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Publié le 23 octobre 2018
5899 mots - Temps de lecture : 14 - 23 minutes
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Rubrique : Editoriaux

1. La confusion de l'économie politique.

Il n'est pire science que l'économie politique d'aujourd'hui tant la confusion qui y règne est grande.

Ce n'est pas nouveau.

 

a. Machlup et la confusion des mots.

Il y a près de cinquante ans, Fritz Machlup (1902-1983) écrivait (cf. billet d'août 2017) :

… "Quand un terme possède tant de significations que nous ne savons jamais ce que veulent dire ceux qui l'emploient, il faudrait

- soit le supprimer du vocabulaire du spécialiste,

- soit le "purifier" des connotations qui nous embrouillent."

Comme je crois qu'il est impossible d'exclure les mots "équilibre" et "déséquilibre" du discours économique, je propose de les soumettre à un travail de nettoyage approfondi." (Machlup, F., 1958, The Economic Journal, Vol. LXVIII, Mars)

Et d'ajouter:

"En essayant d'accomplir cette tâche, je ne prendrai pas en compte les significations de ces expressions dans d'autres disciplines." (ibid.)

La cible que Machlup avait en ligne de mire dans le texte était donc la notion d'"équilibre » en économie politique sur quoi s'était penché, vingt ans plus tôt, dans une perspective voisine, Arthur Marget (1899-1962) dans un article du Journal of Political Economy (Vol. 43, No. 2, avril 1935, pp. 145-186).

Pour sa part, Murray Rothbard (1926-1995) est revenu sur la dénaturation de la notion d'équilibre économique dans un article de 1987 dans The Review of Austrian Economics (volume 1, pp. 97-108) et s'en est pris à ce qu'avaient pu écrire Joseph Schumpeter (1883-1950) et Alvin Hansen (1887-1975) avant que Guido Hülsmann s'en prît à d'autres (cf. son texte).

A sa façon, John Hicks (1904-1989) s'en est pris à son tour, si on peut dire, au sujet de Machlup au travers de la notion de "liquidité" (dans l'article “Liquidity”, The Economic Journal, Vol. 72, No. 288, décembre, 1962), pp. 787-802).

En vérité, la liste de ces mots qui tiennent de la rhétorique "au mauvais sens du mot", est abondante (par exemple, inflation, chômage, croissance, etc. monnaie...).

On pourrait ajouter à ces notions

- le mot "société" - que certains attribuent à Emile Durkheim (1858-1917), l'homme qui a introduit la "conscience collective"!- ou

- le mot "état" (cf. ce texte de de Jasay, 1994), mais je ne saurai m'y appesantir.

i. Robert Solow.

Robert Solow a certes dénoncé la "rhétorique au mauvais sens" du mot, mais un peu tard, d'autant qu'il y avait fortement contribué auparavant.

En effet, récemment, Solow a enfoncé le clou de la question en s'opposant à la rhétorique - sous entendu, "au mauvais sens du mot" - de façon très claire :

« Pour un lecteur moderne sérieux, la rhétorique est sans pertinence ou, pire, induit en erreur ou, pire encore, trompe intentionnellement » ( R. Solow, Commentaires, hiver 2013-14, p. 911).

Il oubliait, seulement, ses amours pour telle ou telle mathématiques qu'il avait utilisées dans le passé et qui n'étaient jamais que d'autres formes de la rhétorique "au mauvais sens du mot"...

Il a oublié, en particulier, d'insister sur ce qu'avait écrit le grand mathématicien David Hilbert (1862-1943) sur l'utilisation des mots en mathématique.

Celui-ci soutenait que:

"[...] les axiomes devaient être tels que si on remplaçait les termes de 'points', 'droites', et 'plans' par 'bière', 'pieds de table' et 'chaises', la théorie devait toujours tenir." (O'Shea, 2007, p.169)

- dans O'Shea, 2007, Gregory Perelman face à la conjecture de Poincaré

ii. Henri Poincaré.

Dans ces conditions, on pourrait remplacer le géomètre par le "piano à raisonner" imaginé par Stanley Jevons (1835-82), l'économiste de la "double coïncidence des besoins qu'est l'échange direct"..., a eu l'occasion de souligner, pour sa part, Henri Poincaré (1854-1912) au début du XXème siècle, dans Science et méthode (1908), et de montrer son opinion:

"Il y a là une illusion décevante" (Poincaré, 1908, p.4)

D'ailleurs, que nous disait, ces dernières décennies, Roland Omnès sur les mathématiques:

"Ce qui compte en mathématiques ne sont aucunement les choses, mais les relations qui existent entre elles" (Omnès, 1994, p.107)

dans Omnès, R. (1994), Philosophie de la science contemporaine, Gallimard (coll. Folio, essais), Paris.

