Je trouve amusant que tout le
monde ne s’intéresse plus qu’aux singeries sexuelles d’un seul producteur d’Hollywood
alors que la nation toute entière se fait entuber à tort et à travers par ses
propres représentants politiques.
Derrière les écrans de fumée,
les fanfaronnades de Trump, les gesticulations de Schumer et la mystification
par les médias du numéro de vaudeville qu’est la grande réduction budgétaire,
les deux partis politiques se battent pour sauver leur peau, et le Deep State
sait qu’il est désormais très proche de passer par-dessus bord et de se noyer
dans une mer d’encre rouge. Aucune solution ne s’offre encore au dilemme
financier qui pèse sur la république, et quelque chose devra bientôt céder.
Beaucoup d’entre nous avons
attendu que ces tensions se fassent ressentir au travers d’une explosion du
marché boursier. Pendant près d’un an, rien n’a pu entraver son ascension
surnaturelle, pas même la menace d’une troisième guerre mondiale, ce qui a
poussé certains observateurs à croire qu’il avait été manipulé à la
perfection. Les robots de trading sont certes bien réglés, et les injections
de nouvelles liquidités par les banques centrales presque assurées, mais ce
marché demeure une création humaine, et la loi de Murphy continue d’attendre,
tapie dans l’ombre, les rendements décroissants de la technologie et le démon
des conséquences inattendues.
Beaucoup de gens, dont moi-même,
s’attendaient à ce que les distorsions et les perversions de l’aspect
monétaire de la vie s’expriment dans la monnaie elle-même : le dollar.
Jusqu’à présent, ce dernier n’a fait que décliner de 10%. La raison en est
peut-être les mal-informations calibrées, connues sous le nom d’indications
prospectives, émises par la banque centrale des Etats-Unis, la Réserve
fédérale, qui a menacé de rehausser les taux d’intérêt et de réduire ses
réserves de titres – en grande partie du papier toxique issu de ses
mésaventures de 2007-09.
Je suppose que la leçon à en
tirer est que lorsque le système financier est corrompu, il est toujours
sujet à une dose additionnelle de fraude comptable – jusqu’à ce qu’il ne
puisse plus être. Du jour au lendemain, nous pourrions nous retrouver assis
sur les ruines de ce qui était autrefois notre civilisation.
Ceux qui, aujourd’hui sans cesse
appauvris, représentaient autrefois la classe moyenne, savent que leurs vies
s’effondrent autour d’eux, et ont pour beaucoup l’impression d’être les
sujets de forces écrasantes du destin, générées par un Etat Léviathan qui ne
ressent pour eux que de la haine. Et c’est exactement pour cette raison qu’ils
se sont tournés vers le Grand Golem à la toison d’or pour leur Salut.
Hélas, M. Trump n’est pas
parvenu à établir une stratégie cohérente pour combattre le colosse de
fausseté qui continue de pousser son pays vers les ténèbres. Mais il sait
comment distraire les gens, et a ainsi permis à bien des individus de tourner
en rond avec les mains dans les poches plutôt que de faire quelque chose pour
remédier au triste état de la nation.
Le numéro de vaudeville en
arrive à une conclusion spectaculaire, qui surviendra alors que les costumes
d’Halloween auront été mis au placard et que des pères Noël gonflables seront
hissés sur les toits. Toutes les cérémonies de la vie américaine semblent
désormais dénuées de sens, y compris les machinations du gouvernement autour
du budget et des taxes. La révolution qui se profile à l’horizon de ce
marécage d’irresponsabilité sera la plus désordonnée et la plus incohérente
de l’histoire du monde. Plus personne ne pourra voir au-delà de cette tempête
de tous les échecs.
La seule chose dont nous pouvons
être certains, c’est que la vie américaine qui en émergera ne ressemblera en
rien à celle que nous connaissons aujourd’hui. Je demeure convaincu que l’air
sera à de nouveau frais, que le soleil continuera de briller, et que les gens
sauront enfin ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.