Mes chères contrariées,
mes chers contrariens,
Illimité. Définition
simple : sans limites.
Les synonymes :
incommensurable,
indéfini, infini, insondable.
Le mot de l'année utilisé
partout dans le monde sera sans contexte le terme «
illimité ». Unlimited comme disent nos
camarades anglo-saxons
Unlimited le rachat de papiers pourris
c'est-à-dire de prêts immobiliers qui ne seront jamais
remboursés aux Etats-Unis.
Illimité le rachat d'obligations
d'états en faillite qui ne trouvent pas preneur sur le marché,
en Europe par la BCE.
Illimitée la défense de
la parité du franc suisse avec l'euro par la Banque Centrale Suisse,
la BNS.
Illimitée l'injection de
quantités hallucinantes de monnaie dans l'économie japonaise
pour tenter désespérément de sortir l'économie
nipponne de la crise sans fin.
Illimitée la politique de
« relance » de la Banque d'Angleterre, à base de dizaines
de milliards de livres sterling.
Sans limites désormais la
création monétaire mondiale.
Sans limites la fuite en avant dans et
par la dette.
Cette politique sans limites aura
également des conséquences sans limites
Sans limites la perte de valeur des
monnaies.
Sans limites l'inflation à
venir.
Sans limite la perte de richesse et des
placements.
Dans les pages suivantes, vous pourrez
découvrir les graphiques qui montrent, dans les principaux pays,
l'évolution comparée des PIB et des masses monétaires.
D'un côté, la «
vraie » richesse, de l'autre la quantité de monnaie
imprimée pour créer cette richesse.
Les données communiquées
par Natixis datent... du 5 août 2011. Il y a
un plus d'un an. Je vous laisse imaginer l'évolution de ces courbes
depuis.
Dans un monde économique normal,
il ne peut y avoir quoi que ce soit d'illimité. L'utilisation de ce
mot est une erreur qui ne choque personne.
Cette politique de l'illimité
porte en elle les germes de la future crise monétaire à venir
et de la reconfiguration du SMI (système monétaire
international).
Une inflation pour le moment
cachée
Pour le moment, les pressions
déflationnistes sont suffisantes (ainsi que la
créativité statistique) pour masquer l'inflation. Pour le
moment, le chômage élevé interdit toute (ou presque)
augmentation de salaire. Pour le moment, la mondialisation permet de
maîtriser les coûts de production. Pour le moment, les gains de
productivité liés à la robotique et à
l'informatique permettent de limiter les masses salariales et le nombre de
« travailleurs ».
Lorsque l'on regarde les choses, rien
n'indique que cette création monétaire massive va
entraîner une hyperinflation. C'est exactement le pari des banques
centrales à travers le monde.
Mais il est un facteur qui est pour le
moment totalement ignoré : c'est la psychologie des foules.
Si l'inflation est l'augmentation
généralisée du niveau des prix – ou dit autrement
l'érosion du pouvoir d'achat d'une monnaie –, l'hyperinflation,
quant à elle, est avant tout une perte de confiance
généralisée des agents économiques dans une
monnaie.
Le choc inflationniste qui nous attend
a plus de chances de provenir de facteurs psychologiques et des relations
internationales que des augmentations de salaires.
La détermination de pays, de
plus en plus nombreux, de s'affranchir des monnaies traditionnelles
d'échange que sont le dollar ou l'euro montre bien cette
volonté de reconfiguration de l'économie mondiale vers une
situation multipolaire. C'est le cas pour la Chine, la Russie, le Brésil
et même le Japon qui annoncent tous des échanges
bilatéraux de devises.
Si l'économie est essentielle,
les aspects politiques restent prépondérants.
Mais il ne faut pas s'y tromper, le
résultat sera identique.
Nous présentons ci dessous, les évolutions comparées du PIB
et de la croissance de la masse monétaire pour les Etats-Unis, le
Royaume-Uni, la Zone euro, le Japon, et la Chine.
Les deux derniers tableaux concernent
les pays émergents et enfin la situation monétaire mondiale.
Ils sont édifiants.
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