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Elections européennes: quelle Europe pour un libéral ? (2)

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Publié le 26 mai 2009
3731 mots - Temps de lecture : 9 - 14 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Suite aux considérations générales sur l'évolution de l'union européenne développées hier, il est temps de répondre plus avant à la question suivante : que serait une Europe réellement libérale ? Je ne prétends pas avoir le monopole de la définition exacte, ce qui suit ne doit être pris que comme une vision personnelle d'un libéral parmi d'autres.

 

Producteurs, prédateurs, et l'état

 

Vous connaissez -- comment ça, vous ne connaissez pas ?-- ma vision générale de la vie en société : au départ est l'individu, tout ce qui concerne sa vie lui appartient. Parfois, l'individu doit associer ses efforts à ceux des autres pour parvenir à un but qu'il ne saurait atteindre seul : cela nécessite que puissent se monter entreprises, associations...

 

Les pouvoirs publics n'interviennent que lorsque d'une part, il convient d'empêcher que les droits fondamentaux de l'individu ne soient bafoués par d'autres: vie, liberté, propriété. Pour des raisons sur lesquelles ils serait trop long de s'étendre (je vais me faire descendre par les anar caps, mais tant pis), il apparait que des institutions en position de collectiviser l'usage de la force, mais sous contrôle d'institution démocratiques dont les pouvoirs respectifs s'opposent pour s'équilibrer, sont un meilleur (moins mauvais) maître d'ouvrage que des institutions purement privées pour protéger les « producteurs », c'est à dire les gens qui choisissent de s'insérer honnêtement dans le système d'échanges productifs et sociaux, contre les « prédateurs », ceux qui voudraient vivre aux dépens des autres. Au contraire, des institutions fondées sur le marché sont préférables pour régir les relations entre producteurs. Il en résulte, de façon schématique, une concentration des prérogatives régaliennes au niveau de l'état, et une compétence exercée au niveau local pour les autres décisions d'ordre économique et social (cf. cette note).

 

Etat régalien

 

Pour des raisons pratiques, la protection contre les prédateurs doit se faire à tous les niveaux: localement pour se protéger contre les malfaisants, nationalement pour lutter contre leur mobilité, et pour se protéger de prédateurs extérieurs (de type Hitler ou Ben Laden), par le biais d'institutions vouées au maintien de l'ordre public intérieur (police, justice) et à l'intégrité territoriale (armée, diplomatie). 

 

Je ne prétends pas que la nature étatique de ces institutions ne pose aucun problème: bureaucratisation, rapport coût-efficacité perfectible, voire, comme pour l'armée Française en 1940, incapacité totale d'accomplir sa mission. Mais si le maître d'ouvrage public peut sans doute acheter à des prestataires privés des sous-ensembles de ces missions, il n'en reste pas moins qu'une composante dépositaire de la force publique "en dernier recours" est indispensable pour mater une institution privée qui voudrait profiter de ses capacités d'utiliser la force pour devenir oppressante.

 

Je vois très mal fonctionner une armée européenne – la langue, entre autres, poserait problème --, ou une police intégralement européenne. Par contre, l'émergence de projets européens de défense commune, ou une meilleure division du travail entre armées européennes, n'est pas inenvisageable.

 

L'Europe, en outre, peut et doit améliorer son espace policier et judiciaire pour rendre plus effectives la mise hors d'état de nuire de prédateurs transnationaux, et également harmoniser le traitement des conflits (civils, familiaux) entre personnes originaires de différents états. La création d'un véritable espace judiciaire européen est de ce point de vue indispensable. Elle se retrouve dans plusieurs plate-formes électorales pour ces élections, encore que je m'interroge sur ce que chaque parti met derrière le terme d'espace judiciaire.

 

Protection des droits individuels

 

Mais c'est au plan de la protection des droits individuels fondamentaux que l'Europe, par le biais de la cour européenne de justice notamment, a le rôle le plus important à jouer. c'est une fonction qu'elle tient déjà en partie, en obligeant les états qui ne respecteraient pas certains principes à se mettre en conformité.

 

Encore faut-il, pour cela, que cette cour applique des principes fondamentalement sains, et ne passe pas la majeure partie de son temps à se prononcer sur la conformité des droits locaux avec certaines directives tout juste nées de l'esprit de quelque père Ubu délocalisé à Bruxelles. Elle devrait d'abord s'intéresser à la conformité de ces mêmes droits avec les principes de base du règne des droits fondamentaux, que l'on les appelle droits de l'homme, rule of law, ou droits de propriété.

