Les techniques d’analyse
du négoce des actions, qui se penchent sur les prix et les volumes, peuvent
être appliquées aux marchés à terme des métaux précieux. Les contrats à
terme, en revanche, introduisent une autre donnée – les intérêts ouverts –
qui doit également être considérée. Pour ce qui concerne le marché boursier,
la quantité d’actions émises est généralement fixée et ne change que très
rarement. Ainsi, tous les achats sont effectués auprès de vendeurs qui
détiennent des actions.
Avec les contrats à
terme, la quantité de contrats en émission ou ouverts change chaque jour,
puisqu’un contrat à terme est un contrat de négoce de métal futur et un échange
crée, ou ouvre, autant de nouveaux contrats que nécessaire. Si un vendeur de
métal et un acheteur de métal veulent établir un contrat, un nouveau contrat
est ouvert. Si un vendeur existant (à découvert) et un acheteur existant
(vendeur) veulent clore leur contrat, alors le contrat est clos.
Les intérêts ouverts
représentent le nombre de contrats créés et en existence à un instant t. Le
graphique ci-dessous représente les changements des intérêts ouverts
dépendamment de qui achète et de qui vend.
Dans les cas où les
intérêts ouverts ne changent pas – c’est-à-dire lorsqu’une position à la
vente ou à découvert n’est pas reprise par un nouveau participant – il est
peut-être bon de savoir qui ferme et qui ouvre. Ce peut être fait en
observant les changements des positions vendeuses et à découvert représentés
dans les diverses catégories du rapport de Commitment of Traders.
Il devrait être noté
qu’un changement des intérêts ouverts indiquent très peu en lui-même, parce
que l’ouverture et la fermeture d’un contrat demande à la fois un acheteur et
un vendeur. En revanche, l’observation de l’évolution des intérêts ouverts
ainsi que de l’évolution des prix peut offrir une indication quant à la force
du marché, comme le montre le graphique ci-dessous (voir Wikipédia).
Notez qu’une hausse des
intérêts ouverts peut être associée à des marchés faibles comme forts. La
logique est que si le prix grimpe et que les intérêts ouverts grimpent, les
acheteurs augmentent leur prix pour attirer de nouveaux vendeurs sur le
marché. Si le prix baisse et que les intérêts ouverts baissent, les positions
vendeuses réduisent leur prix de vente pour pousser les positions à découvert
à couvrir et sortir du marché. Le graphique ci-dessus peut être représenté
d’une autre manière, comme ci-dessous, pour présenter la fluctuation des prix
et des intérêts ouverts.
Alors que ce graphique
démontre la nature hautement théorique de la règle des prix et des intérêts
ouverts, il est parfois utile d’inclure les intérêts ouverts à une analyse de
marché, comme le montre ce graphique du prix de l’or sur le mois de juillet
2015 :
La ligne bleu clair
montre une baisse des prix en période de hausse des intérêts ouverts. Le
marché était alors faible, et a ensuite franchi le cours de support de 1.400
dollars. La ligne rouge clair montre une baisse des intérêts ouverts en
période de baisse des prix. Le marché formait un cours plancher. Notez que le
graphique montre également certaines exceptions à la règle.
Les volumes y sont
également représentés. Bien que les volumes et les intérêts ouverts soient
liés (ils ont une corrélation de 0,81 sur plus de quarante ans), ils ne se
déplacent pas toujours l’un avec l’autre. Gardez à l’esprit que les hausses
comme les baisses des intérêts ouverts font grimper les volumes.
Il existe divers
indicateurs techniques qui combinent prix, volumes et intérêts ouverts, comme
l’indicateur Futures Volume Open Interest (FVOI) – une variation de ce
qu’on appelle On
Balance Volume – calculé par Sharelynx.
Pour ceux qui nous
viennent de l’investissement sur les actions, il est important lors de
l’analyse des contrats à terme de se souvenir que les marchés des métaux
précieux sont globaux et que des volumes significatifs sont négociés sur les
marchés opaques de gré-a-gré. Bien que le Comex, et aujourd’hui le SGE, aient
un impact significatif sur les prix, ils ne sont pas des marchés indépendants
comme ceux des parts d’une compagnie.
Les banques commerciales
et les traders pratiquent l’arbitrage entre les marchés à terme, les ETF et
les marchés de gré-à-gré (sans quoi les prix ne resteraient pas alignés). Les
actions de prix que vous percevez sur les marchés peuvent être équilibrées en
compensant des positions qui ne vous sont pas visibles. La richesse des
données relatives aux marchés à terme et le manque de données relatives aux marchés
de gré-à-gré peuvent pousser certains analystes à oublier qu’il existe d’autres
forces qui influencent les contrats « visibles » négociés
publiquement.