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Cours Or & Argent

Echec et Mat - la lenteur de l’Histoire

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Publié le 20 février 2015
2704 mots - Temps de lecture : 6 - 10 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

 


 

 


Narrer de manière à la fois cohérente et cohésive les évènements du passé est une étape naturelle de notre processus de compréhension. Toutes les meilleures histoires ont un début, une intrigue et une fin. Mais qu’en est-il lorsque la fin d’une histoire appartient encore au futur ?

Mencius Moldbug a inventé le terme ‘histoire lente’, qu’il utilise dans ces deux articles pour décrire sa passion qu’est la lecture d’anciens mémoires et journaux intimes (et particulièrement ceux écrits par des personnes n’appartenant pas au courant de pensée politique de leur temps). Il écrit ceci : ‘Celui qui étudie l’histoire lente et n’a aucune confiance en un consensus de la sagesse, en la vérité officielle et en les croyances populaires. Il est prêt à reposer tous ses jugements sur source une unique, indisputable et authentique’.

Il développe son idée en présentant une analogie entre le fast food et un plat qui se mange lentement. L’histoire rapide n’est rien de plus qu’un consensus historique. Elle est l’histoire que tout le monde connaît, parce qu’elle a été rendue homogène par les masses. Elle est similaire au fast food dans le sens où elle contient les mêmes ingrédients initiaux qu’un plat qui se déguste avec lenteur, et pourtant, elle a été transformée, filtrée et emballée jusqu’à ce que les ingrédients qu’elle contient ne soient rien de plus que du polystyrène aromatisé.

J'aime l'idée de lire des documents qui ont été rédigés alors que l’Histoire s’écrivait encore et de les comparer aux textes qui ont été assemblés après les faits. Ces deux types de lectures ont bien entendu leur utilité respective, mais l’Histoire qui a été écrite au moment des faits n’est pas moins très différente de tout ce que nous pourrions trouver dans des manuels d’histoire qui ont été traités et filtrés sur des bases sociétales dans la perspective d’un consensus.

Puisqu'il est dans notre nature de rechercher des documents bien présentés et qui proposent des conclusions claires, puisque cela fait partie de nos processus de compréhension, les points de vue individuels qui existent des évènements passés tendent à correspondre à un discours dont la conclusion date également du passé. Par exemple, la Grande Dépression qui a mis fin à l’étalon or est la conclusion d’une histoire qui naît dès la fin de la première guerre mondiale, avec au milieu les années 20 rugissantes. Le Choc Nixon est la conclusion d’une histoire qui a commencé à Bretton Woods, avec au milieu la London Gold Pool des années 1960. Et le record du prix de l’or de 1980 est la conclusion d’une histoire qui a commencé avec le Choc Nixon.

Ces histoires épurées, empilées les unes sur les autres, nous permettent d’appréhender le présent comme s’il n’était rien de plus que le résultat de notre passé le plus récent, et de nous attendre à ce que l’Histoire se répète encore et encore (ou rime, comme le veut le proverbe). En partant d’un tel point de vue, nous pourrions nous attendre à ce que les années 1970 se répètent pour les sociétés minières et que le prix de l’argent gonfle encore une fois avant que tous les métaux précieux ne s’effondrent. Nous pourrions même nous attendre à voir réapparaître un étalon or géré par les Etats-Unis qui naîtrait après une conférence qui ressemblerait de très près à Bretton Woods 2.

Mais qu’en serait-il si la fin de l’histoire qui a commencé avec la fin de la première guerre mondiale appartenait encore au futur ? Les écrits d’ANOTHER nous indiquent que ce pourrait être le cas. Peut-être la meilleure manière d’expliquer les évènements qui jouent un rôle clé dans cette histoire est-elle de le faire par des textes qui ont été rédigés à l’époque des évènements plutôt que par une version condensée écrite ultérieurement par quelqu’un qui les appréhende comme appartenant au passé et non plus au présent.