Par exemple, l'existence des unes est sans relation avec l'existence des autres qui a pour fondement la non contradiction (cf. sur le sujet, Poincaré à propos de Stuart Mill dans Science et méthode).

Mais, selon Poincaré (dont j'ai déjà eu l'occasion de parler, en particulier dans ce billet de décembre 2010), les mathématiques ne peuvent être réduites à la logique, à une logique formelle.

Comme Poincaré l'explique dans Science et méthode, l'intuition est essentielle au mathématicien et cela n'est pas une question de logique analytique, a fortiori de logique formelle.

L'intuition va de pair avec l'application du principe d'induction complète que certains de ses opposants prétendent avoir démontré au prétexte que, selon eux, il n'existe pas de jugement synthétique a priori.

Soit dit en passant, Poincaré insiste à propos de la logique nouvelle de MM. Couturat et Russell - ce qu'il dénomme "la logistique" qui va faire florès au XXè siècle - sur le fait que, malgré ce que ces derniers en disent:

"Nous n'avons pas le droit de regarder [leurs] axiomes comme des définitions déguisées et [...] il faut pour chacun d'eux admettre un nouvel acte d'intuition [...] un acte nouveau et indépendant de notre intuition et, pourquoi ne pas le dire, un véritable jugement synthétique a priori" (Poincaré, op. cit. p.185)

"La logique reste donc stérile, à moins d'être fécondée par l'intuition.[...]

La logistique n'est plus stérile, elle engendre l'antinomie." (ibid., pp.222-23))

Poincaré n'avait pas hésité à mettre en garde à diverses reprises contre la démarche de l'application d'une mathématique à une discipline de la pensée humaine, et à formuler les plus expresses réserves dans le cas des sciences morales (dont l'économie politique).

iii. Ivar Ekeland

Une grande raison que rappelle Ivar Ekeland  dans le livre intitulé Le calcul, l'imprévu (Les figures du temps de Kepler à Thom) (Seuil, Paris, 1984) est que :

«certains événements prédits par le modèle mathématique ne se produiront pas dans la réalité physique » (Ekeland, 1984, pp.52-53).

Ekeland souligne humoristiquement à cette occasion que

« les mathématiques nous donnent une manière originale de réparer un pneu crevé : il suffit d'attendre qu'il se regonfle spontanément » (ibid., p.54)

Soit dit en passant, et d'une part, il convient de distinguer l'application d'une mathématique et, ce qui n'est pas mieux, la transposition d'un modèle mathématique d'un phénomène physique, biologique, etc. pour "expliquer" un phénomène économique

Mais cette distinction n'est pas prise en considération par les économistes qui procèdent à l'une ou à l'autre.

On est loin de ce que pouvait écrire Léon Walras.

En effet, quelques années plus tôt, en 1886, dans la même veine, Walras considérait dans un livre intitulé Théorie de la monnaie http://archive.org/stream/thoriedelamonna01wa...age/n7/mode/2up que :

« Je crois, quant à moi, que, lorsqu'il s'agit d'étudier des rapports essentiellement quantitatifs comme sont les rapports de valeur,

le raisonnement mathématique permet une analyse bien plus exacte, plus complète, plus claire et plus rapide que le raisonnement ordinaire et a, sur ce dernier, la supériorité du chemin de fer sur la diligence pour les voyages ».

Reste que, comme l'a rappelé Ekeland, tous ces éléments ne doivent pas cacher le recours croissant donné par des gens depuis lors à telle ou telle mathématique à quoi ont procédé nos économistes et dont la majorité serait bien incapable de justifier le choix mathématique pour la raison suivante:

"Pour ma part, je chéris l'aphorisme de Sussman :

'En mathématiques, les noms sont arbitraires.

Libre à chacun d'appeler un opérateur auto-adjoint un 'éléphant', et une décomposition spectrale une 'trompe'.

On peut alors démontrer un théorême suivant lequel

'tout éléphant a une trompe'.

Mais on n'a pas le droit de laisser croire que ce résultat a quelque chose à voir avec de gros animaux gris". (Ekeland , 1984, p.123).

Et les "gros animaux gris" sont nombreux en économie politique.

Faut-il rappeler que Francis-Louis Closon (1910-1998), target="_blank" premier directeur de l'I.N.S.E.E., a eu l'occasion de déclarer qu'il fallait :

«Remplacer la France des mots par la France des chiffres» (cf. target="_blank" Desrosières, 2003).

comme si les "chiffres" n'étaient pas les "gros animaux gris" d'une mathématique...

Et on sait ce qu'est devenu l'I.N.S.E.E., grand monopole étatique devant l'éternel.

 Qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, cette question situe à l'opposé du point sur quoi Poincaré avait insisté dans Science et méthode :

"On ne saurait croire combien un mot bien choisi peut économiser de pensée, comme disait Mach" (Poincaré, 1908, Science et méthode, p.31).

