- Les achats officiels
des banques centrales ont augmenté de 17% en 2014.
- La Russie et le
Kazakhstan ont été les plus gros acheteurs.
- La Chine n’a pas
publié de chiffres officiels depuis 2009 – mais de très gros volumes d’or
passent par Shanghai.
- La Riksbank suédoise a
annoncé des taux négatifs et un programme de QE.
Les achats d’or des
banques centrales ont gagné 17% l’an dernier, alors que des pays extérieurs à
l’hémisphère occidental continuaient d’accumuler la seule devise qui ne
présente pas de risque de contrepartie.
La Russie a de loin été
le plus gros acheteur. Ses achats ont représenté 36% des acquisitions des
banques centrales. Au total, les banques centrales ont acheté 477 tonnes d’or
l’an dernier, dont 173 ont été acquises par la Russie, selon un rapport
publié par le Conseil mondial de l’or.
Le Kazakhstan – le principal
partenaire de la Russie dans la Zone économique eurasiatique – a été le
deuxième plus gros acheteur d’or en 2014, avec 48 tonnes.
Le gouvernement du
Kazakhstan a imposé une interdiction sur les exportations d’or, et sa banque
centrale a acheté chaque once produite dans le pays au cours de ces deux
dernières années.
Le fait que la Russie
achète de l’or en de telles quantités alors que son économie souffre des
sanctions occidentales et de la baisse du prix du pétrole prouve que la
Russie perçoit l’or comme un actif stratégique vital. Ce fait, couplé à l’enthousiasme
du Kazakhstan pour l’or, me pousse à me demander si l’or pourrait être
utilisé pour couler les fondations d’un nouvel accord monétaire au sein de la
Zone économique eurasiatique.
La position de la Banque
populaire de Chine sur le marché de l’or n’est pas mentionnée dans le rapport
du Conseil mondial de l’or. La Chine n’a pas rendu publiques les quantités d’or
qui composent ses réserves depuis 2009. Selon certains – et à en croire les
chiffres de Hong Kong – l’appétit de la Chine pour l’or se serait assouvi.
En revanche, les
chiffres du Shanghai Gold Exchange – qui dépasse rapidement Shanghai en tant
que pôle de l’or pour la Chine, et qui ne négocie que de l’or physique – nous
indiquent quelque chose de bien différent. Ces derniers mois, d’énormes
volumes d’or sont passés par Shanghai.
Rien que le mois
dernier, 255 tonnes d’or sont passées par le SGE. Il y a de fortes chances
que la Banque populaire chinoise fasse partie de ses clients.
Bien que les banques
centrales de l’est de l’Europe tentent de renforcer leurs réserves grâce à un
actif tangible, leurs homologues occidentaux continuent de dévaluer leurs
devises sans aucun filet de sécurité qui les protègerait d’une crise.
La Riksbank suédoise est
la banque centrale à avoir le plus récemment intégré la guerre des monnaies,
après avoir annoncé hier la réduction de ses taux d’intérêt de 0 à -0,10%.
Elle devrait également lancer son propre programme de rachat d’obligations, à
hauteur de 10 milliards de couronnes d’obligations gouvernementales.
La Suède est le seizième
pays à avoir réduit ses taux d’intérêt depuis le début de l’année. Elle a
justifié sa décision en disant vouloir combattre la déflation, et viser une
inflation de 2%. Beaucoup pensent qu’elle dévalue sa devise pour stimuler les
exportations.
Le Danemark a porté ses
taux d’intérêt à -0,75% le 5 février, pour suivre l’exemple de la Suisse. Le
pays tente de maintenir la parité de sa monnaie avec l’euro afin de protéger
son industrie de l’exportation, un effort qui lui a coûté 106,3 milliards de
couronnes en janvier.
Le Danemark a réduit ses
taux à quatre reprises depuis le début de l’année pour faire face à la
demande en couronnes alimentée le mois dernier par la capitulation de la
Banque nationale suisse le mois dernier, née des craintes de voir la parité
du franc suisse avec l’euro plonger le pays dans la banqueroute après le lancement
du programme de QE de la BCE.
La décision de la Suède
devrait faire pression sur le Danemark, qui pourrait chercher à protéger ses
exportations, compte tenu de l’importance des échanges entre les pays
scandinaves. La Banque d’Angleterre prévoit également une réduction de ses
taux.
La course vers le fond
se poursuit. L’or sera le dernier à être debout.