C’est pourquoi je lis ANOTHER différemment des autres analystes du marché de l’or. Lorsque je lis un texte écrit par un analyste moderne dont les idées diffèrent de celles d’ANOTHER, je sais que je lis une histoire condensée, une histoire rapide et épurée. Mais lorsque je lis ANOTHER, j’ai l’impression d’écouter un centenaire raconter lentement la vie qu’il a vécu, les choses qu’il a vues de ses propres yeux, faites de ses propres mains, et de réellement apprendre comment et pourquoi la réalité diffère parfois du consensus. Pour moi, lire ANOTHER est un peu comme imaginer Moldbug lire le journal intime d’Ulrich von Hassell, de Thomas Carlyle ou de Clarendon.

Je vous offrirai donc ici quelques passages d’histoire lente – sous forme d’anciens articles de journal. Je dispose également d’une large collection d’articles plus longs. Pour dire les choses telles qu'elles sont, les sources dont je dispose sont très nombreuses. Et pour les puristes (et Moldbug lui-même, qui a été assez aimable pour m’expliquer ses idées par email il y a quelques jours), je réalise que j’ai pris ici quelques libertés quant à l’utilisation des termes ‘histoire lente’, et je m’en excuse.

1947

Pour commencer, voici un article très court tiré du Leader Post, un quotidien Canadien, daté du 9 octobre 1947. Le titre de cet article est ‘Britain Sells Gold’. Cliquez sur l’image pour qu’elle s’ouvre dans votre navigateur internet, et cliquez une seconde fois dessus pour l’agrandir.

 

 


Avez-vous relevé les incroyables détails que contient ce petit texte ? Dans mon précédent article intitulé Checkmate (Echec et Mat), j’ai surnommé la période 1950-1957 ‘le sommet de la colline’ pour ce qui concerne la durée de vie limitée du dollar. Il s’agit là de la période à laquelle les Etats-Unis disposaient encore de 20.000 tonnes d’or. Au cours des cinq premières années d’application du système de Bretton Woods, les Etats-Unis ont enregistré un important flux entrant d’or, flux qui a également compris l’or Britannique mentionné dans l’article. Ce flux a fait passer les réserves d’or Américaines de 17848 tonnes en 1945 à 20279 tonnes en 1950. A partir de 1958, ces réserves ont commencé à s’épuiser rapidement.

 

Voici les quantités d’or détenues chaque année par les Etats-Unis entre 1945 et 1972 :

 

Année

Tonnes

1945

17848

1950

20279

1951

20326

1952

20663

1953

19631

1954

19367

1955

19331

1956

19602

 

Année

Tonnes

1957

20312

1958

18291

1959

17335

1960

15822

1961

15060

1962

14269

1963

13860

1964

13749

 

Année

Tonnes

1965

12499

1966

11761

1967

10722

1968

9679

1969

10539

1970

9839

1971

9070

1972

8584


1960

Passons maintenant au 23 novembre 1960 avec un article tiré du Reading Eagle, un journal local de la vile de Reading en Pennsylvanie. Le titre de cet article est ‘US Action About Gold is Explained’, et l’auteur y explique quelles actions ont été prises par les Etats-Unis pour tenter de ralentir la diminution de leurs réserves de métal.

 

 


Que de détails dans cet article ! Celui qui a tout particulièrement attiré mon attention est qu’il semblait commun dans les années 1960 de croire que les 11,5 milliards de dollars d’or Américain ne seraient jamais exportés parce qu’ils étaient nécessaire au soutien de la base monétaire du dollar. Cela ne laissait donc que 6,5 milliards de dollars, ou 36% des réserves restantes d’or, pour le reste du monde – si tant est que le prix de l’or restait de 35 dollars l’once. Et à la vitesse à laquelle l’or des Etats-Unis s’épuisait à l’époque, la partie aurait été terminée en moins d’un an.

Il n’est pas étonnant que tant de personnes s’attendaient à une réévaluation du prix de l’or tout au long des années 1960. Ce n’était qu’une question de mathématiques, et cette idée a été diffusée par les journaux dès le début de la décennie, même à Reading. Parlez-moi d’informations en retard ! Il me suffit de sortir ma calculette pour me rendre compte que les réserves d’or des Etats-Unis de 1972 (8584 tonnes) ont chuté jusqu’à atteindre seulement 9,66 milliards de dollars à 35 dollars l’once, soit bien en-dessous de la limite de 11,5 milliards de dollars. Mais voyons voir. Si je réévalue cette même quantité d’or à 42,22 dollars, j’obtiens 11,65 milliards de dollars d’or. Voilà !

