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Jusqu’à l’autodestruction

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Publié le 24 décembre 2013
804 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 19 votes, 4,7/5 ) , 1 commentaire
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Rubrique : Editoriaux

La prétendue loi de Volker, chargée du contrôle (ha !) des pratiques bancaires et approuvée la semaine dernière par un petit groupe de directeurs d’agences de régulation fédérales, est la plus récente farce que les Etats-Unis ont élaboré contre eux-mêmes dans ce qui est devenu le plus grand exercice d’autodestruction de tous les temps.

Tout d’abord (et il y a beaucoup d’ensuites), cette loi nous arrive sous forme de près de 1000 pages de jargon légal incompréhensible attachées à la déjà obèse réforme Dodd-Frank Wall Street (ha !) et à la loi de 2012 sur la Protection des Consommateurs (ha !) qui contenait déjà 2000 pages, sans compter les énormes piles de présages et d’interprétations mandatées, dont la loi Volker n’est qu’un exemple. Ces additions ont été requises parce que la loi Dodd-Frank elle-même ne définissait pas vraiment de mesures de mise en application et laissait plutôt les agences régulatrices en inventer les règles – ce qu’elles ont fait avec l’aide d’avocats-lobbyistes nommés par les banques elles-mêmes. Cela signifie que les lobbyistes ont rédigé la loi Dodd-Frank et toutes ses clauses, et donc que les banques ont établi les règles. De quoi accabler votre crédulité ? C’est pourtant le genre de nation que sont devenus les Etats-Unis : tout peut arriver, et rien n’a d’importance. Il n’y a plus de Loi, rien que des prétendus.

La loi de Volker est une tentative boiteuse de restaurer le cœur des provisions Glass-Steagall de la Loi Bancaire de 1933, qui ont été abrogés en 1999 suite à l’effort cynique de l’estampeur de Wall Street Robert Rubin et de son bras droit Larry Summers, qui ont tous deux été Secrétaires du Trésor sous Bill Clinton. Glass-Steagall a été votée par le Congrès suite à des révélations de mauvaise conduite de la part de banquiers qui a entraîné l’effondrement du marché des actions de 1929. L’objectif principal de Glass-Steagall était de séparer le système bancaire commercial (comptes de dépôt et prêts) du système bancaire de l’investissement (sous-traitance et négoce de titres). L’idée était d’empêcher les banques d’utiliser l’argent des comptes clients pour parier sur les actions et d’autres instruments spéculatifs. Cette loi était destinée à aller main dans la main avec la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), aussi créée en 1933, et de protéger les comptes des citoyens ouverts auprès des banques commerciales. Les limites de protection étaient au départ très modestes : 2.500 dollars au départ, pour passer un peu au-dessus de 40.000 dollars en 1980. Les banques d’investissement n’étaient pas concernées par Glass-Seagall, puisque leurs activités reposaient sur des paris de haute qualité.

La loi Glass-Seagall de 1933 était longue de 53 pages et écrite dans un langage précis, clair et succinct. Elle est restée en application pendant 66 ans. Sur cette période, les activités bancaires étaient assez ennuyeuses, notamment sur le plan commercial. Elles fonctionnaient sur le principe 3-6-3 – payer 3% d’intérêts sur les dépôts, prêter à 6%, et partir jouer au golf à 3 heures de l’après-midi. Les banquiers gagnaient bien leur vie, mais leur situation n’avait rien à voir avec les rackets obscènes générés par les opérations de pillages d’aujourd’hui. Avant 1980, le secteur financier de l’économie représentait 5% des activités. Son objectif était d’allouer du capital précieux aux nouvelles opérations productives.

A mesure que le secteur manufacturier Américain s’est rendu devant les autres pays, il y avait de moins en moins d’entreprises productives vers lesquelles diriger du capital. Ce qui restait était le développement de propriétés (les banlieues) et le secteur financier qui en est à l’origine. La finance a finalement englobé 40% de l’économie, et le paysage Américain a été détruit. La révolution informatique des années 1990 a stimulé une vague d’innovation des activités financières. Cette innovation s’est majoritairement trouvée être une nouvelle espèce de fraude. Vous comprenez désormais l’histoire de la soi-disant ‘bulle sur l’immobilier’ et du krach de 2008. Les Etats-Unis ne s’en sont jamais relevés, et les tentatives de reprise sous la forme de plans de sauvetage, de QE et de taux d’intérêts à zéro pourcent se sont transformées en rackets visant à couvrir le papier les échecs nationaux. Tout cela est lié à l’histoire de l’industrialisation et de sa relation avec les ressources uniques et limitées d’énergies fossiles dont la race humaine a pu profiter pendant quelques centaines d’années. Cette histoire commence à se décomposer, et nous refusons d’accepter la réalité des choses.

L’absurdité de Dodd-Frank et de Volker n’est qu’un autre symptôme de ce manque tragique d’attention. La prolixité baroque de ces statuts a peut-être été amusante pour les banquiers qui les ont construits – des milliers de pages de formules incantatrices insensées visant à contrer toute tentative de forcer une conduite décente chez les banquiers et leurs supposés régulateurs – mais elle ne fait rien pour nous aider à affronter la prochaine phase de l’Histoire.




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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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Ce ne serait pas plutôt la loi de Volcker ou règle de Volcker, du nom de Paul Volcker, ex-secrétaire général de la Réserve fédérale, il manquerait un "k"? Billet très instructif et réaliste.
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Ce ne serait pas plutôt la loi de Volcker ou règle de Volcker, du nom de Paul Volcker, ex-secrétaire général de la Réserve fédérale, il manquerait un "k"? Billet très instructif et réaliste. Lire la suite
Micka - 24/12/2013 à 10:15 GMT
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