Vous pourrez prendre lecture ci-dessous d’une dépêche de l’agence de
presse Xinhua qui ressemble bien plus à un communiqué officiel de Pékin qu’un
article.
La Chine explique donc, que toutes ses actions n’ont en aucun cas
l’objectif de remplacer les instances mondiales internationales actuelles.
Sauf que quand on lit cette dépêche les autorités chinoises ne sont pas
tendre. Exemples?
« Si les contributions des économies émergentes ne sont pas visibles
dans le système financier international, cela signifie que ce système est
toujours contrôlé par une poignée de pays développés, ralentissant des
solutions qui permettraient de résoudre beaucoup de problèmes financiers
majeurs »…. oups ce n’est pas très gentil!
« A la différence des institutions multilatérales qui imposent
souvent des conditions politiques à leurs offres de services, les initiatives
chinoises sont ouvertes et participatives »… Là non plus ce n’est pas
très gentil, mais c’est très vrai également. Si l’on prend l’exemple du FMI
l’institution intervient rarement (pour ne pas dire jamais, c’est juste une
formulation) sans exiger de privatiser des pays entiers.
Charles SANNAT
BEIJING, 13 septembre (Xinhua) — Récemment, les médias occidentaux ont
accusé la Chine de tenter de remplacer avec un « plan B » le
système financier international actuel, dirigé par la Banque mondiale et le
Fonds monétaire international (FMI).
Il est vrai qu’en plus de l’établissement du Fonds de la Route de la soie,
la Chine a également proposé la Banque asiatique d’investissement pour les
infrastructures (BAII) et est impliquée dans la Nouvelle Banque de
développement (NBD) avec d’autres membres des BRICS. Ces étapes, ne signifient
pourtant pas que la Chine tente de forger son propre système. Elle ne
pourrait pas le faire.
La Chine a soutenu activement le système financier international. Les
initiatives lancées par la Chine visent à compléter un système entravé par
l’impuissance administrative.
La crise financière mondiale, qui est le résultat de la crise des
subprimes aux Etats-Unis en 2007, persiste avec des dettes et des défauts de
paiement souverains aboutissant à un environnement économique fébrile en
Europe.
En Asie, toutefois, il existe une très forte demande de financement en
matière d’infrastructures.
Selon les statistiques de la Banque asiatique de développement (BAD),
entre 2010 et 2020, la région Asie-Pacifique aura besoin d’un investissement
d’environ 8.000 milliards de dollars pour améliorer ses infrastructures.
Pourtant, la BAD n’est capable de fournir qu’environ 10 milliards de dollars
par an.
La BAII, avec un capital initialement souscrit de 50 milliards de dollars,
complète ainsi les institutions financières multilatérales existantes. En
comblant le fossé entre l’offre et la demande sur le marché monétaire
international, elle peut acheminer les fonds là où la demande est forte.
Il n’y a donc aucune raison pour que la BAII ne puisse coexister en paix
avec les autres multinationales, qui opèrent également en Asie, d’autant plus
que leurs efforts se concentrent sur la réduction de la pauvreté.
Les actions de la Chine montrent que le pays s’efforce d’augmenter la
participation des économies émergentes dans la finance internationale.
Les économies émergentes représentent 30% de la production économique
mondiale, en hausse de 7% par rapport à 2000.
Si les contributions des économies émergentes ne sont pas visibles dans le
système financier international, cela signifie que ce système est toujours
contrôlé par une poignée de pays développés, ralentissant des solutions qui
permettraient de résoudre beaucoup de problèmes financiers majeurs.
A la différence des institutions multilatérales qui imposent souvent des
conditions politiques à leurs offres de services, les initiatives chinoises
sont ouvertes et participatives. Elles offrent des alternatives aux économies
qui luttent pour résoudre des problèmes financiers.