De Berlin à la Chine, le combat du Hightech ! En cette belle matinée
hivernale, j’avais envie de revenir un peu sur la robotique industrielle. Pas
aux origines avec les débuts des chaines de fabrication, non à l’actualité.
Le marché des robots industriels est en pleine croissance. Le numéro 1 en
volume reste l’américain ABB, suivi par des entreprises japonaises (Fanuc…),
suisses ou allemandes. Enfin, ex-allemandes puisque KUKA,
l’emblème de la nation teutonne, a été racheté par le chinois Midea il y a
deux ans.
Midea qui fabrique de l’électroménager s’était donc offert le fleuron
allemand en créant un scandale et un précédent fâcheux. Si fâcheux que les
édiles allemands ont créé, dans l’année qui a suivi, un dispositif anti OPA
afin d’éviter que se reproduise une telle situation. Les allemands fâchés
tout rouge doivent aussi s’étrangler aujourd’hui.
Certes, l’entreprise est toujours là et veut aussi faire croire que les
savoir-faire technologiques sont bien protégés et resteront en Allemagne. Bon
s’il y a des élus allemands pour le croire…Mais fin 2018, Midea a mis fin au
contrat du dirigeant de Kuka, Till Reuter, pour des questions de
« dégradation des relations de confiance »…La bourse n’avait pas tardé
à réagir puisque le cours de l’action s’est sensiblement dégradé. Il était
encore passé de 92 euros en août 2018 à 46 euros à la mi-décembre.
Maintenant, ce sont les difficultés du secteur automobile qui pénalisent
aussi l’entreprise. Une amorce de reprise semble toutefois s’annoncer mais
mon sujet était surtout celui des rachats.
La tentation est forte d’accueillir des fonds chinois et de vendre, à bon
prix, des entreprises qui pourront aussi bénéficier d’argent frais pour
investir. Mais cette tentation est dangereuse à plus d’un titre. La Chine
connait aussi un certain repli, sans doute inéluctable, mais aussi un
véritable glissement. Les exportations massives font place à une demande
intérieure en hausse.
Un « renversement » prévisible mais qui risque tout de même de
faciliter un certain « pillage » des industries étrangères. Un
« rapatriement » des données et savoir-faire est un vrai risque.
Cette politique de « repli » progressive (lente tout de même) peut
aussi devenir un problème pour les entreprises présentes dans ce pays…et pour
notre fabricant des robots allemand Kuka qui pourrait se trouver
« siphonné » ! Je serais parano ?
A voir les ennuis de Huawei, je me dis que non, finalement ! Le pillage
industriel est bien encore d’actualité. Et, cerise sur le gâteau (le robot…),
Luka a signé un partenariat avec le même Huawei en 2016, il est en effet
possible de se poser quelques questions. J’imagine que si Angela Merkel était
Donald Trump, elle se dépêcherait de construire une muraille pour se protéger
de la Chine…Avant de prendre la truelle, il serait sans doute temps d’ouvrir
un peu les yeux !
Il n’est pas trop tard…Mais presque !
Sylvain DEVAUX
Rédacteur en chef
« L’homme a la possibilité non seulement de penser, mais encore
de savoir qu’il pense ! C’est ce qui le distinguera toujours
du robot le plus perfectionné ».
Jean Delumeau« Vous pouvez vous abonner gratuitement
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