1961

Voici un court article publié par le New York Times le 13 janvier 1961.

 

 


1967

Mon premier article datant de 1967 provient du Miami News du 17 juillet, et est intitulé ‘US Pushes Paper Gold’.

 

 


Et mon deuxième du Modesto Bee du 13 décembre, au début de la fin de la London Gold Pool.

 

 


1968

L’article ci-dessous a été écrit seulement trois mois après la fin abrupte de la London Gold Pool. Il provient du Milwaukee Journal datant du 27 juin 1968 et aborde le sujet de l’abandon de la London Gold Pool par la France et de la récupération par les Etats-Unis de la part de 9% de la France, passant ainsi leur propre part à 59%. Il détaille les multiples réunions qui ont conduit à la fin de la Gold Pool, dont une réunion à la BRI qui est dite avoir coûté 120 millions de dollars d’or aux Etats-Unis pour avoir commis l’erreur d’envoyer leur représentant du Trésor à Bâle, qui est un sanctuaire bancaire au sein duquel aucun membre du Trésor ne devrait être présent. Il explique également comment les choses se sont terminées quatre jours seulement après que les Etats-Unis aient déclaré qu’ils maintiendraient le prix de l’or à 35 dollars l’once ‘jusqu’au dernier lingot’, le 14 mars, alors que le Sénat approuvait d’urgence une loi qui transforma le dollar en une devise strictement fiduciaire.

 


1969

L’article suivant a été écrit par Henty J. Taylor, ancien ambassadeur Américain en Suisse et éditeur syndiqué des années 60 et 70. Son article est intitulé ‘Our Paper Gold Quite Uncomfortable’ et a été publié dans le Herald-Journal le 16 mars 1969. Il traite du nouveau système d’or papier ‘à deux niveaux’ et conclue que ‘l’or papier ne sera pas un remède efficace’.

 


1973

Passons maintenant à l’année 1973 avec un article publié dans le journal Vancouver Sun le 27 juin, dans lequel le sous-secrétaire du trésor Paul Volcker fait part au Congrès de son accord tacite pour la mise en place de ventes directes d’or par les banques centrales sur le marché libre. Le prix de l’or sur le marché libre était à l’époque de 122 dollars l’once, ce qui aurait permis aux réserves d’or des banques centrales de valoir bien plus que le prix officiel de 38 dollars par once. Le prix officiel de l’or officiel fut changé une dernière fois, quatre mois plus tard, pour passer à 42,22 dollars, prix qui est encore d’actualité aujourd’hui.

 


1974

Dans ce premier article datant de l’année 1974, nous rencontreront René Larre, un français qui était à l’époque le directeur de la BRI. Cet article est extrait du journal The Morning Record publié à Meriden, dans le Connecticut, le 19 janvier 1974. Dans cet article, le directeur de la BRI estime qu’un jour viendra où les banques centrales échangeront de l’or à prix marché, et non plus u taux officiel de 42,22 dollars par once. Il indique également qu’en échangeant de l’or au prix marché, les banques centrales seraient capables de réévaluer leurs réserves, ce qui aiderait leur pays respectif à acheter plus de pétrole.

 

 

 

Passons maintenant au Montréal Gazette du premier mars, dans lequel nous apprenons que des achats Arabes font augmenter le prix de l’or – trois pays Arabes ainsi que l’Iran ayant acheté plus d’un million de dollars d’or en seulement deux semaines. Au prix de l’époque qui était de 167 dollars par once, cela aurait représenté 186 tonnes d’or en partance de l’Occident vers l’Orient. Pour donner quelque perspective à tout cela, sur une année, cela représenterait 4842 tonnes d’or importées par quatre pays producteurs de pétrole, Arabie Saoudite exclue !

 

 


Le même jour, le premier mars 1974, a été publié cet article dans le New Straits Times, un journal anglophone de Kuala Lumpur, en Indonésie.

 

 

 

Ce nouvel article provient du Wall Street Journal du 23 avril 1974. La mauvaise qualité de l’image le rend difficile à lire, mais j’ai décidé de l’inclure à cet article pour son titre seul, qui mentionne l’utilisation de l’or Européen pour l’achat de pétrole au Moyen-Orient : "Gold Price Rises as EC Nations Get Closer To Using Official Holdings to Pay for Oil."

