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Faut il subventionner les technologies dites "vertes" ?

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Publié le 27 mai 2008
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

S'il y a bien un domaine dans lequel tout gouvernement se croit obligé d'intervenir économiquement ou de légiférer, c'est bien celui de la promotion des technologies dites "vertes". Subventions, protections normatives et législatives, remises fiscales, aucune intervention  ne semble de trop pour nos politiciens afin de promouvoir les énergies renouvelables, les matériaux isolants, défendre l'agriculture bio, les voitures à petit moteur, ou que sais-je encore. Seul problème: ces subventions aident-elle vraiment à promouvoir les meilleures éco-technologies ?

 

Je passerai rapidement sur le caractère faussement écologique de certaines de ces technologies, comme les bio-carburants, dont le bilan désastreux a déjà été abordé ici maintes fois, ou les éoliennes, qui massacrent indistinctement les paysages et les oiseaux, alors que leur incapacité à produire l'électricité lorsque l'on en a vraiment besoin conduisent à construire des centrales thermiques hautement génératrices de rejets de CO2 pour compenser les creux de production des centrales éoliennes...

 

Afin de simplifier le débat, admettons, pour la démonstration qui va suivre, que toutes les technologies soutenues actuellement par l'état soient écologiquement pertinentes. Cela rendrait-il pour autant leur soutien par l'état intelligent ?

 

Prenons l'exemple des subventions aux panneaux solaires, telles qu'elles existent, par exemple, en Californie à une grande échelle. Tout autre exemple pourraît être traité de façon similaire. Si les tuiles et panneaux solaires  sont soutenus par le législateur, c'est parce que celui ci s'est aperçu que, si les technologies solaires devaient se vendre sur leur mérite propre, elles ne trouveraient guère preneur, car le solaire, malgré ses promesses, n'est pas aujourd'hui rentable. L'économie d'achats d'électricité permise par les panneaux ne compense pas  le coût de l'investissement pour l'instant.

 

Certes, il ne fait d'ores et déjà aucun doute que dans un avenir plus ou moins proche (envisageable mais non programmable...), cette situation changera. Le rendement des cellules solaires devrait, selon toutes les projections tendancielles crédibles, continuer à progresser, alors que leur coût devrait diminuer. Pour peu que des technologies efficientes de stockage de l'énergie produite lors des creux de consommation arrivent simultanément à maturité, le bilan coûts-avantages du solaire sera encore amélioré. Il arrivera donc un moment où l'installation de panneaux solaires sur les toits sera désirable par elle même pour les consommateurs, même sans subvention.

 

La question qui se pose au législateur consiste donc à savoir s'il est préférable de "laisser faire" le temps, ou de provoquer une anticipation des acheteurs sur le calendrier plus ou moins prévisible du progrès technologique en subventionnant les technologies vertes à leur stade actuel de maturité.

 

Or, ces subventions présentent quelques gros défauts:

 

  • Tout d'abord, en permettant à leurs promoteurs de vendre leurs technologies actuelles sans se préoccuper de leur rentabilité, elles les incitent à réduire la part de leurs marges consacrée à la recherche d'amélioration de leurs produits. Après tout, si le produit subventionné crée une rente de situation, pourquoi hâter son évolution ?
  • En outre,  l'expérience montre que toute subvention permet de vendre le produit aidé plus cher que s'il n'était pas aidé. Le consommateur du produit aidé le paie donc deux fois: une fois en tant que contribuable, une fois en tant que consommateur. L'existence de subventions tend donc à réduire notre pouvoir d'achat, pas à l'augmenter, contrairement à ce que bien des politiciens croient encore..
  • D'autre part, lorsque ces technologies auront atteint leur point de rentabilité sans aide, elles arriveront sur des marchés sur lesquels les acheteurs les plus motivés par ce type de produits auront déjà investi parfois lourdement --- malgré la subvention --- dans des équipements de génération antérieure. Aussi ces produits "matures" arriveront ils sur un marché déjà encombré: celui qui aura payé cher pour couvrir son toit de cellules solaires de première génération hésitera à tout démonter pour les remplacer par des cellules dernier cri lorsqu'elles seront enfin rentables. Le risque est donc grand de minimiser le gain de long terme permis par ces technologies, et donc, par anticipation, de réduire les investissements susceptibles de procurer ces gains.

 

Les subventions ou autres formes d'incitation à l'achat de produits immatures agissent donc comme des accélérateurs de changement à court terme, mais comme des retardateurs de progrès technologiques à long terme.

 

En outre, les produits "verts" étant en concurrence avec l'ensemble des autres postes de dépense des ménages, la subvention conduit ceux-ci à allouer leurs ressources à des produits non rentables (donc qui consomment plus de ressources qu'ils ne produisent de valeur) au détriment de produits non aidés, mais rentables pour leurs producteurs, donc consommant moins de ressources que la valeur qu'ils induisent. Voilà qui est en contradiction avec les définitions de base du  développement durable. La rentabilité est un élément indubitablement indispensable de la durabilité d'un développement.

 

Les technologies économes en ressource primaires non renouvelables telles que les énergies fossiles, voire capables de s'en passer totalement, ont de toute façon vocation à supplanter naturellement les moyens actuels de production ou d'économie d'énergie. Plus le prix des énergies primaires tendra à augmenter, et plus la recherche d'alternatives sera stimulée. Il suffit d'être patients, et les mécanismes de marché imposeront les bonnes technologies au bon prix au meilleur moment.

 

Vincent Bénard

Objectif Liberte.fr

Egalement par Vincent Bénard

 

Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones dédiés à la diffusion de la pensée libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement, crise publique, remèdes privés", ouvrage publié fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de marché pour y remédier.

 

Il est l'auteur du blog "Objectif Liberté" www.objectifliberte.fr

 

Publications :

"Logement: crise publique, remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat

Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république, bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La doc française, avec Pierre de la Coste

 

 

Publié avec l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits réservés par Vincent Bénard.

 

 

 

 

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Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org).
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