 

J'avais en son temps tenté d'écrire non pas une constitution Européenne complète, voilà qui dépasserait mes forces, mais un projet de "constitution haute", c'est à dire une version remaniée de la déclaration des droits de l'homme applicables au niveau européen, et qui selon moi a beaucoup plus d'importance que le détail des institutions, qui relève plutôt d'une "partie basse" de la constitution, qui peut être plus évolutive. En voici la trame (encadré). Attention, c'est juste un exercice de style, ça reste sans doute imparfait, certains détails pourront prêter à controverse, mais là n'est pas le plus important. L'intérêt de l'exercice se situe, selon moi, au niveau des principes mis en exergue. En rouge, quelques commentaires sur mes choix de rédaction:

 

 

 

Préambule,

Afin de permettre l’établissement en Europe d’une société permettant à chacun de rechercher avec succès le bonheur en fonction de ses propres aspirations, les peuples Européens, par la voie de l'assemblée qu'ils ont élue, et de leurs démocraties nationales, adoptent  la présente constitution qui définit les valeurs et institutions de l'union Européenne.

A compter de l’adoption de la présente constitution, les états adhérents de l’union s’engagent à abroger ou modifier leurs textes non conformes à la présente constitution dans un délai de cinq années.


Titre I,

Constitution haute - Déclaration des Droits de l'Homme de l’Union Européenne.

 

Article I. Tous les êtres humains reçoivent à leur naissance les droits individuels fondamentaux,  inaliénables et imprescriptibles suivants, qui sont la vie, la liberté, la propriété, la résistance à l’oppression, la recherche du bonheur selon ses propres aspirations. La présente constitution a pour objet la protection de ces droits pour toutes les personnes vivant sur le territoire Européen et pour tous les ressortissants Européens hors du territoire de l'Union.

Article II. Tous les êtres sont égaux dans l’exercice de ces droits fondamentaux. Nulle discrimination favorable ou défavorable vis à vis de ces droits ne peut être opérée envers une personne  ou un  groupe de personnes pour des raisons de naissance, de race, de sexe, de religion, d’opinions, de choix de vie, de nationalité, de profession, de richesse, ou tout autre caractéristique différenciant les personnes.

 "vis à vis de ces droits" : une société sans la moindre discrimination étant une utopie - Nous discriminons tous les jours -, le champ de la discrimination est ici ramené à l'application des droits fondamentaux.

Article III. La libre jouissance de ces droits fondamentaux et de tout autre droit pouvant en découler est garantie tant qu’elle ne porte pas préjudice à ces droits pour autrui.

Article IV. Toute personne est, à sa majorité, présumée pleinement responsable des violations des droits individuels fondamentaux d’autrui que ses actions, ou celles des personnes placées sous son autorité, pourraient entraîner, et comptable des réparations que ces actes pourraient rendre nécessaires. Les sanctions à ces violations sont prévues par la loi.

Article V. Bien que le risque soit inhérent à l’existence et ne puisse être éliminé, l’exercice de la liberté ne saurait permettre la soumission d'autrui à un risque trop important pour le droit à la vie d’autrui. Il appartient au législateur de définir dans la loi les limitations à l’exercice des libertés acceptables pour limiter ces risques. Ces limitations sont nécessairement minimales et révisables.

Celui ci devrait faire parler. Mais un minimum de normalisation, notamment au plan de la sécurité des personnes, parait inévitable. D'autre part, la liberté, par exemple, de rouler à 2,5 grammes sur une départementale, augmentant la probabilité des personnes sobres d'être tuées dans un accident, ou de fabriquer de la nitroglycérine dans sa cave en pleine ville, je n'achète pas, même si cela ne débouche pas, par chance, sur un carnage. Il ne me parait pas possible de limiter les abus sanctionnables à l'occurrence de victimes.  

Article VI. Par droit fondamental de  liberté, il est fait référence, notamment et de façon non exhaustive, aux libertés individuelles suivantes, qui peuvent être exercées  intégralement sous réserve du respect des articles III, IV et V du présent titre :

1.Liberté d’expression, liberté d’opinion, liberté religieuse, liberté politique, participation à la vie des institutions,
2.Liberté d’informer et de chercher à s’informer,
3.Liberté d’agir, de circuler,
4.Liberté de posséder des biens, d’en faire usage, et d’échanger ces biens, avec toute personne de son choix selon des termes librement consentis,
5.Liberté de s’associer, de contracter, et de mettre fin à un contrat aux conditions prévues par le contrat ou à défaut, la loi,
6.Liberté d’aimer, de fonder un foyer, une famille,
7.Liberté d’entreprendre,
8.Liberté d’accueillir toute personne respectueuse des lois sur sa propriété, sous réserve que les conditions d’accueil respectent les droits et la sécurité de ces personnes,
9.Liberté de choisir son mode de vie et chacun des éléments constitutifs de ce mode de vie,
10.Liberté de se défendre par tout moyen d'une agression contre soi même ou sa propriété, ou de défendre un tiers contre une agression, pourvu que les moyens de la défense ne mettent pas en danger des tiers non concernés par l'agression.
11.Liberté de mettre fin soi même à ses jours hors de toute pression coercitive.