Quant à la méthode des sciences et à propos des "sociologistes" - devenus "sociologues" par la suite... -, on remarquera que Poincaré n'avait pas hésité pas à y écrire :

"Le Sociologiste est plus embarrassé ;

les éléments, qui pour lui sont les hommes, sont trop dissemblables, trop variables, trop capricieux, trop complexes eux-mêmes en un mot ;

aussi, l’histoire ne recommence pas ;

comment alors choisir le fait intéressant qui est celui qui recommence;

la méthode, c’est précisément le choix des faits, il faut donc se préoccuper d’abord d’imaginer une méthode, et on en a imaginé beaucoup, parce qu’aucune ne s’imposait ;

chaque thèse de sociologie propose une méthode nouvelle que d’ailleurs le nouveau docteur se garde bien d’appliquer, de sorte que la sociologie est la science qui possède le plus de méthodes et le moins de résultats." target="_blank"(Poincaré, Science et méthode, 1908)

Rien n'a changé depuis lors.

b. Claassen et la non définition des mots.

E.M. Claassen (1934-2014) avait insisté en 1970, dans un ouvrage intitulé target="_blank" l'Analyse des liquidités et sélection de portefeuille, sur la tendance regrettable qu'il avait pu constater, à savoir que:

"L'habitude de commencer toute étude économique par un travail d'élucidation et de définition de certaines notions fondamentales tend de plus en plus à se perdre à l'heure actuelle" (Claassen, 1970, p.33)

La dérive est totale aujourd’hui.

Reste qu'en 1979, dans le livre intitulé De l'imperfection en économie (Calmann-Lévy, col. "Perspectives de l'économique", série "critique", Paris), Henri Guitton (1904-1992) avait insisté sur le fait que :

 "Les mots ont d'autant plus de pouvoir qu'ils ne sont pas définis.

Ce qui est défini scientifiquement n'a pas de pouvoir sur l'opinion". (Guitton, 1979, p. 31)

Mais l'"imperfection", objet du livre de Guitton, n'était jamais qu'un mot de sémantique, une rhétorique "au mauvais sens du mot" qui n'ajoutait rien de précis, bien au contraire, à tout ce qu'il y pouvait dire.

target="_blank"c. Le vol de concept.

[Extrait du texte de Nathaniel Branden, "The Stolen Concept", The Objectivist Newsletter, novembre 1962, pp. 2 & 4.]

Etant donné la non définition des mots ou leur surabondance, le « vol des concepts » est aisé.

« Le trait caractéristique de la philosophie au XX° siècle est la résurgence de l'irrationalisme, de la révolte contre la raison.

Les étudiants en philosophie sont assaillis d'affirmations suivant quoi aucune certitude ne serait possible quant aux faits de la réalité, le contenu de l'esprit humain n'entretenant aucune relation nécessaire avec eux.

D'ailleurs, le concept lui-même de "fait de la réalité" serait une superstition démodée ; la "réalité" ne serait que pure apparence et l'homme ne pourrait, fondamentalement, rien savoir à proprement parler.

Avec la prépondérance de telles idées, le mysticisme primitif connaît son plus beau triomphe et peut bien croire qu'il a - pour l'instant - eu le dernier mot.

Car on apprend aux gens à accepter, comme étant la voix de la science, l'idée suivant quoi la raison humaine serait impuissante à saisir le monde "réel", celui qui est accessible à notre raison ne l'étant pas [réel].

Mon propos ici est de m'en tenir à un sophisme unique - une erreur fondamentale de raisonnement - qui pullule dans les écrits des néo-mystiques, et sans quoi aucune de leurs doctrines ne pourrait se propager.

Nous appelons ce sophisme le "vol de concept".

[Proudhon].

Pour comprendre en quoi ce sophisme consiste, prenons-en un exemple dans le domaine politique : le fameux "la propriété, c'est le vol" de Proudhon.

Le "vol" est un concept qui, logiquement et pour sa formation, dépend totalement d'un concept antécédent qui est la "propriété légitime".

Il désigne l'acte consistant à s'emparer de cette propriété légitime contre le consentement de son détenteur.

Ainsi, affirmer que "la propriété, c'est le vol" implique une contradiction interne : employer le concept de "vol" en niant la validité du concept de "propriété", c'est se servir du "vol" comme d'un concept à quoi, logiquement, on n'a plus droit. En somme, un concept volé.

Toute la connaissance de l'homme, de même que ses concepts, forme une construction hiérarchisée.

La fondation, la base ultime de cette connaissance, est constituée par les perceptions de nos sens ; elles constituent le point de départ de sa réflexion.

A partir de ces perceptions, l'homme constitue ses premiers concepts et définitions (ostensibles), puis continue à construire l'édifice de sa connaissance en identifiant et en intégrant de nouveaux concepts sur une échelle de plus en plus large.

