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Ebola pourrait coûter jusqu’à 49 milliards de dollars

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Publié le 25 septembre 2014
638 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

Au-delà du drame humain, la Banque mondiale cherche à évaluer les coûts économiques liés à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Dans un rapport publié le 17 septembre sur son site, elle avance le chiffre faramineux de 49 milliards de dollars au cas où l’épidémie s’étendrait à toute la région. Face à des décideurs toujours plus prompts à envoyer des soldats que des médecins, elle démontre l’intérêt économique d’une action résolue. Elle met aussi en évidence que l’aide ne peut pas se limiter à une levée de fonds publics.

 

À ce jour, l’épidémie, qui frappe la Guinée, le Libéria et le Sierra Leone, a causé plus de deux milles morts enregistrés, mais les experts craignent que les chiffres réels soient deux à quatre fois supérieurs. Son effet se ressent déjà dans les chiffres économiques de ces pays en termes de manque à produire,  de déficits fiscaux, d’inflation, et d’augmentation de la pauvreté. Cet impact inclut les coûts de santé et la productivité en baisse des victimes, mais aussi, et de façon plus marquée, les effets liés à la peur de la maladie.

 

Tout en relevant la difficulté de l’exercice, le rapport cherche à quantifier les pertes possibles pour les différents pays. La Guinée, qui a réagi rapidement à l’apparition de l’épidémie, pourrait encore s’en sortir avec un impact relativement faible sur son PIB. Mais le Sierra Leone et le Libéria seraient très sévèrement touchés avec une réduction de leur PIB respectifs de 8,9% et de 11,7% en cas d’aggravation de la crise. La propagation d’Ebola aux pays voisins, Nigéria, Côte d’Ivoire, Sénégal entraînerait une catastrophe économique régionale et pourrait coûter jusqu’à 49 milliards de dollars.

 

« Les plus grands effets économiques de la crise ne sont pas les coûts directs (mortalité, morbidité, soins médicaux et journées de travail perdues), » rappelle le rapport « mais plutôt ceux provoqués par des changements de comportement causés par la peur. » Lors des épidémies récentes de SARS et du H1N1, les effets comportementaux ont été responsables de 80 à 90 pourcent de l’impact économique.

 

La semaine dernière, le Président du Sierra Leone a lancé un appel poignant où il expliquait que c’est précisément au moment où son pays a le plus désespérément besoin d’aide extérieure qu’on lui fait subir un blocus économique. Des pénuries alimentaires commencent à apparaître sous l’effet de la baisse de la production agricole mais surtout de la désorganisation de tout le secteur du transport. À l’intérieur du pays comme de l’étranger, plus personne n’ose rejoindre les villes touchées par la maladie. Le prix des assurances des bateaux se rendant dans la région a augmenté et se répercute sur les marchandises. Le tout alimente l’inflation qui elle-même pousse à des achats paniques.

 

Il va de soi que le tourisme est le secteur le plus touché. Les vols commerciaux vers le Libéria sont passés de 27 par semaine à même pas un par jour. Le taux d’occupation des hôtels ne dépasse pas les 10 %. Dans les scénarios extrêmes de contagion, le tourisme occupe une place particulièrement importante.  En effet, on n’ose imaginer les répercutions sur ce secteur si la maladie devait s’installer dans un pays comme le Sénégal.

 

La Banque mondiale insiste donc sur l’importance de circonscrire rapidement l’épidémie afin d’éviter un drame régional qui se chiffrerait en dizaines de milliards de dollars. Mais, à la lecture du rapport, il apparaît clairement que l’aide ne peut se limiter à l’envoi de médecins et de matériel médical. Le plus gros des pertes économiques proviennent des comportements de peur. Il est donc important de mettre fin à une communication purement émotionnelle destinée à attendrir la population occidentale et d’aborder rationnellement les quelques mesures de prudence élémentaire à suivre pour voyager dans la région. En effet, le commerce international fera plus pour aider les pays touchés que toutes les aides publiques.

 

 

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