Nous
le répétons régulièrement dans ces colonnes, le
salut de l'économie française (et dans une certaine mesure de la France) passera obligatoirement
par un ensemble de réformes basées sur la liberté et la
responsabilité individuelles, si l’on veut sortir de la spirale
infernale dans laquelle nous ont plongées la mutualisation des pertes
et des profits, conjuguée à l’arsenal réglementaire
de protection des acquis. Ce tandem classique de l’État
providence est d’ailleurs en train de s’écrouler dans le
monde entier, faute de pouvoir continuer à se financer
indéfiniment à crédit.
Concrètement,
les réformes à engager doivent se concentrer sur trois sujets
majeurs :
-
La réduction de la dépense publique - ce qui implique un
recentrage draconien de l'État sur des missions minimales (dites
« régaliennes », avec de sérieuses
réserves sur la monnaie, qui sont abondamment commentées sur ce
site),
-
L’encouragement de la responsabilité individuelle
aujourd’hui diluée dans l’illusion de la
« responsabilité collective », et
-
La simplification des règlementations qui pèsent sur le
travail, et qui génèrent rigidité, chômage
structurel, et désertion progressive de l'activité.
Après
avoir tenté de présenter les effets pervers du salaire minimum
(ici),
il nous semble important de pointer l'erreur fondamentale qui consiste
à espérer qu'en interdisant aux entreprises de licencier, il
n'y aura plus de chômage.
La
version digeste qui nous est servie cette semaine par le ministre Sapin
cherche sa morale dans le fait que les entreprises visées par
l'interdiction seraient
« bénéficiaires ».
Là
encore, les bonnes intentions se heurtent au réel, et auront
invariablement des effets néfastes sur au moins deux plans :
-
Le profond signal de découragement envoyé à tous les
employeurs en situation d'embaucher, qui ne le feront pas, craignant les
menottes que leur prépare l'État si l'activité venait
à diminuer, et qu'il faille ajuster les effectifs ;
-
L'impossibilité pour des entreprises certes
bénéficiaires de se réorganiser pour s'adapter
progressivement au marché, et éviter ainsi de se retrouver dans
une situation réellement déficitaire, dans laquelle ils
pourraient certes à nouveau licencier, mais quand il serait en
réalité trop tard pour sauver l'entreprise elle-même.
C'est
au contraire en fluidifiant les relations contractuelles que l'on ouvrira des
portes à l'embauche et que notre tissu d'entreprises pourra se
développer efficacement autour des possibilités qu'offre le
marché. La réactivité et l’initiative passent par
des possibilités d’ajustement permanentes. C’est justement en facilitant le licenciement que l’on
encourage l’embauche. Concernant la protection des
« inclus » qui reste l’objectif majeur de ce
genre d’initiatives, elle se fait au détriment des plus
précaires, exclus du marché du travail, qui connaissent les
plus grandes difficultés pour accéder à l’emploi.
En
attendant, et en ajoutant des entraves à la flexibilité
nécessaire à toute activité économique, nous
préparons la mort lente et certaine de la création de richesse
et de l'emploi. Et au rythme où grimpe le chômage, ça
sent le sapin…
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