Le processus construit donc ses identifications les unes sur les autres et les unes à partir des autres.

Il s'agit de déduire des abstractions plus larges à partir d'abstractions déjà connues, ou de diviser des abstractions plus larges en distinctions plus fines. Les concepts de l'homme sont déduits, ou dépendent, de concepts plus fondamentaux qui sont leurs racines génétiques.

Par exemple, le concept de "parent" est présupposé par le concept d'"orphelin" ; si on n'a pas compris le premier, on ne comprendra pas le second, et celui-ci ne saurait avoir de sens.

La nature hiérarchisée du savoir humain implique un important principe qui doit guider le raisonnement de l'homme : quand on se sert de concepts, il faut absolument reconnaître leurs racines génétiques, ce dont ils dépendent logiquement et qu'ils présupposent.

Méconnaître ce principe - comme dans le slogan : "la propriété c'est le vol" - constitue le sophisme du vol de concept.

Examinons maintenant quelques-uns des dogmes irrationalistes les plus en vue et observons à quel point ils dépendent de cette fraude intellectuelle.

Prenons les lois de la logique.

Pour l'école de pensée d'Aristote, on reconnaît ces lois comme une formulation abstraite de vérités évidentes, vérités qui sont implicites dans les premières perceptions humaines de la réalité, implicites dans le concept même d'existence, de l'être en tant qu'être ; ces lois reconnaissent le fait qu'être, c'est toujours être quelque chose, qu'une chose est elle-même.

Pour nombre de philosophes contemporains, c'est la mode que de contester cela - et d'affirmer que les axiomes de la logique seraient "arbitraires" ou "hypothétiques".

Déclarer que les axiomes de la logique seraient "arbitraires" implique de mépriser le cadre d'où un concept tel qu'"arbitraire" a pu sortir.

Une idée arbitraire est une idée acceptée par hasard, par caprice, au passage ; elle s'oppose à une idée acceptée pour des raisons logiques, en vue précisément de l'en distinguer.

L'existence d'un concept tel qu'une idée "arbitraire" n'est rendue possible que par l'existence d'idées logiquement nécessaires ; la première ne saurait être tenue pour une primaire, étant génétiquement dépendante des secondes.

Tenir la logique pour "arbitraire", c'est dépouiller le concept d'"arbitraire" de tout sens.

Déclarer que les axiomes de la logique seraient "hypothétiques" (ou seulement "probables") est se rendre coupable de la même contradiction.

Le concept de l'"hypothétique" (ou du "probable") n'est pas non plus primaire ; il n'acquiert un sens que par opposition au connu, au certain, au logiquement prouvé.

Ce n'est que lorsqu'on connaît quelque chose de certain qu'on peut arriver à l'idée de ce qui ne l'est pas. Et il n'y a que la logique qui puisse départager les deux.

"Un axiome est un énoncé qui identifie le fondement de la connaissance et de tout énoncé ultérieur relatif à cette connaissance ;

un énoncé nécessairement impliqué par tous les autres, qu'un locuteur particulier choisisse de l'identifier ou non.

Un axiome est une proposition qui met ses adversaires en déroute par le fait même qu'ils sont obligés de l'accepter et de s'en servir au cours de toute tentative pour la réfuter.

Que l'homme des cavernes qui ne choisit pas d'accepter l'axiome de l'identité essaie de présenter sa théorie sans se servir du concept d'identité ni d'aucun concept qui en serait déduit... "(A. Rand, Atlas Shrugged ).

Lorsque des "néo-mystiques" mettent en cause le concept d'"entité" et annoncent que, la "naïve" raison nonobstant, tout ce qui existe ne serait que mouvement et changement

- ("il n'y a pas d'impossibilité logique à ce que le fait de marcher se produise comme phénomène isolé, sans qu'il fasse partie d'une de ces séries que nous appelons 'personne'", écrit Bertrand Russell) –

ils évacuent le fait

que seule l'existence d'entités rend possibles les concepts de "mouvement" ou de "changement" ;

que le "changement", le "mouvement" présupposent des entités qui changent et se meuvent ; et

que celui qui prétend se dispenser du concept d'"entité" perd son droit logique aux concepts de "changement" et de "mouvement" ;

ayant coupé leur racine génétique, il n'a plus aucun moyen de leur donner un sens intelligible.

Lorsque des néo-mystiques affirment que ce que l'homme perçoit n'est pas la réalité objective mais une simple apparence, ils esquivent la question de savoir comment on fait pour obtenir un concept comme l'"illusion" ou l'"apparence" sans qu'il existe quelque chose qui ne soit pas une illusion ou pure apparence.

S'il n'y avait aucune perception objective de la réalité dont on puisse entendre que les "illusions" et les "apparences" soient distinctes, alors ces derniers concepts seraient inintelligibles.

