« Dès demain, nous nous retrousserons les manches pour travailler
dur », a lancé dimanche soir M. Tsipras à ses sympathisants au centre
d’Athènes.
Le parti de centre-droit Nouvelle démocratie (ND) a recueilli 28,09% des
votes. Le dirigeant de ND Vangelis Meïmarakis a déjà reconnu sa défaite.
« Il apparaît que Syriza et M.Tsipras sont premiers, je les
félicite », a déclaré M.Meïmarakis, cité par l’AFP.Syriza devrait
obtenir 145 des 300 sièges au parlement du pays et le parti Nouvelle
démocratie en aurait 75.
Coalition renouvelée
Alexis Tsipras a annoncé qu’il allait de nouveau s’allier avec le parti
souverainiste des Grecs Indépendants (Anel) de Panos Kammenos pour former un
gouvernement de coalition. »Nous allons unir nos forces, (…), nous
allons continuer ensemble », a lancé Alexis Tsipras, cité par l’AFP,
dans un discours devant les sympathisants du Syriza rassemblés sur une place
du centre d’Athènes, avant d’être rejoint sur la tribune par M. Kammenos.
Selon les résultats, Syriza, avec 145 sièges sur les 300 du parlement,
disposera d’une majorité absolue de 155 sièges avec le renfort d’Anel.
Purge à gauche
Autre réussite pour Tsipras, Unité populaire, qui rassemble les députés
dissidents du Syriza, n’a pas réussi à trouver assez d’électeurs pour entrer
au parlement. Ces frondeurs étaient opposés à l’accord européen du 13
juillet.
M. Tsipras est ainsi débarrassé de personnalités aussi fortes que l’ancien
ministre de l’Energie Panayiotis Lafazanis, favorable à un retour à la
drachme, ou l’ex-présidente du Parlement, la pasionaria Zoé Konstantopoulou,
qui prônait de ne pas rembourser la dette du pays.
Réaliser les réformes
Selon la porte-parole de Syriza, Olga Gerovassilin le nouveau gouvernement
mettra en œuvre les ententes conclues auparavant avec les créanciers.
« Ce sera un gouvernement de quatre ans avec une forte majorité
parlementaire, qui mettra en œuvre le programme promis [lors de l’accord avec
les créanciers du pays], a indiqué la porte-parole. Il va continuer de
négocier âprement avec les créanciers, car il s’agit là du début d’une
bataille ».
Félicitations des leaders européens
Le patron de l’Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro
Jeroen Dijsselbloem s’est d’ailleurs fendu d’un tweet de félicitations au
futur chef de l’exécutif, ajoutant attendre la « formation rapide d’un
nouveau gouvernement » pour « continuer le processus de
réforme », a indiqué l’AFP.Dès l’annonce des premiers résultats, M.
Tsipras s’est entretenu au téléphone avec Martin Schulz, le président du
Parlement européen, le président français François Hollande et le chancelier
autrichien Werner Faymann.
M. Hollande a même annoncé une visite à Athènes « sans doute dans les
prochaines semaines ».