Le scepticisme dont sont
victimes les voitures et camions sans chauffeur a tendance à m’amuser. Beaucoup
pensent qu’ils sont en avance sur leur temps d’encore au moins dix ans. D’autres
pensent que leur existence ne sera jamais qu’insignifiante.
Mon idée a toujours été
et demeure que les véhicules sans chauffeurs seront très répandus avant la
fin de la décennie.
Voyez cet extrait de l’article
intitulé Self-Driving Cars Will Be in 30 U.S. Cities by the End of
Next Year :
Des
projets pilotes de voitures automatisées seront lancés au travers du Royaume-Uni
et dans six à dix villes américaines d’ici la fin de l’année. Le premier aura
lieu à Tampa, en Floride, dès la fin du printemps. L’année suivante, des programmes
d’essai seront lancés dans douze à vingt villes américaines, ce qui signifie
que des voitures sans chauffeur seront présentes sur les routes de près de
trente villes américaines d’ici la fin 2016. Les essais seront effectués par
Comet LLC, un cabinet de consultants qui se concentre sur la
commercialisation de véhicules sans chauffeur.
« Nous nous intéressons aux universités, aux parcs d’attraction, aux
aéroports, aux centres-villes – et à d’autres endroits similaires », a
déclaré Corey Clothier, stratégiste en systèmes de transport automatisés et
directeur de la firme, au New York Observer.
Il a
expliqué que sa firme se concentre sur des zones semi-contrôlées, et que les
voitures sans chauffeurs pourront avoir une multitude d’utilités, publiques
comme privées. « Les véhicules, qui sont développés par Veeo Systems,
peuvent être des biplaces aussi bien que des bus capables de transporter 70
personnes ». Dans certains endroits, les véhicules circuleront sur des
voies réservées et pourront occasionnellement croiser le chemin d’autres
véhicules et de piétons, alors que dans d’autres, leur circulation sera
entièrement intégrée.
La
mort des voitures ?
Si vous
pensez qu’ils s’arrêteront aux campus d’universités, aux parcs d’attraction
et aux aéroports, vous pensiez aussi certainement que les opérateurs de perforatrices
ne disparaîtraient jamais, que les caméras à autofocus ne seraient jamais
fiables, qu’internet ne prendrait jamais la place des agences de voyage, et
que le digital ne remplacerait jamais le film.
Je n’irai
pas jusqu’à dire que l’ère des voitures touche à sa fin, mais plutôt que nous
entrons la fin de l’ère de la voiture personnelle pour des millions de
conducteurs urbains.
N’oublions
pas non plus la destruction éventuelle des emplois de transport long-courrier
et de chauffeur de taxi.
Une
question de période
J’ai
entendu toutes sortes d’arguments impliquant de possibles poursuites judiciaires,
embouteillages en centre-ville, intempéries, des erreurs informatiques, travaux
sur les voies et autres changements temporaires de conditions de conduite,
certains impliquant même le rôle des mères...
J’ignore
tous ces arguments de la même manière que j’ai ignoré ceux qui voulaient que
le digital ne remplacerait jamais le film. Le seul débat auquel je m’intéresse
est celui de savoir combien de temps prendra la transition.
Les véhicules
préprogrammés peuvent faire face à toutes sortes de situations, mieux encore
que la plupart des automobilistes, et certainement mieux que ceux qui n’ont
pas l’habitude de conduire sur de la neige ou du verglas. La question de
fiabilité devrait être réglée par la loi, à l’avance. Une voiture munie d’un
accès à internet est certes mieux capable de sélectionner des routes
alternatives que des humains qui n’en disposeraient pas.
Si j’avais
dit en 2006 que nous aurions d’ici dix ans des voitures sans chauffeur dans
trente villes américaines, vous m’auriez pris pour un fou. Et voyez où nous
en sommes. Les phases de test ne dureront pas bien longtemps. Les
améliorations ne pourront se faire que dans un sens, et toujours plus
rapidement.
Combien
de temps faudra-t-il attendre entre la phase de test et la commercialisation
des voitures sans chauffeur ? Dix ? Cinq ? Trois ? Les
camions et taxis suivront-ils la tendance ? La mèneront-ils ?
Des
prédictions confortables
J’estime
qu’une majorité des emplois de transport long-courrier auront disparu d’ici
dix ans. Je ne serais pas surpris de les voir disparaître sous cinq ou six
ans. Ces secondes estimations impliqueraient une mise en place plus rapide d’infrastructures.
Et si de nouvelles infrastructures n’étaient pas nécessaires, la transition
pourrait être plus rapide encore.
Et les
chauffeurs de taxi ? Qui en a besoin ? Ils auront disparu d’ici
cinq ou six ans dans beaucoup de villes.
Coût
et convenance
Je m’accrocherai
à ma voiture, tout comme des millions d’autres. C’est pourquoi la mort des
voitures personnelles n’arrivera pas aussi vite que celle des emplois de la
route.
Et
pourtant, les millions de baby-boomers qui commenceront à perdre la vue, à
voir diminuer leur temps de réaction et à ne plus être capables de voir quoi
que ce soit une fois la nuit tombée accueilleront à bras ouverts les taxis
sans conducteur. Il en ira de même pour de nombreux conducteurs urbains qui
ne quittent jamais la ville.
Les
voitures coûtent cher. Mais la convenance qu’elles offrent est encore pour
beaucoup supérieure au désavantage de leur coût.
C’est la
question de coût et de convenance qui finira par sonner le glas des voitures
personnelles.
La
convenance est aussi à double tranchant. Combien de mères aimeraient ne plus
avoir à emmener leurs enfants jouer au football ou prendre des leçons de
musique plusieurs fois par semaine ?
Une
demande refoulée en non-propriété
Les
voitures ne disparaîtront pas comme ça. C’est la propriété, le nombre de
voitures en circulation, et qui les conduira, qui est aujourd’hui remis en
question.
Les économistes
s’attendent à voir apparaître une demande refoulée en véhicules personnels de
la part de la génération Y. Je perçois une demande refoulée de la part des
baby-boomers de ne plus être propriétaires de voitures personnelles. La
démographie, la technologie et les attitudes sociales changeantes suggèrent
que j’aie raison.
Pour en
savoir plus sur le sujet, voyez les liens suivants :
L’heure
de gloire des voitures personnelles touche à sa fin. Et les emplois de
chauffeur seront les premiers à disparaître.