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En Grèce, comme ailleurs, l’impôt tue l’impôt

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Jérémie Rostan
Publié le 02 novembre 2011
579 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

L’actualité, disait à peu près le philosophe Friedrich Nietzsche, change de sens selon les forces qui s’en emparent. Vus depuis les Etats-Unis, les déboires de la Grèce prennent ainsi un tour tout à fait singulier. Ici, les questions de monnaie commune et de construction européennes sont largement perdues de vue, et ce sont les considérations fiscales qui occupent le premier plan.


C’est que ces dernières sont brûlantes, en cette année d’élection où l’échec unanimement admis du Président ‘‘Oh, bummer’’ (que l’on pourrait traduire par ‘‘Quelle poisse!’’) laisse face à face des candidats Républicains en opération séduction auprès du Tea Party et une mouvance Démocrate en quête d’un nouveau Messie porteur d’espoir et de lendemains radieux.


Vous voulez, au fond, rapprocher notre chère Amérique des États Providence d’Europe, fanfaronnent les Conservateurs; eh bien voilà ce qu’il en coûte : dette et ruine publiques. Tel est le cercle vicieux de la démocratie sociale : plus l’État dépense, plus il freine l’activité, creuse son endettement, et empêche la croissance. La solution ? Équilibrer - en le restreignant - son budget. Le marché fera le reste.


Contre cette profession de foi en la Main Invisible, la gauche américaine articule de plus en plus bruyamment l’objection suivante - faisant écho aux vociférations des Indignés : certes, l’État accapare en Grèce la moitié du PIB, dont les trois quarts pour les seules rémunérations des fonctionnaires et prestations sociales… mais, cela le classe dans la moyenne des pays européens, à une dizaine de points de la Suède, ou encore de la France.


Le problème n’est donc pas celui des dépenses publiques, mais des recettes fiscales. Depuis 2000, celles-ci n’ont-elles pas diminué de près de 20%, en proportion des richesses produites ? Comment des déficits monstres et un endettement fou pourraient-ils être évités, dès lors que taxes et impôts prélèvent à peine plus de 35% du PIB ? La solution ? Une plus juste répartition des richesses par une imposition plus progressive.


Entre ces deux argumentaires, où peut donc bien se trouver la vérité ? Quelque part au milieu, serait-on tenté de répondre. Mais c’est là une mauvaise habitude démocratique, le dogme selon lequel compromis et relativisme sont des valeurs absolues. Or cela est, plus encore qu’une erreur, une faute logique.


Lorsque deux avis s’opposent, en effet, ou bien l’un et l’autre sont erronés, et alors la vérité est ailleurs, dans une tierce position ; ou bien l’un l’emporte en fin de compte, serait-ce pour une raison qui reste à découvrir. De fait, tel est le cas, ici.


Comme l’affirment les Républicains, la tragédie grecque provient bien d’un excès de dépenses publiques. Abstraitement, les Démocrates ont raison : n’importe quel budget de l’État peut être équilibré par un niveau correspondant de prélèvements obligatoires. C’est là une considération bêtement mathématique, cependant.


En réalité, les taux d’imposition requis ont toutes les chances, dès lors qu’ils doivent être confiscatoires, de brider, voire de restreindre, les montants collectés. Qu’il s’agisse de l’impôt sur les revenus, la valeur ajoutée, ou les bénéfices, ou encore du montant des charges sociales, la Grèce se classe largement au-dessus de la moyenne européenne. Or, comme l’expliquait Arthur Laffer avec sa fameuse courbe, une spoliation croissante finit par jouer contre elle-même, de telle sorte que l’impôt tue l’impôt.


Les raisons sont multiples: dés-incitation, fraude et évasion fiscales, mais aussi développement de l’économie informelle. Une étude récente estimait, par exemple, cette dernière à 25% du PIB, en Grèce, avec une croissance de 1.5% pour chaque point supplémentaire d’imposition.

 

 

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Jérémie Rostan enseigne la philosophie et l'économie à San Francisco. Il est l'auteur, en plus de nombreux articles pour mises.org et le quebecois libre, de guides de lecture aux travaux de Condillac et de Carl Menger, ainsi que d'un ouvrage , Le Capitalisme et sa Philosophie, et de la preface a la reedition de l'ethique de la liberte de Rothbard (Belles Lettres)
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