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L’actualité
internationale n’est pas peu riche ces temps-ci. La crise
ukrainienne
la domine assez nettement et tristement au point que nous pouvons avoir
envie, peu avant la rentrée, de commenter des informations plus
« légères » et inaperçues.
Ainsi, face
à la crise économique qui sévit et qui ne cesse
d’avoir un impact
négatif sur le nombre de demandeurs d’emplois, certaines
personnes se tournent vers l’entrepreneuriat, parfois à compter
de leur jeunesse, pour des raisons
logiques : faibles charges de famille, temps extensible,
enthousiasme… En France, 24% des créateurs d’entreprise
avaient moins de 30 ans en 2010. Pour autant, notre pays est-il un havre de
la création d’entreprise et de l’esprit
entrepreneurial ?
Au sujet de la
France, les clichés abondent. Certes, par rapport à
d’autres grandes puissances européennes comme l’Allemagne,
les Français se distinguent par une forte préférence
pour la sécurité qui, a priori, ne devrait pas les inciter
à créer une firme. Ce n’est pas pour rien si, au
contraire de l’Allemagne qui s’éloigne progressivement de
sa tradition « bismarckienne », la France n’a
toujours pas réformé
son système de protection sociale qui fait peu de place à la
responsabilité individuelle. Qui plus est, la peur de
l’échec est beaucoup plus prégnante chez les
Français que chez les anglo-saxons, ce qui justifie ces
velléités collectivistes.
Ceux qui
souhaitent lire des comparatifs internationaux très poussés se
reporteront aux études effectuées par le Global Entrepreneurship
Monitor qui concerne plusieurs dizaines de pays. Désormais –
ce qui va crédibiliser plus encore ce classement, le
Grand-duché étant considéré comme un des pays les plus
« libres » économiquement parlant, en Europe
– le Luxembourg
fait partie des pays concernés par l’étude, ce qui
permettra peut-être à certains de ses voisins de
s’inspirer de sa relative réussite économique.
Pourtant,
malgré tous ces éléments, la création
d’entreprises se développe « à
vitesse grand V » : 210000 unités créées
au début des années 2000, 330000 en 2008 et 550000 en 2011.
Quelles que soient les conséquences de ces créations, on peut
se réjouir de l’esprit entrepreneurial qui souffle sur notre pays.
Le régime de l’auto-entrepreneur, créé
par la loi de modernisation de l’économie en 2008,
explique, en partie, cette seconde jeunesse de la vie entrepreneuriale au
point que le vorace gouvernement Ayrault avait cru y trouver matière
à taxation, violant ainsi la promesse de campagne du président
Hollande qui jurait ses grands dieux que les classes moyennes seraient épargnées
par les augmentations d’impôts.
C’est
justement au sein de cette question fiscale que nous devons nous atteler
à rechercher les raisons de cette petite peur qu’ont les
Français de créer leur entreprise et, surtout, du faible
développement des auto-entrepreneurs. Un
pays, comme le Luxembourg, s’il n’est pas le paradis fiscal
dénoncé de façon ridicule par Laurent Wauquiez, au
printemps dernier, bénéficie incontestablement d’une fiscalité
plus
attractive que celle de la France : le taux de l’impôt
sur les bénéfices est très inférieur à
l’IS français, sans oublier la TVA qui est de l’ordre de
15% au Luxembourg contre 20% en France. Un tel écart avec un proche
voisin aurait dû inciter la France à aligner ses taux vers le
bas, d’autant que, grâce à un si bas impôt, le
Luxembourg était en mesure d’accueillir sainement les
entreprises spécialisées dans le commerce électronique.
Ainsi, des « mastodontes », tels que eBay,
y avaient installé leur siège afin que leurs clients
contribuent plus modérément au coût des biens vendus. Le
manque à gagner fiscal du Luxembourg sera élevé au point
que le Grand-duché pense à relever
le taux de TVA à 17%.
Comme quoi, la
concurrence fiscale en Europe, espérée par Pierre
Garello dans son dernier rapport, reste un
défi quotidien tant les tentations sont grandes d’augmenter le
fardeau dans l’espoir de nouvelles rentrées fiscales.
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