Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Oui je sais, et vous aussi, c’est la reprise ! Aux États-Unis, c’est même la croissance et lorsque je dis le contraire, que non, il n’y a pas de croissance saine et autonome, c’est parce qu’il n’y a pas de croissance autre que celle malsaine reposant sur plus de dette que de création de richesse et ce, dans un rapport globalement de 1 à 4 puisque pour chaque dollar de nouvelle croissance, il y a eu environ 4 dollars de nouvelle dette ou d’impression monétaire ex nihilo. (Terme latin sans doute prochainement inusité dans la mesure où il est totalement inutile d’étudier une langue morte. D’ailleurs, je propose à ceux qui pondent ce genre de raisonnement inepte de méditer sur cette citation sublime : « C’est parce que c’est superflu que c’est indispensable… » Il en va ainsi des arts et de la culture au sens large. Supprimons donc tout.)
Mais ce n’était pas le débat du jour. Non, nous parlions de la croissance américaine. Ce pays donc en pleine croissance et qui va monter ses taux d’intérêt pour éviter toute surchauffe (j’en rigole d’avance tant cela n’est pas crédible) voit, selon les propres rapports de la banque centrale américaine elle-même, ses habitants avoir sans doute une appréciation légèrement différente de cette fameuse croissance puisqu’ils sont pour beaucoup d’entre eux à 400 dollars près… Ne me demandez pas pourquoi ce seuil de 400 dollars, je n’en sais fichtrement rien si ce n’est que si ce n’est pas rien, ce n’est pas non plus une somme colossale.
47 % des Américains incapables de faire face à 400 dollars d’imprévus…
D’un autre côté, ce sont des Américains… Non, il n’y a pas de haine envers les Américains (je précise tout de suite pour les brigades de la haine de mon copain Manu qui veille désormais sur nos pensées les plus nauséabondes), c’est un problème de culture… Enfin de « Kulture », maintenant on écrit comme on veut vu qu’il n’y a plus à s’emmerder avec les locutions latines… D’ailleurs, j’espère une réforme prochaine de « l’ortografe » qui permettra sans nul doute de supprimer les « fotes » de « francé ». Oui, je disais, c’est une notion de culture. Depuis tout gosse, mes parents et mes grands-parents me répètent qu’il faut économiser, que l’on n’a pas de sous, qu’il faut « attendre », ou encore qu’un sou qui rentre c’est un sou qui ne doit pas sortir. On m’a toujours appris aussi qu’il fallait « garder une poire pour la soif », ou encore ne pas « mettre tous ses œufs dans le même panier », sans oublier le fait d’avoir toujours « plusieurs fers au feu »… Eh oui, le « francé » est une langue d’une telle richesse… se même que les proverbes de la sagesse populaire.
Vous comprendrez qu’en France, pour beaucoup, faire des économies c’est une évidence, c’est l’héritage paysan de notre histoire et de notre culture. Il faut mettre de côté. La culture américaine est, sur ce point précis, très différente depuis une trentaine d’années – avant, les Américains aussi mettaient de côté. En gros, aux USA, le taux d’épargne est très faible et en France, il est élevé. Entre 0 et 3 % aux États-Unis, entre 15 et 18 % en France.
Dans notre pays, je pense que nous aurions, à ce sondage, des résultats profondément différents et pourtant nous ne sommes pas dans une croissance folle. Tout ça pour dire simplement qu’évidemment, ce n’est pas du tout une bonne nouvelle pour l’économie américaine, et vous connaissez mon point de vue sur ce sujet, mais qu’il faut tout de même pondérer ce chiffre de la culture américaine.
Comme vous pouvez également le voir sur ce graphique – les Américains qui, eux, font des statistiques ethniques histoire de pouvoir mesurer un certain nombre de choses de façon scientifique plutôt que de fantasmer des réalités – , il y a également de fortes disparités, même très fortes entre les 3 grandes communautés américaines, c’est-à-dire les communautés blanches, hispaniques et noires. On y voit également des disparités dans chaque classe de revenus.
Officiellement tout va bien, et la FED va monter ses taux
Sauf que lorsque l’on creuse un peu à l’intérieur des rapports parfaitement officiels (qu’il suffit juste d’aller lire), on se rend compte qu’il n’y a pas de croissance aux États-Unis, pas de croissance économique pour les gens et convenablement répartie entre les citoyens. Évidemment, il y a croissance des bénéfices des 1 % les plus riches mais pour le reste, soit pour les 99 %, c’est la disette.
Encore une fois, nous sommes dans un mécanisme qui consiste à faire croire le plus longtemps possible que tout va mieux.
Nous sommes dans un mécanisme de mensonge gigantesque pour reculer le plus longtemps possible l’inéluctable, à savoir l’effondrement économique du système occidental sous le poids d’un vieillissement de la population, des limites environnementales et bien sûr sous le poids d’une dette colossale, sans oublier les gains de productivité qui rendent obsolètes les besoins massifs en main-d’œuvre.
Alors non, il n’y a pas de croissance, pas plus aux USA qu’en Europe.
Tout cela est une grande, une immense illusion, un mirage, et il finira par prendre fin. Ne soyez pas dupes. Lorsque 47 % d’un peuple, fut-il dépensier et amoureux du crédit, ne peut pas faire face à une dépense de 400 dollars alors que l’on est censé parler du pays le plus riche au monde… il y a du soucis à se faire.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)