La découverte d’une collision
entre deux étoiles représente une grande avancée en matière d’astrophysique.
Cet évènement céleste a été décrit par beaucoup comme l’une des occurrences les
plus excitants à s’être produites dans l’espace.
Selon The
Independent, ces étoiles à neutrons très denses sont entrées
en collisions à 130 millions d’années lumières de la Terre, pour rejeter des
métaux précieux et autres éléments lourds tels que du platine et de l’uranium.
Les étoiles
à neutrons, qui sont les restes d’immenses étoiles qui ont explosé en
supernova, comptent parmi les objets les plus exotiques de l’univers. Selon
les experts, cet évènement marquerait le début d’un nouveau chapitre pour l’astrophysique,
et a confirmé des théories quant à l’origine des mystérieuses étoiles à
neutrons. Les télescopes des satellites ont été utilisés pour étudier
la lumière et les radiations issues de l’explosion, aussi appelées « kilonova ».
« Les étoiles à neutrons
sont très proches d’être des trous noirs, mais elles n’en sont pas, » a
expliqué l’astrophysicien Tony Piro, de l’observatoire de
l'Institution scientifique Carnegie à Pasadena, en Californie. « Une
cuillère à café d’étoile à neutrons pèse autant que tous les habitants de la
Terre mis ensemble. »
Cette énorme explosion a eu des
répercussions sur le tissu même de l’univers, et a distordu l’espace-temps.
Il s’agit d’une découverte majeure, qui ne représente que la cinquième fois que des ondes gravitationnelles ont été
observées, et la première fois que des ondes gravitationnelles et une
émission de lumière ont été observées lors du même évènement cosmique. Les
détections précédentes d’ondes gravitationnelles ont été associées à une collision entre deux trous noirs dans des régions
reculées de l’univers, à plusieurs milliards d’années-lumière de la Terre.
Albert Einstein a prédit l’existence
des ondes gravitationnelles dans sa théorie de la relativité générale, publiée en 1916. Mais
il aura fallu un siècle aux astronomes pour les détecter directement. Ce
tournant a été franchi en septembre 2015, quand le LIGO a observé des ondes gravitationnelles
émises par deux trous noirs entrés en collision. Les ondes gravitationnelles
sont des ondulations dans l’espace-temps, générées par l’accélération d’objets
cosmiques. Ces ondulations se déplacent à la vitesse de la lumière, mais sont
bien plus pénétrantes : contrairement à la lumière, elles ne se dispersent
pas et ne sont pas absorbées. – Space
Le 17 août 2017, les
deux détecteurs de LIGO, qui se situent en Louisiane et dans l’Etat de
Washington, ont détecté un signal pendant plus de 100 secondes. C’est bien
plus long que les « pépiements » d’une demi-seconde émis par les fusions de trous noirs. « Nous avons
immédiatement pensé que la source pouvait en être des étoiles à neutrons, »
a expliqué David Shoemaker, porte-parole de la LIGO Scientific Collaboration
et directeur de recherche scientifique à l’Institut Kavli pour la recherche
spatiale et en astrophysique de l’Institut de technologie du Massachussetts.
Cette découverte engagera de
nouvelles activités dans le domaine de l’astrophysique multi-messagère, qui
promet de révéler de nouvelles informations sur le cosmos. La découverte nous
apporte aussi la première preuve tangible que les collisions d’étoiles à
neutrons sont la source de l'or, du platine et des autres éléments lourds de
l'univers.