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Les investisseurs se réjouissent de voir les marchés actions atteindre de
nouveaux sommets, sans se soucier des risques ou des raisons. Il semble qu’il
s’agisse d’un rallye que l’on ne peut arrêter, la
"nouvelle norme" du paradigme du marché. Aucune
augmentation majeure n’est à prévoir dans le taux d’inflation ou dans les
taux d’intérêt historiquement bas. Le rallye actuel dure depuis huit
ans, depuis le plus bas de 2009. Les craintes pratiquement absentes des
marchés, les investisseurs ne voient aucune raison pour que ce climat
favorable ne perdure pas pendant encore huit ans.
Bien sûr, c’est possible. Il suffirait que les gouvernements impriment
20-50 000 milliards $ supplémentaires, au minimum, et que la dette
mondiale grimpe de 200-500 000 milliards $.
"SI VOUS RÉPÉTEZ UN GROS MENSONGE ASSEZ SOUVENT…"
La crédulité des gens est exacerbée par le pouvoir d’Internet et des
réseaux sociaux. Nous acceptons comme des faits ou la vérité tout ce que l’on
y trouve, alors que la plupart sont des fake news. Ce n’est pas
nouveau, car les gouvernements utilisent les fake news depuis
des siècles. Goebbels, le ministre allemand chargé de la propagande, qui
était expert dans la manipulation des masses, disait : "Si
vous répétez un gros mensonge assez souvent, les gens finiront par y
croire." Le pouvoir d’Internet et d’autres médias a
facilité la propagation de nouvelles et d’une propagande à des milliards de
gens, et très peu d’entre eux peuvent distinguer s’il s’agit de
"vraies" nouvelles ou de "fausses" nouvelles.
Personne au gouvernement n’est capable de dire la vérité. C’est
automatique, lorsque quelqu’un occupe un siège d’élu, son nez de Pinocchio
grandit, étant donné que son seul but est de dire oui à tout le monde, afin
d’être réélu. C’est pourquoi presque tous les élus n’ont pas de morale, ni de
principes. En effet, s’ils en avaient et disaient la vérité, ils ne
seraient pas élus.
LES BONNES VIEILLES BANQUES HONNÊTES SONT CHOSES DU PASSÉ
Au cours de mes premières années en tant que banquier, fin des années 1960
et début des années 1970, j’ai passé du temps dans une grande banque
d’affaire du Royaume-Uni. C’est comme cela que l’on appelait les anciennes
banques d’investissement, avant que les Américains ne dominent le secteur.
Les banquiers seniors arrivaient au travail vers 10h, et allaient déjeuner à
13h. Le déjeuner commençait au gin-tonic, suivi d’un repas trois services
accompagné d’une ou deux bouteilles de vin. Un peu de porto avec
du fromage, et peut-être une bière ou deux au pub pour finir. Ensuite,
de retour au bureau vers 15h, pour quatre ou cinq heures de travail. C’était
comme cela que la City de Londres fonctionnait lorsqu’elle était le centre
financier du monde.
Les transactions se concluaient par une poignée de main et un bref
contrat. Les avocats n’avaient qu’un très petit rôle dans ce processus. Le
secteur bancaire était basé sur la confiance, les relations personnelles et
de solides valeurs morales. Les banques étaient loyales
avec leurs employés, qui n’avaient pas peur de perdre leur emploi. De grosses
opérations se concluaient avec un minimum d’interférence légale, et il y
avait peu d’exigences de conformité. Malgré cela, il y avait très peu
d'impostures ou de fraudes.
Aujourd’hui, le monde financier est dominé par les banques
d’investissement américaines, le système légal américain et le gouvernement
américain. La confiance et la loyauté n’existent plus. Les poignées de main
ne valent plus rien. Les avocats et les agents chargés de la conformité
dominent tout le secteur, et les contrats font maintenant des centaines de
pages. Les employés craignent de perdre leur emploi, vu que les banques ne
sont pas loyales. La seule chose qui compte est la performance à court terme,
ce qui rend les employés complètement déloyaux, car ils savent qu’ils peuvent
être renvoyés sur un caprice.
