx sur la guerre et l’impérialisme sont
erronées, et pourquoi l’école Autrichienne a vu juste
·
Pourquoi
et comment la guerre représente la santé de l’Etat, et
augmente le pouvoir du gouvernement aux dépens des libertés
individuelles et de la prospérité.
·
Le
rôle du libre-échange dans l’enrayement de la guerre
·
Les
désavantages du service militaire
·
Comment
la guerre handicape l’économie de la nation, et ne
bénéficie qu’à un petit groupe de profiteurs aux
dépens du plus grand nombre
·
Comment
l’Etat emploie la Fed pour dissimuler et couvrir les coûts de la
guerre
·
Le
rôle des intellectuels étatistes dans la promotion de la guerre
·
Pourquoi
les conservateurs aiment-ils la guerre et l’Etat
·
Le
dangereux mythe d’une démocratie porteuse de paix
·
Les
alternatives privées à l’établissement de la
défense nationale
·
Qu’est-ce
qu’une guerre juste ?
L’importance
d’une bonne compréhension de la politique économique de
la guerre est parfaitement illustrée par ce passage de l’essai
de Randolph Bourne :
‘La
guerre n’est rien de plus qu’un vaste complexe destructeur et
handicapant pour la société humaine. Si la fonction
première du chef de l’Etat est la guerre, alors il est de son
devoir de coordonner et de développer les forces et techniques
destinées à cette destruction. Cela ne signifie pas uniquement
destruction potentielle de l’ennemi, mais également destruction
intérieure. L’existence même d’un Etat dans un
système d’Etats le rend vulnérable à la guerre et
à l’invasion, et le détournement de
l’énergie vers le secteur militaire paralyse la
productivité et les processus d’amélioration du niveau de
vie à l’échelle nationale.’
Ludwig von Mises exprime une idée similaire dans son
ouvrage L'Action
Humaine, lorsqu’il écrit :
‘Ce
qui distingue l’homme de l’animal est sa compréhension des
avantages que représentent la coopération et la division du
travail. L’homme contrôle son instinct agressif afin de pouvoir
coopérer avec d’autres êtres humains. Plus il
désire améliorer son confort matériel, plus il doit
développer le système de division du travail. Il doit dans le
même temps restreindre la sphère de l’action militaire.
L’émergence d’une division internationale du travail
requiert une abolition totale de la guerre…
Cette
philosophie est bien entendue contraire à l’idolâtrie de
l’Etat.’
Ces
deux citations nous éclairent sur les individus désireux de
contribuer à la société et refusant de soutenir la
guerre : ils seront davantage les héros de la nation que quelque
parti néoconservateur que ce soit.
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