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D’où vient ce bruit assourdissant ?

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Publié le 01 avril 2014
1053 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

C’est n’est pas comme si l’Europe était finalement sortie des bois après des années de récession, de sauvetages de banques en sauvetages de nations, la saleté proprement balayée sous le tapis. Ses banques continuent de sombrer dans une mêlasse toujours plus épaisse : le fiasco des marchés émergents.

Depuis que le programme de QE à l’infini s’est transformé en une chimère au début du mois de mai quand la cacophonie de la Fed sur d’éventuelles réductions d’achats d’obligations se répercutait autour du monde, un désordre volatile s’est développé sur les marchés émergents et dérapé avec les devises, les actions et les obligations. L’Argentine a dévalué. Le Venezuela est un cas désespéré. La Turquie, sous l’emprise d’une crise politique et démocratique, a laissé flamber ses taux d’intérêts dans un effort de renforcer la lire. Le Brésil, l’Inde, l’Indonésie et l’Afrique du Sud ont du mal à contenir les ravages. La Chine ralentit aussi. Et nous n’entendons plus que le son de succion de la monnaie qui s’en va.

Ce que le QE a apporté, la fin du QE a emporté.

Les banques européennes en péril brandissent des bilans mystérieux remplis d’actifs en décomposition dont personne ne peut dire mot, et dont le caractère sacré personne n’est supposé douter [lisez mon exposé sur le régulateur bancaire français qui s’en est pris à deux bloggeurs dans le doute plutôt qu’aux banques… Gagging Doubt: French Crackdown On French And American Bloggers Who Question Megabank Balance Sheets].

Selon des analystes de Deutsche Bank, il se trouve que ces banques illustres sont embourbées dans le marasme du crédit avec des prêts aux marchés émergents qui représentent jusqu’à 3,4 trillions de dollars (plus de quatre fois l’exposition des banques américaines).

« Nous pensons que les chocs des marchés émergents seront d’une grande importance en 2014 », a expliqué Matt Spick, analyste chez Deutsche Bank – probablement la sous-estimation du siècle. « Quand les devises seront combinées à des ralentissements en termes de revenus et une hausse des dettes, les banques exposées seront en grand danger ».

Je n’ose même pas imaginer quelles banques tomberont les premières.

Voici, selon un document publié par la BRI, comment les rendements des obligations gouvernementales des marchés émergents, leur volatilité et les devises se sont comportés depuis que la cacophonie s’est fait entendre en mai (indiquée par les lignes verticales noires). Ce n’est pas beau à voir :


L'odeur putride de la crise empeste les banques européennes illustres à plusieurs niveaux. Les revenus des marchés des capitaux et des activités bancaires primaires risquent de s’effondrer. L’effondrement d’une devise porterait grandement atteinte au capital investi dans le pays en question ainsi qu’aux revenus. A mesure que les taux d’intérêt grimpent – ils n’ont pour l’instant pas encore suffisamment augmenté – et que les économies commencent à tituber, une portion des 3,4 trillions de dollars de prêt fera l’objet de défauts ou se décomposera lentement.  

Chaque pays d’Europe a sa propre spécialité. Les banques britanniques sont exposées à hauteur de 518 milliards de dollars à la région de l’Asie pacifique. Les banques espagnoles sont exposées à hauteur de 475 milliards de dollars à l’Amérique du sud. Les banques françaises ont 200 milliards de dollars de prêts liés aux économies d’Europe en développement, comme c’est aussi le cas des banques italiennes.

Chaque banque vit son propre cauchemar. Barclays est exposée à l’Afrique du Sud. Les banques espagnoles BBVA et Santander ont respectivement dans leurs bilans 107 et 132 milliards de dollars de prêts liés à l’Amérique latine, et la moitié de la portion de Santander est attachée au Brésil. BBVA et la banque italienne UniCredit sont enfoncées jusqu’au cou en Turquie. Standard Chartered – qui tire plus de 90% de ses revenus d’Asie, d’Afrique et du Proche-Orient – et HSBC est extrêmement exposée en Indonésie et en Inde. L’indice bancaire européen a perdu 7,7% au cours de ces deux dernières semaines.

Le président de la BCE, Mario Draghi, est-il aussi prêt à sauver les marchés émergents grâce à une promesse de faire « le nécessaire » pour ne pas avoir à sauver ses propres banques les unes après les autres ?

Une action en entraîne une autre : les effondrements de devises et l’inflation en Argentine et au Venezuela, combinés au chaos en Turquie et au ralentissement de la croissance en Inde et en Chine rendent les marchés émergents très peu intéressants pour les capitaux fébriles – et à mesure qu’ils disparaissent, les problèmes se transforment en crises. Le choc monétaire qui en découle peut à son tour enclencher un choc du crédit. Une hausse des taux et une économie en difficultés entraînent des défauts. Parce que c’est une séquence établie des marchés émergents, la monnaie fébrile, qui a déjà vécu une situation similaire, prend de l’avance et s’enfuit. Et la catastrophe arrive.

Les glorieuses banques européennes ont 12% de leurs actifs sur les marchés émergents, mais en tirent un quart de leurs revenus. Ils sont, comme l’a dit Spick, analyste chez Detsche Bank, « anormalement profitables ». D’où leur désir insatiable de tirer autant de profit qu’elles le peuvent où que ce soit malgré la crise de la dette en Europe.

Mais aujourd'hui, les profits touchent à leur fin. Au cours de la semaine qui s’est achevée le 29 janvier, 6,3 milliards de dollars sont sortis des actions des marchés émergents, le plus important flux sortant enregistré depuis août 2011. Les actions et obligations des marchés émergents ont chuté au point de voir le directeur d’UBS, Sergio Ermotti, intervenir et mettre un terme à l’affaire, si ce n’est que temporairement. Comme il l’a dit à Bloomberg, « sur le court terme, les choses paraissent quelque peu surfaites ».

Les conséquences en ont été positives. Les actions des marchés émergents sont remontées. A deus ex machina. Mais il en faudra bien plus pour empêcher les banques européennes de demander aux contribuables une autre série de plans de sauvetage et aux détenteurs d’actions, aux détenteurs d’obligations et aux déposants toujours plus de bail-ins.

Les derniers baissiers du marché des actions sont partis hiberner, humiliés par des années de ralliements. En restant fidèles à l’idée que les actions devraient être basées sur les réalités économiques, ils ont perdu des clients, de la monnaie et leur emploi. Je vous conseille de lire Stocks Plunge: ‘And This Too Shall Pass,’ Or Something


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