Lorsque des néo-mystiques déclarent que l'homme ne peut jamais connaître les faits de la réalité, ce qu'ils déclarent est que l'homme n'est pas conscient.

Si l'homme ne connaît pas les faits de la réalité, alors il ne connaît rien - parce qu'il n'y a rien d'autre à connaître.

S'il ne peut pas percevoir l'existence, il ne peut rien percevoir du tout - parce qu'il n'y a rien d'autre à percevoir.

Ne rien connaître et ne rien percevoir, c'est être inconscient.

Mais parvenir - à la suite d'un enchaînement complexe de raisonnements et d'une longue série de concepts tels que la "connaissance", la "perception", la "preuve", l'"inférence", la "démonstration" - à la conclusion qu'on ne serait pas conscient, c'est difficilement admissible du point de vue épistémologique.

"'Nous savons que nous ne savons rien', jacassent-ils, faisant l'impasse sur le fait qu'ils sont justement en train de prétendre savoir quelque chose.

'Il n'y a pas d'absolu', clabaudent-ils, sans voir qu'ils sont justement en train d'énoncer un absolu.

- 'Vous ne pouvez pas prouver que vous existez ou que vous êtes conscient', cancanent-ils, oblitérant le fait que la preuve présuppose l'existence, la conscience, et un réseau complexe de connaissances interdépendantes. L'existence de quelque chose à connaître, d'une conscience capable de l'appréhender, et d'un savoir qui aurait appris à distinguer entre des concepts tels que 'prouvé' ou 'non prouvé'" (Rand, Atlas Shrugged ).

L'existence existe (ce qui est, est) et

la conscience est consciente (l'homme est capable de percevoir la réalité) -

ces axiomes sont à la base de toute la connaissance humaine, de tous les concepts humains.

Lorsque les néo-mystiques les contestent ou les nient, absolument tous les concepts dont ils se servent par la suite sont volés. Ils n'ont droit qu'aux concepts qu'ils pourraient déduire de la non-existence au moyen de l'inconscience.

Il est rationnel de demander :

"comment peut-on accéder à la connaissance ?".

Il n'est pas rationnel de demander :

"est-il possible d'accéder à la connaissance ?" - parce que la possibilité de poser la question présuppose une connaissance de l'homme et de la nature de la connaissance.

Il est rationnel de demander :

"qu'est-ce qui existe ?"

Il n'est pas rationnel de demander :

"est-ce que quelque chose existe ?" parce que la première chose sur quoi il faudrait fermer les yeux est l'existence de la question et celle d'un être qui est là pour la poser.

Il est rationnel de demander :

"comment les sens permettent-ils à l'homme de percevoir la réalité ?" ;

il n'est pas rationnel de demander

"est-ce que les sens permettent à l'homme de percevoir la réalité ?" - parce que s'ils ne le font pas, par quels moyens le locuteur a-t-il acquis sa connaissance des sens, de la perception, de l'homme et de la réalité ?

On peut observer un des plus grotesques exemples de vol de concept dans l'affirmation courante - faite par des néo-mystiques aussi bien que par des paléo-mystiques - suivant quoi l'acceptation de la raison reposerait en dernière analyse sur "un acte de foi".

La raison est la faculté qui identifie et intègre les matériaux fournis par les sens.

La foi consiste à accepter des idées sans preuve sensorielle ni démonstration rationnelle.

Avoir "foi en la raison" est une contradiction dans les termes.

"La "foi" est un concept qui n'a de sens qu'en opposition à la raison.

Le concept de "foi" ne peut pas précéder la raison, il ne peut pas fournir le fondement d'une acceptation de la raison. C'est une révolte contre la raison.

C'est en vain que l'on cherchera un seul exemple d'attaque contre la raison, contre la perception sensorielle, contre le statut ontologique des lois de la logique, contre l'efficacité cognitive de l'esprit humain, qui ne soit pas fondé sur le sophisme du vol de concepts.

Le sophisme consiste dans le fait de se servir d'un concept tout en méconnaissant, contredisant ou niant la validité des concepts dont, logiquement, il dépend.

Ce procédé sophistique doit être reconnu et rejeté par tout penseur, si ce sont la vérité et la réalité qu'il recherche.

A moins d'une telle reconnaissance, à moins d'un tel rejet, les vannes sont ouvertes pour la plus mortelle des formes du mysticisme : le mysticisme qui se donne pour "scientifique".

Qui sont les victimes de ce néo-mysticisme ?

Eh bien, tout étudiant qui s'inscrit à des cours de philosophie, qui cherche ardemment une conception rationnelle et complète de l'homme - et qu'on conduit à abdiquer sa conviction que son esprit peut avoir une efficacité quelconque ;

ou qui, dans le meilleur des cas, abandonne la philosophie avec dégoût et mépris, en conclut qu'il s'agit d'une charlatanerie pour poseurs intellectuels, et accepte ainsi cette croyance tragique que la philosophie n'aurait aucune importance pratique pour la vie de l'homme sur terre. » target="_blank"(http://blog.georgeslane.fr/category/Ignorance-action-humaine-et-duree/page/6 )

d. etc.

