Si le système financier
repose sur la dette, et que la dette est garantie par des actifs dont les
banques peuvent fixer la valeur bien au-delà de ce qu’ils valent réellement
(souvenez-vous que les banques souhaitent que leur collatéral maintienne sa
valeur ou le voit grimper)… alors l’évaluation du système financier s’élève
bien au-delà de toute réalité.
Pour dire les choses
simplement, un « plancher » artificiel a été placé sous les prix
des actifs au travers de la fraude et de la monnaie fiduciaire.
Prenons par exemple le
cas du charbon.
Aux Etats-Unis, le
charbon est devenu une marchandise politique. En conséquence, il est facile d’oublier
à quel point il est important en termes de demande globale en énergie. Le
charbon représente 40% de la production globale d’électricité. Il est la
marchandise la plus économiquement sensible du monde.
En gardant cela à l’esprit,
sachez que le charbon a vu se terminer un marché haussier de plusieurs
décennies en 2012. Non seulement son marché haussier a pris fin, le marché du
charbon a perdu tous ses gains enregistrés en phase de marché haussier (la
ligne verte représente le prix plancher qui a précédé le marché haussier).
Ceux qui s’imaginent que
l’économie globale est en expansion percevront cela comme la conséquence de
la transition des Etats-Unis hors de l’utilisation du charbon comme source d’énergie.
Mais les Etats-Unis ne représentent que 15% de la demande globale en charbon.
L’effondrement du prix du charbon va bien au-delà des transformations
survenues aux Etats-Unis en termes de politiques énergétiques.
Ce qui se passe sur le
marché du charbon n’est rien de plus qu’une « découverte de prix »,
un réalignement du prix du charbon avec la réalité économique. En clair, l’ère
de « croissance » dont nous parlent les gouvernements et les banques
centrales du monde a pris fin. La « croissance », ou « reprise »,
qui a suivi n’a été rien de plus qu’une illusion créée par des données
économiques frauduleuses.
C’est un fait qui nous
est confirmé par le pétrole.
Pendant la période de « reprise »,
le pétrole a vu son prix grimper graduellement, ce qui a donné l’impression que
le monde s’en retournait à une phase de croissance économique (demande en
hausse, donc hausse des prix).
La ligne bleue pourrait
ici représenter le « plancher » artificiel dont j’ai parlé plus
haut. Tant que le pétrole se maintenait au-dessus de cette ligne, l’illusion
de croissance pouvait perdurer.
Mais le pétrole a perdu
près de 60% en moins de six mois.
Comme cela a également
été le cas pour le charbon, la baisse du prix du pétrole n’a été rien de
moins que l’éclatement d’une bulle. Entre 2009 et jusqu’en 2014, le prix du
pétrole a été déconnecté de toute réalité économique. La découverte des prix
a ensuite repris le dessus et entraîné un effondrement de prix.
Les dommages subis par
le pétrole ont été extrêmes. Non seulement le prix du pétrole a perdu 60% en
quelques mois, la tendance enregistrée depuis le début du marché haussier en
2009 a été complètement annulée.
C’est ainsi que se
terminent beaucoup de tendances. Une tendance critique brisée est une chose (notamment
pour celles qui ont été en place depuis des décennies). Mais une tendance
brisée qui ne peut être récupérée par le rebond qui ientsurv ensuite en est
une autre.
En clair, l’ère des
discours de reprise prend fin. Nous sommes entrés dans un cycle de découverte
de prix, au cours duquel les actifs financiers verront leur valeur
rééquilibrée. Voilà qui devrait finalement engendrer un effondrement du
marché boursier, très probablement sous ces douze prochains mois.
|