À l’occasion de la Strategic Investment Conference 2018, Jeff
Gundlach a déclaré que nous approchons du moment de vérité, dont l’issue est
incertaine. Il n’est donc pas vraiment l’heure à l’optimisme en ce qui
concerne l’économie ou les marchés. Alors qu’il montrait à son audience
l’augmentation des déficits américains par rapport au PIB, Gundlach a averti
les investisseurs des risques engendrés par la hausse des déficits en
l’absence de récession.
Les déficits combinés avec les politiques de la FED signifient de 2 à 3
trillions de dollars d’émissions obligataires supplémentaires. Gundlach pense
que la « situation devrait exploser en 2019 ». Il estime
que les marchés commencent à s’en rendre compte, si bien que le sentiment est
en train d’évoluer. En ce qui concerne l’immobilier, Gundlach pense que les
fondamentaux « sont plutôt horribles » alors que les taux
immobiliers commencent à augmenter.
Tous les indicateurs pointent vers la hausse de l’inflation
Gundlach a ensuite évoqué l’inflation. Selon lui, il y a 2 éléments
cruciaux : les services de base et des biens de base. Selon lui, il y a une
grande disparité entre ces 2 composantes de l’inflation aux États-Unis.
Cependant, l’indice des prix à la consommation aux USA est sur une pente
ascendante. Nous voyons également une inflation en hausse en Allemagne et au
Japon. De plus, Gundlach a relevé qu’il y a une corrélation élevée entre
l’indice des prix à la consommation et le PIB futur. (…)
Tout comme David Rosenberg l’a dit la veille, il est selon lui comique que
la FED ait tout fait pour obtenir 2 % d’inflation alors que nous y sommes
déjà. Si la hausse de l’inflation devait se poursuivre, la question est de
savoir comment cela va affecter l’économie et comment les marchés vont
réagir.
Les marchés émergents semblent prometteurs
Gundlach s’est ensuite penché sur les marchés émergents. Par rapport à
ceux-ci, le ratio cours/bénéfices du S&P500 a crevé le plafond, ce qui
signifie que les ventes doivent décoller ou que les valorisations doivent
baisser (lorsque les opérations de rachats d’actions seront terminées).
Il a également montré que ce ratio cycliquement ajusté est 2 fois moindre
sur les marchés émergents par rapport au S&P 500. Il est hautement probable
que l’on assiste à la convergence des 2 ratios, selon Gundlach. Ce qui
signifie la baisse des actions américaines ou la hausse des actions des
émergents. L’année dernière, les marchés émergents ont surperformé les
marchés américains tandis que l’Europe sous-performait. Gundlach pense que
l’Europe et les marchés du reste du monde sont bon marché en ce moment.
Le dollar devrait baisser
Gundlach a également dit un mot sur le dollar. Il a montré
qu’historiquement, les cycles haussiers et baissiers du dollar durent environ
7 ans. Sur base de cette analyse, il pense donc que la baisse du billet vert
va se poursuivre. Si on se penche sur un graphique à long terme, on voit que
le dollar tient actuellement un seuil de support majeur. Va-t-il continuer à
tenir ?
On voit tout le contraire avec les graphiques de l’or. Cela fait des
années que le métal jaune a construit une base solide, mais ne réussit pas à
s’affranchir du seuil de résistance clé. S’il devait y parvenir, un nouveau
marché haussier de l’or pourrait démarrer.
Comme mis en exergue durant ses derniers webcasts DoubleLine, Gundlach a
montré toute une série de graphiques montrant que les tendances cruciales de
différentes classes d’actifs ont cassé. Il est particulièrement pessimiste
pour les obligations à long terme. (…)
Source : ZeroHedge.com