La guerre contre les
espèces est bien plus qu’une guerre des monnaies qui vise à rattacher tout le
monde au réseau électronique. Elle est aussi une guerre contre votre vie
privée, et le dernier clou dans le cercueil du marché libre des petites
transactions.
Les restrictions
imposées contre les espèces seront bientôt si sévères que
dépenser 100 dollars en liquide sera source de suspicions, malgré l’inflation
constante de la valeur d’une telle somme. Un jour, les espèces deviendront
obsolètes.
Et quand ce jour sera
venu, ils sauront tout ce que vous faîtes.
Conclure n’importe
quelle transaction effectuée autrement que grâce à de la monnaie
digitale sera non seulement de plus en plus difficile,
mais perçue comme un acte criminel. Vous pourriez même être accusé de
terrorisme.
Voici ce que Don
Quijones nous explique sur Wolf Street
:
La guerre globale contre
les espèces a deux facettes. Nous avons d’une part de nombreux gouvernements,
des banques centrales, des firmes, des banques, des sociétés de cartes de
crédit, des géants de la télécommunication, des institutions financières, des
détaillants etc. qui pensent que les jours des espèces sont comptés et que
nous devrions dès aujourd’hui les abandonner, à commencer par les plus
grosses coupures telles que le billet de 100 dollars ou encore celui de 500
euros.
Il y a d’autre part ceux
qui aiment utiliser des espèces – qui pour beaucoup, selon les discours
officiels, sont soit des criminels soit des terroristes. Après tout, ils
doivent bien avoir quelque chose à cacher, sans quoi ils n’auraient pas
recours à une forme de paiement privée et impossible à tracer (sans oublier
archaïque, sale, dangereuse et peu hygiénique).
Les espèces sont encore
beaucoup utilisées en Europe, et restent importantes aux Etats-Unis, bien
qu’elles y soient en déclin.
Beaucoup de dirigeants
étrangers aimeraient pouvoir faire disparaître les espèces – bien que lentement
– dans une tentative d’imposer un Etat police au sein duquel toutes les
transactions, tous les achats et toutes les activités sont contrôlés et
archivés.
L’usage d’espèces est
aussi lié aux terroristes et aux criminels de la même
manière que les messagers de poches étaient liés aux
trafiquants de drogue avant l’arrivée des téléphones portables.
Don Quijones écrit ceci
:
Nous avons vu
émerger ces dernières semaines un défenseur de l’or des plus
inattendus : la banque centrale de la plus grosse économie européenne,
la Bundesbank.
« Je doute
qu’introduire une limite aux transactions en liquide et nous débarrasser des
grosses coupures pourra empêcher les terroristes et les criminels de
s’engager dans des activités illégales », nous a
annoncé Carl-Ludwig Thiele, membre du directoire de la Bundesbank dans un discours donné la semaine dernière. « Nous devrions
nous demander quelle sorte d’objectifs se cachent derrière une telle
proposition. Les citoyens ne devraient jamais faire l’objet d’une suspicion
généralisée ».
[…]
En Allemagne et en
Autriche, les projets de l’Union européenne ont déjà eu des conséquences.
« Nous ne voulons
pas que quelqu’un puisse suivre nos achats de manière digitale, qu’il soit
possible à quiconque de savoir ce que nous buvons et mangeons, quels livres
nous lisons et quels films nous regardons », a annoncé l’assistant du Ministre autrichien
de l’économie sur la station de radio Oe1. « Nous nous battrons contre
les règles telles que le plafonnement de transactions en espèces. »
Les activités de
surveillance de la NSA n’ont jamais été limitées au terrorisme. La
surveillance de masse de toutes les formes de communications possibles a créé
un système de contrôle capable de déterminer le comportement de n’importe
qui, et de suivre les tendances de masse d’une société humaine comme s’il
s’agissait d’un banc de poissons.
Être complice de
l’élimination des espèces revient à se rendre face à une société basée sur
rien d’autre qu’une union entre Big Brother et les grosses banques – et
qu’est-ce qui pourrait bien en surgir ?