Les banquiers d’investissement sont maintenant les Maîtres de l’univers
et, comme l’a dit un ancien directeur chez Goldman Sachs, "accomplissent
l’œuvre de Dieu". Une chose est certaine, il n’y a pas d’humilité dans
le monde financier actuel. Comme l’a écrit Michael Lewis dans son livre
Liar’s Poker, les banques d’investissement américaines regorgent de
banquiers dotés d’egos démesurés.
TOUT EST FAUX, MALGRÉ OU PLUTÔT À CAUSE DE L’ONÉREUX SYSTÈME
LÉGAL ET DE CONFORMITÉ
Le système est maintenant basé sur des fausses nouvelles, de la fausse
monnaie, n’a aucune morale, ni principes, ni valeurs éthiques. Malgré, ou
plutôt à cause de, tous les avocats, lois gouvernementales,
exigences de conformité et règlements, le système financier fonctionne
beaucoup moins bien qu’avant, avec plus de fraude, d’intervention
gouvernementale et de manipulation des marchés. De plus, les clients
passent au second plan. L’important est de remplir les poches des banquiers
avec des opérations à plusieurs milliards de dollars, qui rapportent des
bonus de plusieurs millions de dollars. Comme nous l’avons vu en 2006-2009,
les profits vont aux banquiers et les pertes sont assumées par les
gouvernements et les clients. Lors de la Grande crise financière, plusieurs
banquiers d’investissement ont reçu les mêmes bonus qu’auparavant, bien que
la plupart des banques auraient coulé sans l’aide de 25 000 milliards $
du gouvernement.
FIN D’UNE ÈRE MAJEURE
Tout cela démontre que nous sommes à la fin d’une ère financière majeure
qui a débuté, soit avec la Renaissance qui a suivi le Moyen-âge, ou bien à la
fin de la Bulle de la Mer du sud, au début et milieu des années 1700. Je
doute qu’il s’agisse d’un cycle plus court, comme celui débuté il y a cent
ans après la création de la Fed en 1913. Seuls les futurs historiens pourront
nous dire l’ampleur du cycle actuel.
Nous sommes maintenant aux derniers stades d’une ère majeure. L’inévitable
implosion des bulles d’actifs et de dettes à travers le monde est certaine.
Mais les gouvernements et les banques centrales sont parvenus, depuis un bon
bout de temps, à tromper la plupart des gens en leur faisant croire que
l’empereur est vêtu d’or, alors qu’il est nu, en réalité.
DES BULLES PARTOUT
Nous avons des bulles dans chaque aspect de la société. Les actions
boursières sont à des valorisations ridicules.
Le P/E Schiller (ratio cours-bénéfice) est à 30,
soit au même niveau qu’en 1929. Mais il se situe toujours sous le niveau de
2000, ce qui signifie que la surévaluation du marché pourrait continuer
encore un peu.
LE P/E SCHILLER À UN NIVEAU RECORD
Si l’on regarde d’autres mesures, comme la valorisation par rapport au PIB
ou aux revenus de vente, les marchés ont, soit dépassé, ou sont proches de
leurs sommets historiques. Le graphique ci-dessous montre la dette sur marge
sur le New York Stock Exchange, qui est substantiellement au-dessus des
niveaux de 2000 et 2007.
DETTE SUR MARGE SUR LE NYSE
Il n’y a pas que les actions boursières qui soient à des niveaux record;
presque tous les actifs sont à des niveaux record, qu’il s’agisse de la plus
grosse bulle au monde, celle des obligations, ou de la valeur des propriétés,
gonflée par les taux d’intérêt manipulés à la baisse à leur plus bas
niveaux historique.
J’ai souligné à de nombreuses reprises le problème de la dette –
américaine et mondiale – qui a crû de façon exponentielle au cours du dernier
demi-siècle. Ces énormes dettes ont fait gonfler le prix des actifs, ce qui a
bénéficié à une petite minorité, tout en appauvrissant les gens ordinaires.
Il n’y a qu’à regarder les revenus réels d’un travailleur américain. Comme
démontré par le graphique, ils ont atteint un sommet en 1973 et, depuis,
l’amélioration perçue par les Américains n’est due qu’à la dette.