En vérité, tout cela témoigne du caractère récent de la science que de prétendus "historiens de la pensée économique" veulent ancienne et à l'ancienneté de quoi les ouvrages de ces derniers tentent de faire croire.

Que penser, en effet, d'une science comme l'économie politique où les mots qui l'expriment, se trouvent dans un tel état d'anéantissement ? (cf. target="_blank" billet d’août 2015 )

Répétons-le : il revient au même de ne pas définir un mot ou de lui donner, en guise de définition, une "armée mexicaine de définitions".

2. Le point de départ.

Longtemps, l'économie politique a eu pour seul point de départ la "théorie de la valeur" (cf. ce target="_blank" billet d'octobre 2015 ).

"Valeur" dénommait alors

- la matière, des choses ou des biens économiques observés, comme la terre ou le travail, aussi bien que

- leur mesure, leurs nombres ou quantités ... abstraites.

La valeur cachait plus ou moins la "valeur d'usage" ou la "valeur d'échange" que Locke (1632-1704) avait eu l'occasion d'envisager en long et en large d'un point de vue juridique.

Ce qui a conduit Jacques Rueff (1896-1978) à essayer d'amener ses contemporains à voir dans les droits de propriété, un "récipient à valeur" (cf. target="_blank" billet de mars 2009), la «valeur » étant la chose, le bien, etc. que la personne juridique physique donnait à la faculté de jouir et de disposer de la chose, du bien, etc.

Par exemple, le "travail" en tant que "valeur" contribuait à cacher la "valeur" que chacun donnait au travail qu'il menait.

Attention néanmoins à la "valeur d'usage" de la valeur travail

- que lui donne et qui n'est connue que de chacun, ex ante, et

- que ses prosélytes prétendent connaître et crient à tue-tête dans le "marché du travail" - qu'ils dénomment aussi pour l'occasion "marché de l'emploi"! -.

"Valeur" laissait ouverte la valeur d'échange dans quoi Stanley Jevons a vu un "taux d'échange" de deux marchandises et Vilfredo Pareto un prix (oubliant que le taux d'échange n'était pas nécessairement convenu).

a. Autres définitions.

Cela étant, la "valeur" s'est vue dénommer aussi

- des "produits" ou des "facteurs de production" et

- leur mesure, leurs nombres ou quantités ... abstraites..

Simultanément, elle a dénommé

- des "objets matériels" et des "services" et

- leur mesure, leurs nombres ou quantités ... abstraites.,

à l'instigation d'Adam Smith, de la "matérialité" et du "temps" (cf. Bastiat).

Avec Jean Baptiste Say, le mot "utilité" a été employé pour appliquer la "valeur" à la fois à toute chose, bien économique, etc. et à ce qui est donné par les gens aux choses, aux biens, etc..

Frédéric Bastiat n’a pas hésité à parler de l’utilité générale et de la décomposer en utilité gratuite et utilité onéreuse, et de l’utilité commune, pour cibler la « valeur ». 

Puis, dans le seconde moitié du XIXème siècle, le mot "utilité" est devenu "marginal" pour faire valoir le jugement que chacun pouvait donner à des choses, biens économiques, etc.

L'"utilité marginale" allait ainsi, à la fois, être distincte du jugement de "rareté" et la dénommer ainsi (cf. Pareto).

Entretemps, la valeur avait encore dénommé le "prix d'une chose, etc.", cachant, le cas échéant,

- la valeur "marchandise" qu'elle dénommait aussi ainsi et

- leur mesure, leurs nombres ou quantités ... abstraites..

b. Développement de la valeur.

Les savants économistes qui se cachaient sous tous ces mots et expressions n'ont pas hésité non plus à développer leurs explications de la "théorie de la valeur" ... "par tous les moyens".

La démarche a amené

- à des axiomes mathématiques de target="_blank" Antoine Augustin Cournot (1838)

 sur la relation entre la valeur "quantité de marchandises" et la valeur "prix en monnaie de la marchandise",

- puis à ceux de James Stuart Mill et

- surtout à ceux de Léon Walras qui ont débouché sur la "théorie de l'équilibre économique général".

… Soit dit en passant, l'"équilibre économique général" est ainsi né, mathématiquement, avec les valeurs "quantité de travail" et "quantité de monnaie" non distinguées, dans leur nature, des autres valeurs.

i. La monnaie.

C'est au XXème siècle que la valeur "quantité de monnaie" a commencé à être cernée par les savants et a donné lieu à une attention particulière après les débats du XIXème siècle entre l'"école de la monnaie" et l'"école de la banque" ou entre le monométallisme et le bimétallisme.