Fallait il préciser ? Je pense que oui. J'espère que les limites à l'exercice abusif de la liberté sont bien définies aux articles III, IV, V.

Article VII. Afin de garantir l’exercice de ces droits, l'union Européenne se dote d’institutions exécutives, législatives et judiciaires.  Ces institutions émanent des citoyens de l'union et sont placées sous leur contrôle. Leurs représentants sont choisis démocratiquement par les ressortissants des états de l'union. La préservation des droits individuels est la mission prioritaire des institutions de l'union.

Article VIII. Les textes législatifs européens respectent la constitution, mais n’en font pas partie et restent révocables ou révisables par les institutions  définies au titre II de la présente constitution. Ils précisent à chaque fois que cela est nécessaire, et uniquement si ça l'est, le champ et les modalités d’application de la constitution ainsi que les sanctions liées aux violations constatées par jugement. L’application d’une loi ne peut en aucun cas être rétroactive, sauf lorsque la rétroactivité s’exerce à l’avantage des justiciables.

Article IX. Première exception au principe d’inaliénabilité de la propriété, il peut être exigé à toute personne vivant sur le territoire d'un état de l'union  une contribution financière ou en nature, généralement dénommée « impôt »,  pour permettre le fonctionnement des pouvoirs publics et le financement des programmes votés par le législateur local, national, ou européen. Cette contribution votée  par les représentants du peuple doit être aussi mesurée que possible, proportionnelle aux capacités contributives de chacun, et nul ne pourra en être exempté, sauf en cas de capacité contributive trop faible, le seuil d'indigence étant défini par le législateur.

Voir après l'encadré pourquoi j'estime cette concession à l'étatisme absolument incontournable.

Article X. Seconde et dernière exception au principe d’inaliénabilité de la propriété, il peut être exigé un transfert de propriété au profit de la collectivité pour permettre l’aménagement d’équipements et d’infrastructures utiles au développement des droits individuels et favorables à la prospérité du plus grand nombre.

Cette utilité ne peut être déterminée que par le choix et sous le contrôle des populations concernées. Les transferts de propriété ainsi opérés donnent lieu au versement d’une juste indemnité, qui ne peut en aucun cas être inférieure au prix ou à la rente que le citoyen exproprié en aurait retiré lors d’une vente en bonne et due forme du bien libre de toute servitude. Toute servitude d'ordre public affectant les uasges que chacun peut faire de sa propriété doit être considérée comme une aliénation de la propriété ouvrant droit à indemnisation.

Déclinaison de l'article 17 de la DDH de 1789. Là aussi, certains iraient plus loin dans la limitation de l'usage du droit d'expropriation par l'état. Je me contente de rendre impossible les abus actuels de notre code de l'urbanisme et de notre code rural. Chacun ses marottes !

Article XI. Tout représentant des pouvoirs publics est responsable, comptable et doit être en mesure de justifier au peuple ou à ses représentants du bon usage des sommes et des biens collectés selon les principes définis aux articles IX et X du présent titre. Tout manquement à ce principe pourra entraîner des indemnités ou sanctions  prononcées par un tribunal.  Toute loi, tout octroi de privilège qui viendrait à conférer à quiconque un avantage déloyal sur d'autres personnes ne peut être promulguée.

Difficile à rédiger. Cherche à limiter l'usage de l'impôt et de la loi à des fins de subvention à des groupes de pression. A améliorer sans doute.

Article XII. Tout individu soupçonné d’avoir enfreint ou menacé les droits fondamentaux d’autrui a droit à un procès équitable, où il pourra utiliser tout moyen de démonstration à sa convenance pour défendre ses droits. L’accusation devra faire la preuve des griefs reprochés à la défense, à défaut de quoi le doute profitera toujours à la défense. Le justiciable est considéré comme innocent tant que sa culpabilité n’a pas été établie. Sa condamnation peut entraîner  une suspension de certains droits fondamentaux dans une mesure et une durée proportionnée à la faute commise.

