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Il a fallu desserer !

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Publié le 13 mars 2011
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Les mâchoires de la tenaille étaient trop dangereusement serrées, il a finalement été nécessaire de les desserrer. Ce qui montre bien que « quand on veut, on peut ! ».


Contrairement à ce qui se profilait, les 17 sont donc parvenus à l’arraché à prendre trois décisions. La première correspond à une victoire de la BCE, qui a obtenu – comme elle ne cessait de le demander – que le fonds européen de stabilisation financière soit autorisé à acheter à sa place des obligations d’Etat sur le marché primaire (lors de leur émission). La seconde que les montants pouvant être mobilisés par le fonds pour des sauvetages ultérieurs passeront de 250 à 440 milliards d’euro, par le seul biais d’une augmentation des garanties des Etats qui le financent. La troisième, enfin, concerne la Grèce, qui a obtenu sa remise de peine, sous forme d’une baisse du taux d’intérêt de l’Union européenne et d’un rallongement de la durée de son prêt.


Les marchés, qui manifestaient leur grande nervosité, pourront avoir le sentiment qu’ils ont été entendus, et l’on verra lundi quelle détente effective il en résultera sur le marché obligataire ! La Grèce, qui était au bord de l’effondrement, a gagné un répit. Des moyens supplémentaires ont été accordés au fonds. Les dirigeants européens ont une nouvelle fois gagné in extremis du temps, car ils n’avaient en réalité plus les moyens de refuser de mettre la main au portefeuille. La BCE va pouvoir replier son éventaire et stopper ses achats d’obligations. Les Allemands régler entre eux leurs comptes. Toutes les autres questions restent posées.


Dans l’immédiat, celle de l’Irlande, qui a refusé le deal proposé et d’échanger une baisse du taux de son prêt contre une augmentation de celui de l’impôt sur les sociétés. Il faudra attendre le sommet de l’Union européenne des 24 et 25 mars pour qu’un compromis soit probablement trouvé. On ne sait pas ce que le Grecs ont pour leur part concédé.


Dans la nuit de vendredi à samedi, les dirigeants européens ont changé de nom le pacte qu’ils ont signé. Il n’est plus de compétitivité mais est devenu « le pacte de l’euro ». Une tentative de l’associer à la monnaie commune, moins suspecte de mauvaises intentions aux yeux du public que la compétitivité. Celles-ci demeurent néanmoins, même si leur formulation est nettement moins contraignante pour les Etats que celles de la version initiale du pacte présentée par les Allemands. L’intention demeure, si l’arme est émoussée, on verra à l’usage.


Le fragile édifice, qui a été un peu consolidé, va continuer d’être attentivement scruté, pour voir où de nouvelles lézardes apparaissent. D’une certaine manière, l’apparition de celles-ci viennent d’être anticipées par la décision d’accroître les disponibilités du fonds et également d’aligner le taux de ses futurs prêts sur celui du FMI, moins élevé, diminuant la hauteur de la barre à franchir en cas de sauvetage.


Ce dispositif renforcé et allégé continue d’éluder l’état du système bancaire, et repose toujours sur l’idée qu’il faut uniquement donner aux banques le temps de se renforcer, afin d’absorber ultérieurement l’impact de dévalorisations d’actifs qu’elles diffèrent. Les péripéties déjà entamées de la seconde vague des stress tests bancaires expriment on ne peut mieux cette stratégie des trois petits singes.


Un fragile mécanisme a donc été mis en place, qui repose sur une lente progressivité des mesures de renforcement des fonds propres des banques, une grande mansuétude quant à l’examen des bilans des banques, ainsi que l’absence de toute sérieuse mesure de régulation du casino. Mais comme le montre aujourd’hui de la manière la plus évidente l’exemple espagnol, ce calcul repose sur des hypothèses sujettes à caution.


Sur quoi, en effet, reposent les divergences importantes d’appréciation entre la Banque d’Espagne et les agences de notation à propos des besoins de financement du système bancaire espagnol ? Sur des prévisions de tenue du marché immobilier, avec leurs conséquences sur la dévalorisation à venir des actifs immobiliers. Or l’opacité continue de régner dans les calculs officiels, ce qui amène les experts à considérer comme peu crédibles les estimations qui en découlent.


On n’est plus dans le film catastrophe à court terme, mais l’on reste toujours sur le fil du rasoir. La seule chose que les dirigeants européens savent faire, c’est faire durer la crise plus longtemps dans l’espoir qu’elle se résolve par elle-même. Il semble bien que ce soit la commande qu’ils ont reçue.






 


 Billet rédigé par François Leclerc


 


Paul Jorion

 

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.   

 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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