 

 


Le jour suivant, le 24 avril 1974, a été publié dans le St Petersburg Times un article traitant de l’accord par les Ministères des Finances Européens, sous la direction de Wim Duisenberg, d’autoriser les banques centrales à échanger de l’or – et donc fixer leur dette - au prix marché. L’article indique également que par le simple fait de vendre de l’or sur le marché libre, les banques centrales seraient capables de quadrupler la valeur totale de leurs réserves d’or. Le prix marché de l’or au 24 avril était de 170 dollars l’once, soit quatre fois le prix officiel de 42,22 dollars.

 

 


Le Montréal Gazette du 12 novembre 1974 nous apprend que les revenus de l’OPEP ont augmenté encore plus rapidement que le prix de l’or. Alors que l’or passait de 35 à 180 dollars par once, les revenus des pays producteurs de pétrole sont passés de 15 à 110 milliards de dollars en deux ans. En termes de pétrole, le prix de l’or n’a pas été réévalué.

 

 


Je ne sais pas pour vous, mais lorsque j’ai lu cet article, il m’est paru évident que Freegold apparaît comme la solution idéale aux problèmes qui y sont énoncés. L’article traite de la méthode commune qu’est le financement par le vendeur, qui selon le directeur de la Fed Arthur Burns ne revient avec les producteurs nets que sont les pays de l’OPEP qu’à accumuler toujours plus de mauvaises dettes sur de bonnes dettes. Mais le problème réel est que le producteur net accumule en permanence des excès de devises qui doivent être recyclés. Il existe deux solutions à cela : prêter de l’argent, ou en dépenser. Qu’en serait-il s’ils le dépensaient pour acheter un actif physique sans contrepartie pour éviter que des obligations ne s’accumulent ? Et qu’en serait-il si cet actif pouvait voir sa valeur flotter sans ravager l’économie par l’inflation ou la déflation puisqu’il n’est utilisé que comme actif de réserve ? Les devises finissent toujours par être recyclées, que ce soit par les dépenses ou par le prêt.

1975

Cet article publié le 10 janvier 1975 dans le Windsor Star, un journal de la ville de Windsor, Ontario, Canada, nous en apprend plus sur l’après-midi où le PM Fix de Londres atteint 169,50 dollars.

 

 


1979

Pour finir, voici un article traitant d'un accord secret or-pétrole. Cet article a été publié par le Gadsden Times, à Gadsden, dans l’Alabama, le 5 février 1979. Ce paragraphe a particulièrement attiré mon attention :

‘Le gouvernement Sud-Africain refuse d’indiquer officiellement d’où provient son pétrole. Selon les diplomates Occidentaux, des accords or-pétrole auraient été établis entre l’Arabie Saoudite et d’autres nations conservatrices du Proche-Orient à un très fort premium’.

 



J'ai intitulé cet article Echec et Mat 2 non pas parce qu’il détaille le scénario d’échec et mat, mais parce qu’il va main dans la main avec mon précédent article. Peut-être écrirai-je un jour Echec et Mat 3. A vrai dire, je n’en ai aucune idée, je ne prévois jamais d’écrire à l’avance. Mais comme je l’ai dit, je dispose d’une multitude d’autres extraits de journaux, et je n’ai même pas eu le temps de tous les lire !

 

Quant à la lenteur de l’Histoire, il serait une grave erreur de penser que mon intention ici est de vous faire croire qu’elle continuera de se dérouler en douceur. A la fin du compte, les changements interviennent sur le court terme.

 

FOA: Avec le temps, il deviendra impossible de comparer les retours de l’investissement en actions et en obligations avec ceux de l’investissement en or physique, tout simplement parce que lorsque l’or est pris au piège au sein d’un système monétaire, sa valeur fiduciaire s’éloigne de la réalité à mesure que ce système dure. Seule l’usage de l’or en tant que ressource transparaît, et non sa fonction de valeur de réserve.

Nous traversons actuellement l’un de ces instants uniques de l’histoire de la monnaie papier où l’écart entre la valeur de l’or et son prix en monnaie papier s’agrandit chaque jour.

 



 

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