LES SALAIRES RÉELS DES TRAVAILLEURS AMÉRICAINS ONT ATTEINT UN
SOMMET EN 1973
UNE PROSPÉRITÉ À CRÉDIT
Le graphique ci-dessous montre que l’écart entre les salaires et le niveau
de vie a été comblé par une augmentation du crédit à la consommation. Ce qui
est triste est que la plupart des Américains ou des gens ordinaires, dans le
monde industrialisé, ne réalisent pas qu’ils sont maintenant les esclaves de
la dette, dette qu’ils ne pourront jamais rembourser.
Malheureusement, un grand nombre de gens perdront leur emploi
d’ici quelques années. À ce moment-là, les gouvernements seront insolvables
et imprimeront de la monnaie sans valeur. Il n’y aura plus de systèmes de
sécurité sociale et de retraites. Les systèmes de soins de santé feront aussi
défaut dans plusieurs pays, avec des conséquences désastreuses.
La plupart des gens, n’étant pas du tout conscients de ce qu’il va leur
arriver dans les années à venir, continuent d’accumuler des dettes, tandis
qu’une petite minorité continue de spéculer pour amasser de la
richesse.
Ces spéculateurs ne réalisent pas que la grande part de leur
richesse est due à l’expansion du crédit combinée à l’impression
monétaire des gouvernements. Toute augmentation future dans le prix des
actifs ne sera due qu’à la musique qui joue de plus en plus vite et de plus
en plus fort, et n’aura rien à voir avec une réelle croissance économique.
Très peu de gens comprennent que bientôt, la musique s’arrêtera et,
qu'à ce moment-là, tous les actifs gonflés par la dette imploseront. Cela
provoquera la plus grande destruction de richesse de l’histoire.
Mais comme cela arrive toujours à la fin d’un cycle majeur, les
choses tournent lorsque un maximum d’investisseurs se sont fait avoir.
C’est pour cela que nous pourrions facilement voir des prix encore plus
élevés dans les actions, avant que tout ne s’effondre.
Prenez le NASDAQ en 1999-2000. De janvier 1999 à mars 2000, le NASDAQ a
été multiplié par deux fois et demie. Dans les derniers stades de cette
euphorie, de plus en plus d’investisseurs se sont fait avoir. La même chose
pourrait encore arriver.
Plus le marché approche d’un pic, plus il implique de participants. Les
marchés ont tendance à punir le plus de monde possible.
Plutôt que de rester dans ce rallye final et perdre 80%, comme les
investisseurs sur le NASDAQ l’ont fait après le pic de mars 2000, c’est
maintenant qu’il faut sortir du marché et protéger ses profits. Regardez ce
qu’il est arrivé au NASDAQ depuis son pic de 2000. Comme le démontre le
graphique ci-dessous, le NASDAQ a perdu 71% par rapport à l’or depuis son pic
de 2000.
L’OR A MIEUX PERFORMÉ QUE TOUTES LES CLASSES D’ACTIFS DANS LES
ANNÉES 2000
Personne ne peut savoir quand il s’agit du pic, et cela n’est pas
nécessaire lorsque le marché est lourdement suracheté. Je prends le NASDAQ
comme exemple ici, mais tous les marchés actions sont surachetés. Cela
ne sert à rien d’essayer de deviner la dernière hausse. C’est
maintenant qu’il faut prendre des mesures de protection et se soucier du
retour DE votre argent plutôt que du rendement SUR votre argent.
Les actifs parfaits pour la préservation de richesse sont les actifs
tangibles et, surtout, l’or et l’argent physique, stocké de façon sécurisée
hors du système financier. Pour ceux qui voudraient spéculer dans les
derniers stades de ce marché haussier séculaire, les options constituent la
seule méthode acceptable. Avec les options, les pertes sont limitées aux
primes payées, ce qui constitue le seul risque acceptable dans un marché en bulle.
La grande partie de la richesse devrait maintenant être constituée d’actifs
tangibles, l’or physique en constituant la majeure partie.
D’ici trois à cinq ans, la plupart des classes d’actifs, qu’il
s’agisse des actions, des obligations, de l’immobilier ou, simplement, des
devises, vont probablement perdre 75% à 90% de leur valeur par rapport à l’or
et l’argent. Cela ne vaut vraiment pas la peine de courir un tel
risque.
L’impression d’un demi-quadrillion de dollars ne fera aucune
différence. Même Deus ex Machina ne pourra sauver le
monde cette fois-ci.
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