Des expériences d’ « argent
gratuit » sont aujourd’hui en cours dans plusieurs régions du monde :
Canada, Californie et Finlande.
Les avocats du « salaire de
subsistance » sont transportés de joie.
Expériences actuelles
- Le Canada va
bientôt commencer à distribuer de l’argent gratuitement
- A Oakland, 100
personnes vont bientôt recevoir de l’argent gratuit dans le cadre d’une
expérience de salaire de subsistance
- Les Finlandais
recevront de l’argent gratuit de la part de leur gouvernement dès 2017
Ces expériences sont toutes
vouées à l’échec, parce qu’elles manquent de s’intéresser au facteur d’échelle.
Il est une chose de distribuer quelques milliers de dollars à une centaine de
personnes, mais il en est une autre d’élargir l’expérience à une nation toute
entière.
Argent gratuit –
Dauphin, l’expérience du Canada
Zi-Ann Lum, dans un article
écrit pour le Washington Post, s’exclame qu’une ville canadienne a un jour aboli la pauvreté, et que tout
le monde l'a désormais oublié.
Le problème des analyses
superficielles telles que celle de Lum et d’autres est qu’elles ne se
concentrent que sur la moitié de l’équation. Il est vrai que les citoyens de
Dauphin en aient bénéficié, mais aux dépens de tous les autres habitants du
Manitoba qui ont eu à contribuer à cet argent gratuit.
Si la même expérience avait été
élargie à tous les citoyens du Manitoba, cet argent aurait dû provenir de
tout le Canada.
Si elle avait été appliquée à
tous les Canadiens, il aurait dû provenir des Martiens.
Il n’en est pas moins que malgré
cette faille évidente, les illettrés économiques n’en ont plus assez des
expériences d’argent gratuit.
L’idiotie du salaire de
subsistance
Mon lecteur, Gary, se demande « pourquoi
tout le monde mériterait un salaire de subsistance ».
Sa propre réponse, qui peut être
aisément rejetée, est présentée ainsi : « Parce que sans lui, la
nation toute entière est affaiblie. Notre pays s’affaiblit. L’automatisation
étouffera le travail, mais aussi le capitalisme. Sans travail, il n’y a plus
de consommateurs ».
Pourquoi il a tort
- Si vous payez
des gens pour qu’ils ne fassent rien, des masses de gens ne feront rien
et se feront payer pour.
- La planète est
déjà surpeuplée de gens qui ne font rien de productif.
- Le salaire de
subsistance nécessaire augmenterait chaque mois, tout comme le nombre de
personnes qui en bénéficieraient. Imaginez offrir à chaque habitant de l’Afrique,
de l’Inde et de la Chine un salaire de subsistance.
- Ceux qui
vivent en Afrique, au Proche-Orient et ailleurs et ne reçoivent pas de
salaire de subsistance voudront tous venir vivre dans des pays qui leur
en proposeront un pour ne rien faire. Ne regardez pas plus loin que les
réfugiés syriens qui cherchent tous à aller en Allemagne ou en Suède
parce que ces pays leur ont offert le plus de prestations.
- Les
expériences de ce type dites avoir fonctionné ont été des échecs. Et si
elles ont échoué, c’est parce qu’elles n’ont jamais pris en
considération le facteur d’échelle.
L’approche absurde de la
redistribution
L’idée que le gouvernement doive
redistribuer de l’argent pour rendre les biens plus abordables est ridicule
en théorie comme dans la pratique.
Les milliers de programmes de
logements abordables, d’éducation ou encore Obamacare suffisent à le prouver.
Si la Fed et les gouvernements
cessaient simplement d’intervenir, les prix s’ajusteraient de manière
naturelle.
Mais la Fed ne veut pas que les
prix baissent. Et quand les prix grimpent, les illettrés économiques disent
vouloir un salaire de subsistance, et ne s’attaquent qu’à un aspect du
problème.
Le problème n’est pas l’insuffisance
des salaires, mais les prêts de réserve fractionnaire couplés à la volonté de
la Fed de générer de l’inflation dans un monde technologiquement
déflationniste.
Les hausses des revenus
minimums, les syndicats et la corruption politique ne font qu’exacerber le
problème.
Défi lancé aux
Keynésiens
Le défi que j’ai lancé au
Keynésiens : prouver qu'une hausse des prix bénéficie à l'économie au sens
large, n’a pas encore été relevé.
La BRI a récemment mené l’enquête
et en a conclu que la déflation n’est absolument pas un problème. Pour une
discussion sur cette étude de la BRI, voyez ceci : Historical Perspective on CPI Deflations: How Damaging are
They?
Ceux qui aimeraient rejeter mon défi
lancé aux Keynésiens devraient aussi répondre à l’étude de la BRI.
Les illettrés économiques
continuent de déplorer l’inflation, comme c’est aussi le cas de beaucoup d’économistes,
de banques centrales et d’intellectuels. L’ironie, c’est que les politiques
employées par les banques centrales stimulent les inégalités de richesses
dont tous se plaignent.
Les avocats du salaire de
subsistance devraient peut-être considérer la possibilité que le problème
soit l’inflation sponsorisée par le gouvernement plutôt que l’échec du
gouvernement à fournir un salaire de subsistance à ceux qui ne font rien.