Elle était censée avoir une influence sur l'activité économique.

Elle ne cachait pas le "prix en monnaie" d'une chose, etc., celui-ci n'étant qu'un taux d'échange convenu par les partis.

Elle a contribué à modifier la "théorie de l'équilibre économique général".

John Maynard Keynes a "enfoncé le clou" (si on peut dire...) en proposant une théorie du "marche de la liquidité" dans son ouvrage intitulé Théorie de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936), où la notion de "liquidité" n'était qu'une composante de la valeur "monnaie" (celle-ci étant supposée de "liquidité absolue"), quoique condition nécessaire de l'incertitude sur l'avenir du taux d'intérêt dont elle procédait (jusqu'alors, la "théorie de l'équilibre économique général" faisait l'hypothèse de la certitude...).

Il a aussi ouvert le chemin de la théorie dite "macroéconomique" et le débat sur la prétendue alternative "monétarisme" et "keynésianisme".

ii. Le travail.

Pour sa part, la valeur "quantité de travail", notion abstraite, a suscité des réponses particulières discutées à la question de sa mesure concrète.

Le travail était certes une valeur, mais il n'était pas susceptible d'être mesuré directement par une quantité concrète.

On peut toujours parler de sa quantité abstraite, mais non pas de sa quantité concrète. 

Sa quantité concrète fut empruntée en partie à une notion de "quantité" des savants de la physique, à savoir la "durée".

On sait que, depuis le XVIIIème siècle, les savants de la physique ont introduit dans leur science la notion de "durée" et celle de "quantité de mouvement".

La notion de "quantité de mouvement" avait dénommé le produit mathématique constitué par la notion de "masse" et la notion de "vitesse".

La "masse" était mesurée concrètement par un instrument de physique et le "newton", unité de masse, la "vitesse" l'était tout autant à l'aide de la notion de "durée"  et divers instruments de physique ...

Vraisemblablement, l'analogie de l'économie politique avec telle ou telle science physique a contribué à donner une mesure concrète à la notion de "travail".

La mesure qu'on lui connaît dans ces différentes physiques procèdait d'une "durée", d'un "intervalle de temps"... au cœur de la "vitesse", du "mouvement", de l’"accélération", de l’"énergie" ou etc. …

Et des économistes ont mesuré la quantité de "travail" concrète par une "durée".

Reste que la mesure de la "quantité de travail" par la "durée", n'est pas satisfaisante sauf pour les matérialistes.

Des économistes ont tenté de surmonter l'obstacle et introduit la notion de "valeur travail", de valeur du service "travail", "abstraction" supposée être en propriété de chacun.

La démarche s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui comme le prouvent nombre de discours d'hommes de l'état, en passant par des ouvrages du type de celui de Gérard Debreu à la fin de la décennie 1950 qui n'hésitait pas à écrire que:

"Le premier exemple d'un service économique sera le travail humain.

Sa description est celle de la tâche accomplie [...]" (Debreu, 1960)

La notion de "travail" est, dans ces conditions, une absurdité d'économistes relayés par des politiques.

Et qu'une analyse économique, sans concept d'"acte humain", qui identifie le travail à un résultat d'action observé comme le faisait Debreu en évoquant la "tâche accomplie", n'y change rien.

La mesure du travail par une quantité digne d'intérêt reste à être trouvée en économie politique ... 

3. Deux hypothèses.

L’économie politique a eu aussi pour hypothèses importantes

- que les choses sont rares et

- que "[l]es biens économiques peuvent se transformer les uns en les autres, 

* soit matériellement, par la production,

* soit économiquement, par l'échange." (Pareto, 1896-97, §43)...

comme l'écrivait Vilfredo Pareto dans son Cours d'économie politique.

Tout se passait ainsi, tacitement, à la fin du XIXème siècle comme si la valeur, les choses, les biens économiques, etc. étaient des entités de pensée...

A écouter ces savants économistes qui partageaient le point de vue de Pareto, la "production", l'"échange" et la "capitalisation" étaient des phénomènes intimement liés (il n'était pas question de la consommation...) .

On ne peut que s'interroger sur ces phénomènes qui ne sont jamais que des actions humaines qu'a laissées de côté Pareto ...

4. Les résultats d'action.

Reste que, dès la première page de l'ouvrage cité, Pareto a prévenu que:

"3. Notre étude a pour objet les phénomènes qui résultent des actions que font les hommes pour se procurer les choses dont ils tirent la satisfaction de leurs besoins ou leurs désirs.

Il nous faut donc

- d'abord examiner la nature des rapports entre les choses et la satisfaction de ces besoins ou de ces désirs, et

- tâcher ensuite de découvrir les lois des phénomènes qui ont précisément ces rapports pour cause principale." (Pareto, 1896-97, §3).

