‘Au cours de ces 100 dernières
années, les Etats-Unis ont été régis par une
oligarchie financière immorale, et le rêve Américain
qu’est celui de la poursuite des
opportunités, de l’éducation et de l’ascension
sociale n’est plus accessible qu’à un très faible
pourcentage de la population. La politique fédérale est
désormais dictée par les plus riches, par le secteur financier,
et par les industries les plus puissantes (bien qu’étant parfois
gérées de manière catastrophique) telles que celles des
télécoms, de la santé, de l’automobile et de
l’énergie. Ces politiques sont implémentées et
prêchées par les servants volontaires de ces groupes, par leurs
pots-de-vin de l’industrie lobbyiste et des partis politiques
Américains.
S’il dure encore
longtemps, ce processus laissera derrière lui une
société en déclin, appauvrie et en colère,
à la population sous-éduquée, et à la merci
d’une élite restreinte et super-riche. Un tel exemple de
société ne serait pas seulement immoral, mais également
instable et prône à la fois à l’extrémisme
religieux et politique.
Jusqu’à
présent, les deux partis politiques des Etats-Unis ont su se montrer
très doués pour masquer cette réalité. Ils ont
créé une forme innovante de cartel – un arrangement que
j’ai moi-même appelé politique Américaine duopole,
dont vous trouverez plus de détails un peu plus loin. Les deux partis
déblatèrent de mensonges qu’ils ont vendus à la
fois au secteur financier et aux plus riches. Ils semblent pour
l’instant s’en sortir plutôt bien, grâce notamment
aux énormes quantités de monnaie dépensées dans
la diffusion de leurs publicités manipulatrices et propagandistes.
Mais une telle chose ne pourra pas durer indéfiniment. Les
Américains, même les moins informés, sont de plus en plus
nombreux à se mettre en colère. Les citoyens du pays ont le
sentiment que quelque chose ne tourne pas rond, et qu’ils sont en train
de se faire embobiner…
Je ne m’attarderai
pas ici sur l’énumération de solutions à la
régulation des swaps de défaut de crédit,
l’amélioration des balances commerciales, la mise en place de la
loi Volcker, la formation de capital et la mesure
des effets de levier. Ce sont là bien entendu des points importants
à aborder, mais ils relèvent de questions tactiques et sont
assez simple à gérer dans un système politique,
économique, environnemental et juridique sain.
Notre défi réel est de déterminer
comment les Etats-Unis pourraient reprendre le contrôle de leur futur
et restaurer la prospérité de leur nation. Si aucune solution
n’est trouvée, la concentration actuelle de pouvoir et de
richesses finira par s’accentuer, et le peuple Américain
continuera de s’enfoncer dans la misère.
Avant de m'attaquer à
ces problèmes, j’aimerai vous faire part un instant de mon
opinion personnelle. Je ne suis ni contre les entreprises, ni contre la
génération de profits, ni contre le fait de devenir riche. Je
n’ai absolument rien contre les milliardaires – s’ils le
sont devenus par le travail, s’ils ont accompli de grandes choses,
s’ils paient les taxes qui leur sont imparties, et s’ils ne
corrompent pas leur société…
Les gens auxquels je
m’attaque dans mon livre ne sont pas devenus riches parce qu’ils
le méritaient. La plupart d’entre eux ont fait fortune
grâce à leurs connections avec la sphère politique. Ils
s’affairent à créer une société dans
laquelle ils peuvent continuer de commettre des crimes économiques en
toute impunité, et au sein de laquelle seuls les enfants et les plus
riches ont l’opportunité de faire fortune.
Ce sont ces
gens-là contre lesquels j’éprouve du ressentiment. Et je
pense que beaucoup d’entre vous seront d’accord avec moi’.
Charles
Ferguson, Predator Nation
Ce
phénomène n'est pas uniquement un phénomène
Américain. Il prend racine dans le cartel bancaire
Anglo-Américain ainsi qu’au sein des centres financiers
Européens. Le point de vue de Ferguson est purement Américain.
Il s’imagine que la solution devrait venir du peuple des Etats-Unis,
mais il se pourrait très bien qu’elle provienne
d’ailleurs, de pays ayant déjà été
brutalisés par l’ascension d’une classe de
prédateurs.
Je
ne peux que vous conseiller de lire cet article du Café
Américain datant de 2008 Predator Class,
ainsi que celui-ci, datant de 2010 : Class Warfare
and the Decline of the West.
La
résistance populaire face au déclin de la liberté est
bien souvent contrecarrée par ceux qui pensent pouvoir tirer un
intérêt de leur capacité à rejoindre les rangs de
la classe des prédateurs – bien qu’ils n’oseraient
jamais l’appeler ainsi. Après tout, ce sont des gens puissants,
ils disposent d’importantes richesses, et en veulent toujours plus.
Les gens les plus faibles et les plus
immoraux rationalisent leur service à ce qu’ils finissent
toujours par considérer diabolique de différentes
manières. La raison qu’ils se donnent le plus communément
est la stabilité de l’emploi. Ils s’adaptent donc pour
continuer de survivre.
‘Le succès de cet homme
est une raison suffisante pour moi de lui rendre service’.
De temps en temps, ces gens
s’imaginent également qu’ils pourraient être cet
homme, ce dieu vivant auquel ils ont décidé de se
dévouer. Ce qu’ils manquent à réaliser,
c’est qu’aux yeux de ce surhomme, eux et leurs enfants ne sont en
rien différents des immigrés clandestins et des pauvres. Ils
feront ce qu’on leur demande, jusqu’à ce que leur tour
soit venu.
C’est
un peu ce qu’ont ressenti les clients de MF Global lorsque leur monnaie
leur a été ouvertement volée. Ils faisaient partie du
jeu, ils croyaient en le système. Ils étaient bien
éduqués, et travaillaient dur. Mais aux yeux des plus puissants
insiders, ils n’étaient que des
cafards, des proies comme les autres.
Tous les psychopathes ne choisissent
pas les couteaux comme armes de prédilection.
‘Il vous choisira,
vous désarmera d’un coup d’épée, puis vous
contrôlera de sa présence. Il vous surprendra par son esprit et
ses idées. Il vous sourira avant de vous décevoir et de vous
terroriser d’un simple regard.
Et lorsqu’il en
aura terminé avec vous, il vous abandonnera, emportant avec lui votre
innocence et votre fierté’.
Robert D. Hare, Without Conscience
‘Pensez-vous qu’il soit assez stupide
pour vous demander ouvertement de vous associer à lui dans sa guerre
contre la vérité ? Non, il utilisera des appâts pour
vous tenter. Il vous promettra libertés civiles, égalité
et fortune. Il vous fera miroiter une rémission de taxes, il vous
promettra des réformes…
Il vous montrera comment
devenir un demi-dieu. Il rira avec vous, deviendra votre ami intime. Il vous
prendra par la main, et vous deviendrez sien’.
J.H.Newman, The Antichrist
|