Article XIII. Si, malgré toutes les précautions prises par le législateur, local, national ou européen, pour ne pas légiférer contre ces droits fondamentaux, il s'avère prouvé au cours d'un tel procès que l'application d'une loi entraîne la violation des droits fondamentaux d'un justiciable au sens de la présente constitution, alors les juges, quel que soit le niveau de juridiction, doivent être en capacité de déclarer la loi en l'occurrence inapplicable, et les institutions judiciaires européennes sont les garantes en dernier ressort du respect de ce principe. Une telle décision entraîne nécessairement une révision ou une abrogation du texte considéré par le législateur concerné.

A quoi cela sert-il d'avoir une belle constitution si le législateur peut s'asseoir dessus ? Le contrôle de constitutionnalité des textes par les juges doit être permanent ! Peut être l'article le plus important du texte...

 


Titre II (très partiel...)
Les institutions de l'Union Européenne

 

Article I. L'union Européenne adopte le système institutionnel et les dispositions  législatives qui  lui permettent de garantir et défendre l'ensemble des droits  individuels garantis dans le titre I. Elle s'interdit de légiférer à l'encontre de ces droits.

Article II. Chaque état membre s'engage à adopter et maintenir un système institutionnel et législatif qui lui permet de garantir et défendre l'ensemble des droits individuels précédemment énoncés. Ils s'interdisent de légiférer contre ces droits.

Article III. En cas de violation de ces droits par les lois ou les institutions d'un état membre, les institutions européennes sont habilitées à prendre toutes les mesures prévues par la constitution pour protéger les individus de ces violations.

(Etc...)

Article (x) : Les institutions européennes sont bâties sur le principe de la subsidiarité: (à développer – Principe: tout pouvoir appartient par définition aux individus. Ils ne peuvent le déléguer au niveau politique local que par voie démocratique. La délégation au niveau supérieure doit toujours s'accompagner d'une possibilité de reprendre une délégation lorsque celle ci est exercée de façon insatisfaisante )

Article (y) : Les institutions européennes s'assurent qu'aucune barrière frontalière ne puisse être mise en place pour empêcher un citoyen ou une organisation de l'union de bénéficier des droits définis au titre I de la constitution. Notamment, toute entrave à la circulation des personnes et des biens, au commerce entre pays de l'union, à l'établissement dans un pays de  l'union, sont interdites.

(...)

 

 

 


Un tel texte doit être complété par un processus de dévolution des pouvoirs entre société civile, et pouvirs publics locaux, nationaux, et européens, ces derniers essentiellement en charge de faire respecter les droits individuels par les états membres, par une description des institutions européennes en charge du bon respect de l'application du titre I, et sans doute encore quelques autres points, comme l'adhésion, l'expulsion ou le départ d'un état de l'UE...

 

Dépenses publiques

 

A noter que ce projet de constitution, stricto sensu, n'interdit pas la social démocratie en termes économiques, puisque l'impôt et le financement de programmes nationaux, voire européens, y sont légitimés. Mais les garde fous à l'extension immodérée de tels programmes paraissent meilleurs que dans la situation actuelle.

 

Il serait totalement vain de prétendre promulguer un texte qui interdirait de facto toute forme d'interventionnisme économique dans plus de 25 états membres, aux agendas électoraux divers, aux cultures et problématiques parfois cousines, parfois fort éloignées. Je ne vois pas la Suède et l'Estonie s'accorder  demain sur une politique économique commune et sur le rôle de l'état ! Et les clivages peuvent se situer à un niveau géographique encore plus fin.

 

D'autre part, la concurrence entre des politiques de nature différentes, entre des modèles peu redistributifs et d'autres qui le seraient beaucoup plus, est de nature à protéger le caractère libéral d'une telle constitution d'un excès de revendications allant en sens inverse: si vous interdisez toute forme de socialisme, alors les socialistes feront campagne pour abolir la constitution. Si vous permettez que des communes ou des régions économiquement socialistes coexistent avec d'autres plus libérales, vous déplacez le combat entre socialistes et libéraux au plan de lapolitique locale, ce qui rend moins probable une cabale contre les fondements de la constitution du point de vue des libertés individuelles.

