Et si on remplaçait les politiques par des robots ? C’est notre
cher député, Cédric Villani qui l’a annoncé dans la revue
« Charles ». « Même si tout n’est pas encore clair, l’IA
pourrait devenir très utile en matière de politique, pour ce qui est du lien
entre citoyen et Etat, notamment ». Les algorithmes au secours des
politiques ? C’est un peu l’idée, même si l’on ne sait pas bien ce que
veut dire Cédric Villani en annonçant que tout n’est pas encore clair ?
Mystère mais sa première idée serait d’imaginer une Intelligence Artificielle
qui puisse rendre un service à la population en décodant la loi par exemple.
Mais le second étage de la fusée serait un outil d’aide à la décision pour
les élus en compilant et analysant les données d’un projet de loi par
exemple. Pas encre question de laisser l’IA décider seule mais sous ce qui
pourrait sembler être une bonne idée cache aussi quelques petits problèmes.
Le diable se cache dans les détails, c’est bien connu et le dicton pourrait
bien s’appliquer à cette (fausse ?) bonne idée.
L’idée, si elle peut sembler farfelue, ne l’est pas tant au regard de
l’opinion. Bien entendu, cela s’est passé au Japon où une IA s’est présentée
aux élections
municipales mais si elle a perdu, elle a obtenu plu de 9% des voix… Une
vision impartiale qui voudrait que l’IA donne des pistes totalement
factuelles et « objectives ». Ne rêvons pas, la structuration des
algorithmes et les valeurs introduites reflètent une idéologie, une prise de
position ou un postulat…Aucune impartialité là-dedans. Alors pour traiter un
grand nombre de paramètres et de valeurs sans aucun doute, mais pour ce qui
est d’une décision, il vaut mieux oublier. Mais je peux comprendre l’idée de
Cédric Villani, surtout au regard des perpétuels « grands écarts »
de ce gouvernement et à la défiance évidente de la population envers les
politiques. J’en veux pour preuve l’interview hier matin de Nicolas Hulot sur
France Inter concernant les projets de loi sur l’agriculture, l’alimentation,
le littoral ou encore l’urbanisme pour lesquelles il a avalé, une nouvelle
fois, une quantité impressionnante de couleuvres. Bon lui est persuadé qu’il
n’y a pas de reculade, mais qui ne n’avance pas recule, non ?
Alors là j’imagine bien l’IA au secours de ces débats qui devraient
trancher sur le glyphosate par exemple. Si c’est Bayer, maintenant
propriétaire du vilain Mosanto, qui met au point l’algorithme, ça risque
d’être un peu orienté…Ce débat doit être un débat de société, pas de
politiques et de lobbyistes seuls. L’IA reste un outil, qui peut être orienté
et qui ne peut, en aucun cas être seul décisionnaire. Malheureusement, c’est
déjà un peu le cas, comme dans le recrutement par exemple. Si au final ce
sont bien des humains qui décident, le tri est fait par une IA qui ne leur
sert plus que quelques candidats sélectionnés par rapport à l’ensemble des
candidatures selon des critères de valeur intégrés…impartial ? Mon oeil !
Il n’est pas trop tard…Mais presque !
Sylvain DEVAUX
Rédacteur en chef
« L’homme a la possibilité non seulement de penser, mais encore
de savoir qu’il pense ! C’est ce qui le distinguera toujours
du robot le plus perfectionné ».
Jean Delumeau
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