De cette façon, il faisait référence, tacitement encore,

- à l'approche "autrichienne", toute nouvelle alors, de l'économie politique et

- à l'accent qu'elle mettait sur l'action humaine.

Rappelons, en passant, ce qu'est l'économie politique ou la science économique pour Ludwig von Mises (1881-1973) :

… "La science économique ne porte pas sur les biens et services,

elle porte sur les actions des hommes en action.

Son but n'est pas de s'attarder sur des constructions imaginaires telles que l'équilibre.

Ces constructions ne sont que des outils de raisonnement.

La seule tâche de la science économique est l'analyse des actions des hommes, c'est l'analyse des processus." (Mises, 1962, cf. ce texte),

après qu'il avait écrit, en 1949, dans le livre intitulé L'action humaine, que la science économique avait pour domaine les phénomènes de marché expliqués par les actes des êtres humains et était une:

[...] branche de la connaissance [...]

pour étudier les phénomènes de marché, c'est-à-dire

- la détermination des rapports d'échange mutuel entre les biens et services négociés dans les marchés,

- leur origine dans l'action humaine et

- leurs effets sur l'action ultérieure. et qu'il l'avait complété par ce texte (cf. billet de février 2010).

Pareto laissait entendre, toujours tacitement, qu'il s'en séparait pour conserver l'approche antérieure des valeurs "résultats d'action".

C'est d'ailleurs la démarche de la plupart des économistes aujourd'hui quand ceux-ci ne transforment pas, à tort, "action" en "comportement" comme actuellement.

Le "comportement" dont ils parlent est d'ordre psychologique et non pas d'ordre économique...

5. "Rareté des choses".

Qu'à cela ne tienne, l'hypothèse de la "rareté des choses" est commune à toutes les approches de l'économie politique, y compris l'approche "autrichienne" (cf. ce billet d'octobre 2018).

J'aurai tendance à opposer à ce jugement de valeur un autre jugement de valeur, à savoir celui de l'"abondance des actions humaines" de vous et moi (cf. ci-dessous).

. Le choix.

Curieusement, selon les approches non autrichiennes, "mainstream", la "rareté des choses" n'empêche pas les gens de faire des choix, mais s'en accommode moyennant l'introduction de mult théorèmes mathématiques différents.

Bien au contraire, elle les pousse à un choix compte tenu d'autres hypothèses qu'elle introduit pour l'occasion comme le montrent les diverses "contraintes" de la théorie microéconomique.

Sauf à ne donner aucun sens aux mots qu'on emploie, on s'attendrait à ce que, dans un monde de rareté des choses, le choix soit superfétatoire à cause de ce seul fait de la rareté...

Mais ce n'est pas la démarche habituelle.

Microéconomiques ou macroéconomiques, les approches proposées font intervenir la notion de "rareté des choses" et laissent de côté l'"action humaine".

6. "Abondance des actions".

Pour ma part, je dirai que chacun d'entre nous est confronté à une multiplicité d'actions humaines, plus ou moins en parallèle avec celle de ses besoins ou désirs (qui situent dans la psychologie...).

a. L'infirmité humaine.

Mais l'homme est infirme, nous sommes infirmes !

Henri Poincaré (1908) a mis l'accent sur l'"infirmité du savant" dans ses travaux de recherche.

L'accent se généralise sans difficulté à l'infirmité, voire à l'incapacité, de vous et moi, étant donné l'abondance des actions.

b. Une action à la fois.

Compte tenu du fait que l'homme est infirme, il ne peut mener qu'une action à la fois.

Pas besoin de faire intervenir d'autres hypothèses (et d'insister, par exemple, sur les monopoles), ce double fait de l'"abondance des actions" et de l'"infirmité humaine" se suffit à soi-même pour comprendre l'économie politique.

7. L'approche "autrichienne".

C'est à 50% la démarche de l'approche autrichienne qui met l'accent sur les actions de vous et moi dont se moquent les approches non autrichiennes qui préfèrent insister sur les résultats des actions quand elles ne les déforment ou dénaturent pas (cf. Debreu, 1960).

Mais elle les allie avec la rareté des choses comme si ces choses n'étaient pas des résultats d'actions...

Les économistes dits "autrichiens" se séparent de tous ces économistes car, parmi leur points de départ, figure l'"action humaine" (Mises) et non pas les "résultats de l'action".

Cette notion n'est pas une hypothèse, un axiome, mais une réalité sauf à ce que vous preniez ce que vous faites pour un axiome.

8. Un dernier mot (provisoire).

L'économie politique devrait abandonner une bonne fois pour toutes,  l'hypothèse de la "rareté des choses" en opposition avec la réalité et avec la prétendue cohérence de ses hypothèses essentiellement mathématiques, pour adopter l'hypothèse de l'"abondance des actions" de vous et moi en harmonie avec cette dernière et avec l'"infirmité humaine".

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France. Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur
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