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Dans
l'assourdissant silence des médias français, le consensus de Copenhague
vient de tenir sa session 2008 fin mai. Le consensus de Copenhague est une
initiative mixte publique-privée, soutenue par le gouvernement danois
et la fondation Tuborg (Mmm...), lancée par le statsiticien Bjorn
Lomborg qui s'est rendu célèbre en publiant voici trois ans un ouvrage démontant
la plupart des prévisions catastrophistes popularisées par les
écologistes politiques. Lomborg est devenu une des cibles favorites
des mollahs de la lutte contre les rejets de CO2, parce qu'il a osé
diffuser largement l'idée que quand bien même ces rejets
poseraient problème, ce dont il doute, les ressources mises en oeuvre
pour le résoudre et la perte de croissance qui en résulterait
à l'échelle mondiale feraient défaut à la
recherche de solution à des problèmes bien plus
immédiats et bien plus graves que ceux liés à
l'évolution de notre climat.
Tel est l'objet de la conférence annuelle de Copenhague: valider, par
le travail de 50 experts économiques, dont 5 prix Nobel (Smith,
Schelling, Mundell, Kydland, North), une liste d'actions
prioritaires pour le monde, en les comparant par une traditionnelle
méthodes coûts/avantages: pour chaque dollar
dépensé, quel serait le retour sur un siècle ? Nos
ressources étant finies, il conviendrait, évidemment, de porter
nos efforts en priorité sur les actions les plus rentables.
Parmi les 30
propositions analysées, la lutte contre le réchauffement
climatique arrive en dernière position. Ses coûts sont
jugés exorbitants, alors que ses bénéfices sont plus
qu'hypothétiques. En contrepartie, une meilleure lutte contre les
carences en vitamine A et en Zinc de l'alimentation des pays pauvres ne
coûterait que quelques dizaines de millions de dollar annuels, mais
sauverait immédiatement des centaines de milliers de vies. En seconde
position, la libéralisation totale du commerce mondial, dont 80% des
considérables bénéfices iraient aux pays les plus
pauvres, leur donnant de nouveaux moyens de résoudre leurs
problèmes et de sortir leur état de pauvreté. Extrait de l'analyse du
Wall Street Journal:
What would do the most good most economically? Supplements of
vitamin A and zinc for malnourished children.
Number two? A successful outcome to the Doha Round of global
free-trade talks. (Someone please tell Barack Obama.)
Global warming mitigation? It ranked 30th, or last, right
behind global warming mitigation research and development. (Someone please
tell John McCain.) The nearby table lists other rankings.
"It's true that trade doesn't immediately save
lives," explains Bjorn Lomborg, the political scientist who heads the
Copenhagen Consensus Center. "But it's proven that when people have more
money" – as tends to be the case when trade barriers fall –
"they improve their health, their education and so on." The
resulting prosperity reduces such problems as malnutrition and disease, while
improving education. All three of those ranked high on the priority list.
The benefits of freer trade were estimated in a paper
presented by Professors Kym Anderson and Alan Winters. They found that a
successful Doha Round could generate up to $113 trillion in new wealth during
the 21st century, at a cost of $420 billion or less from inefficient
industries going bust. If you like ratios, that's a return of $269 for every
$1 of cost. A less conservative projection puts the gains three times higher.
More than 80% of this global windfall would go to the world's poorest
countries.
Meanwhile, providing vitamin A and zinc would help some 112
million children in sub-Saharan Africa and South Asia for merely $60 million
a year. The minerals would help prevent blindness and stunted growth –
increasing lifetime productivity by an estimated $1 billion. Similar if not
quite so bountiful returns apply to investments in iron supplements, salt
iodization and deworming, all low-cost measures that the economists in
Copenhagen ranked highly. A private charity would be smart to seize on these
opportunities, the way that Rotary International led the fight to all but
eradicate polio in the 20th century.
No doubt there is room to debate these priorities, and that
was the point of the Copenhagen sessions. But it's also instructive that the
rich world's political cause du jour, global warming, fell well down the
list. Research into low-carbon energy technologies, at No. 14, was the only
climate-related proposal to reach even the middle of the priority list.
As Mr. Lomborg recently explained,
the costs of mitigating climate change would be enormous for what are highly
speculative benefits. He prefers research on new technologies, rather than a global
cap-and-trade regime that would raise energy prices and thus reduce overall
economic growth. Meanwhile, societies that are wealthier due to free trade
will be better able to cope with the consequences of warming, if it occurs.
The Doha trade round has fallen out of the news, largely
because there is so little political will to compromise and get a deal. As
the Copenhagen Consensus shows, this is a global tragedy that will do far
more harm to more people than a modest increase in global temperature.
De telles
recommandations vont totalement dans le sens opposé aux souhaits
exprimés de nouvelles restrictions, pardon,
"régulations" du commerce agricole mondial, défendues
aussi bien par Nicolas Sarkozy que par Barack Obama, au motif que les crises
actuelles seraient dues "aux excès du libéralisme".
Mes lecteurs savent ce
qu'il faut penser de ce postulat, hélas
fortement propagé dans les médias. Et malheureusement,
l'incurie de nombre de décideurs politiques internationaux fait que
l'on risque de voir, dans les années à venir, un renforcement
des protectionnismes et une intensification des gaspillages climatiques, tout
l'inverse des recommandations du CCC. Et lorsque le monde ira plus mal, de
fait, ils accuseront les excès du libéralisme !
Lassitude...
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Le rapport de
synthèse du CCC 2008 peut être lu ici (pdf), les
rapports thématiques sont consultables via cette page.
Trouvé via Café Hayek.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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