 

Grand programmes européens : un os à ronger pour les étatistes

 

La problématique des infrastructures de transport interurbaines, qui ne peuvent être traitées au niveau purement local, nécessitent que les échelons locaux déconcentrent les décisions afférentes à un niveau intermédiaire, au choix de chaque pays membre. En revanche, rares sont les programmes d'infrastructures qui nécessiteraient un financement européen. Toutefois, il paraît difficile d' éliminer totalement de tels programmes, non par goût immodéré pour la dépense publique, vous me connaissez, mais parce que si les politiciens de l'union ne sont pas appâtés par quelque subside, pourquoi feraient ils l'effort d'adapter leurs codes de loi à une déclaration européenne des droits de l'homme extrêmement contraignante ?

 

Et dans ce cas, ce sont les progrès de la liberté individuelle qui en pâtiraient. Sans un os à ronger donné aux étatistes qui sommeillent en tous chefs d'états, un tel projet serait impossible à vendre. Le deal "subventions possibles contre libertés individuelles strictement appliquées" parait politiquement envisageable, même s'il faudra pour cela beaucoup travailler.

 

Abolition des frontières intérieures

 

De cette constitution « haute » telle qu'elle est rédigée découle nécessairement la liberté de tous les choix de consommation des citoyens européens au sein de l'union: Une telle constitution rend de facto  applicable l'achèvement du grand marché commun des services,  la mise en concurrence des derniers monopoles publics, etc... Sans parler de la possible mise en concurrence de l'Euro, construction technocratique instable, avec des monnaies fondées sur l'or ou d'autres métaux précieux, y compris des monnaies émises par des institutions privées.

 

L'Europe sans barrières intérieures, défendue notamment par Vaclav Klaus, deviendrait ainsi une réalité. Cette Europe permettrait de combler très vite les différentiels de niveau de vie entre nouveaux entrants et pays fondateurs.

 

Et l'Europe politique, alors ?

 

Espace judiciaire,  grand marché intégral, Europe sans barrières, Europe de la liberté individuelle... Certains me reprocheront de faire peu de cas de « l'Europe Politique », celle qui nous permettrait de « parler d'égal à égal » avec les puissances américaine et chinoise.

 

Je le reconnais: j'en fais bien moins cas que de la défense des libertés individuelles ou du principe de subsidiarité. Je ne méconnais pas l'intérêt qu'il y a disposer d'un mandat commun pour  permettre à un personnage institutionnel de négocier au nom de l'union sur la scène internationale, que ce soit dans le cadre de discussions commerciales multilatérales, ou pour résoudre des problèmes de sécurité et de paix au niveau mondial. Mais ce pouvoir ne doit pas aller au delà. Il ne doit pouvoir être exercé que vis à vis de l'extérieur de l'union, dans un cadre bien précis, mais ne doit en aucun cas servir de prétexte à la mise en place d'un pouvoir politique européen ayant pouvoir de décision sur des questions intérieures à chaque foyer, chaque collectivité, chaque état composant l'union. D'où une certaine difficulté à en définir les contours et la désignation !

 

Conclusion

 

Cet exercice n'a évidemment que peu de chance d'être relayé tel quel aujourd'hui par une force politique majeure. Qu'importe. Il convient de diffuser au sein de l'union des points de vue pro-européens alternatifs à l'Europe  constructiviste, jacobine et bureaucratique vers laquelle certains voudraient que nous laissions conduire comme de bons petits moutons bien lobotomisés.

 

Au lieu de protéger des castes vivant d'argent public, ou de construire des lignes maginot, l'Europe qui "protège" chère à notre président doit être d'abord celle qui protège de façon quasi-obsessionnelle les libertés individuelles fondamentales. Une saine application des principes de subsidiarité permettra aux politiques économiques décidées aux échelons les plus locaux d'osciller entre une société plus ou moins redistributrice selon les volontés exprimées par les majorités électorales dans une période donnée, sachant que la variété des politiques ainsi entretenues permettra à ceux qui ne se reconnaitraient pas dans une de ces politiques soit de militer pour la faire modifier sans crainte pour ses libertés, soit de voter avec ses pieds vers des zones géographiques où les politiques appliquées seraient plus conformes à ses conceptions.

 

Diverse mais cimentée par la liberté individuelle, telle est ma vision libérale de l'Europe.

 

Et la vôtre ?

 

Vincent Bénard

Objectif Liberte.fr

Egalement par Vincent Bénard

 

Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones dédiés à la diffusion de la pensée libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement, crise publique, remèdes privés", ouvrage publié fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de marché pour y remédier.

 

Il est l'auteur du blog "Objectif Liberté" www.objectifliberte.fr

 

Publications :

"Logement: crise publique, remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat

Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république, bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La doc française, avec Pierre de la Coste

 

 

Publié avec l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits réservés par Vincent Bénard.

 

 

 

 

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Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org).
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