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L’administration française, patron voyou

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Publié le 02 août 2017
1212 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

Alors, ce code du travail, Macron va le simplifier, ou pas ? Réformera, réformera pas ? Au vu des dernières avancées – fort timides – et du dégonflement presque comique de la loi de moralinisation de la vie politique, on est déjà en droit de douter. Malgré tout, les parlementaires viennent de donner leur aval à la modification du droit du travail par ordonnance. Un nouveau chapitre législatif vient de s’ouvrir.

Et concernant ce droit du travail, il y a de quoi faire, n’en déplaise à certains politiciens béats manifestement déconnectés du réel ainsi qu’aux instituts et autres émanations étatiques pour lesquels le principal obstacle au plein emploi ne serait pas, que nenni, dans cet épais ramassis de contraintes et de vexations furieuses (ben voyons).

En pratique, l’évolution en poids, complexité et nombre d’articles de ce code et des procédures qui l’accompagnent est joliment corrélé à l’installation d’un chômage de masse dans le pays et d’un marché noir parfaitement assumé par une frange croissante de la population qui ne peut plus subvenir à ses besoins lorsqu’elle se contente de rester dans les clous. Comportement qu’on retrouve aussi bien du côté des employeurs que des employés : les premiers tendent à s’affranchir des déclarations et autres montagnes de cerfas qu’on leur impose, les seconds font progressivement tout pour favoriser sinon le black, au moins le troc et les renvois d’ascenseurs que l’administration fiscale, si elle pouvait les quantifier, n’hésiterait pas à taxer.

Ce que la population générale subit et la façon dont elle réagit, les administrations publiques subissent aussi et, même si elles sont souvent les premières instigatrices de ces débordements législatifs compulsifs, les voilà qui réagissent parfois de la même façon… Ce qui donne des situations particulièrement croquignolesques.

24hGold - L’administration fra...

C’est ainsi qu’on découvre que l’URSSAF Bretagne vient d’être récemment condamné à payer 150.000 euros à une ancienne salariée pour … non paiement d’heures supplémentaires, ainsi que pour un licenciement sans cause réelle ni sérieuse. Apparemment, ce sont 240 heures supplémentaires qui n’ont pas été payées parce que l’organisme – pourtant chargé de faire respecter aux entreprises des principes d’élaboration et de conservation des preuves de l’horaire de travail de leurs collaborateurs – a intentionnellement dissimulé les heures de travail de la plaignante.

C’est aussi de la même façon qu’on découvre que la CARMI, Caisse Régionale de la Sécurité Sociale dans les Mines, est actuellement poursuivie pour avoir délivré 1117 contrats à durée déterminée à la même personne pour différents postes sur les 12 dernières années, couplés à des périodes de plusieurs semaines sans jours de repos et des enchaînements de postes sur plus de 12 heures d’affilée.

Autrement dit, l’organisme « social », quasi ou para-public, se fend d’à peu-près tous les vices qu’un patron voyou ne pourrait espérer aligner sans se faire étriller par, justement, tous les organismes quasi ou para-publics que la France héberge généreusement et qui se chargeraient de bien lui faire comprendre le sens des réalités françaises et l’épaisseur de son code du travail.

Je pourrais, assez facilement, multiplier sans mal les exemples de la sorte où telle administration territoriale exploite sans vergogne le petit personnel ou les agents contractuels virables ad nutum, tel organisme prétendument social fait dans l’esclavagisme plus ou moins camouflé derrière un salaire de misère et des conditions de travail insupportables, telle institution entretient les pires habitudes d’emploi au sein de ses équipes alors même que, officiellement, elle est chargée de faire respecter la loi et ce fameux code du travail sur lequel elle fait du trampoline les fesses à l’air…

Mais ce n’est guère nécessaire, les deux exemples précédents suffisant largement à établir mon point : non seulement, les patrons voyous se trouvent aussi dans la fonction publique et assimilée, mais les pratiques de nos administrations n’ont, de ce point de vue, absolument rien à envier aux pires entreprises privées régulièrement dénoncées par une presse toujours aux aguets…

D’ailleurs et de façon intéressante, là où cette presse n’hésite pas à se déchaîner lorsqu’un tel patron se fait attraper, elle reste bien plus sage et mesurée lorsqu’il s’agit d’institutions républicaines, réputées travailler pour le bien collectif, voire, soyons fous, pour ce vivrensemble qui fait vibrer tant de Français.

Pourtant, ces institutions sont d’autant plus redevables à la population de leur exemplarité qu’elles tirent leurs budgets de cette dernière, de plus en plus mise à contribution. Elles devraient être d’autant plus irréprochables que ce sont ces mêmes entités qui viennent fourrer leur nez dans les affaires des Français pour leur infliger amendes, redressements voire peines de prison lorsque ces derniers n’ont pas respectés ces lois qu’elles piétinent si régulièrement et avec un cynisme qui frise la psychiatrie.

Malgré cela et alors que ces exemples s’accumulent au fil du temps, la presse et ses journalistes affûtés comme du beurre chaud continuent de nous les peindre, régulièrement, comme les seules capables de ménager nos « biens communs », ce vivrensemble fameux et ces valeurs républicaines jamais écrites mais partout vantées.

Plus grave : ce sont ces mêmes entités, ces mêmes administrations et leurs armées de bureaucrates qui seront chargées d’appliquer les « réformes » qu’entendent faire passer nos parlementaires.

Finalement, le mécanisme est partout le même : à chaque fois, l’augmentation des lois et des contraintes, toutes sensées améliorer la situation, finissent rapidement par l’empirer. Les codes, de plus en plus joufflus, sont alimentés par des politiciens de plus en plus déchaînés qui prétendent résoudre des problèmes que les adultes responsables résolvaient jadis très bien sans eux.

Le code bancaire est devenu énorme ; jamais les banques n’ont aussi peu inspiré confiance aux déposants et jamais elles n’ont paru aussi fragiles. Le code immobilier est maintenant obèse et la France croule sous les SDF, les logements insalubres ; la pénurie de logement fait rage, les loyers flambent et devenir propriétaire semble chaque jour plus difficile.

Les codes de l’urbanisme, de la sécurité sociale, du commerce, des assurances, de la consommation, de l’énergie ou de l’environnement ont tous considérablement augmenté, sans que ces augmentations puissent prétendre couvrir les problèmes posés au jour le jour. À croire que dans les années 50, 60 ou 70, lorsque la sialorrhée législative n’était pas généralisée, la France n’était qu’un pays de barbares où rien n’était régulé et où chacun pouvait, à tout moment, se faire détrousser en toute impunité, et que, depuis, seule nous ont sauvé du pire la production continue et intensive de textes abscons dans l’un des près de soixante (!) codes disponibles dans ce pays d’indécrottables ronds-de-cuir.

Or, jusqu’à présent et devant ce constat, la réaction globale fut dans le pire des cas d’en ajouter une couche en estimant que les problèmes observés étaient essentiellement dus à une trop grande timidité dans la production législative. Dans le meilleur des cas, ce fut la « simplification administrative », et le quinquennat hollandesque nous aura permis de mesurer ce qui se cachait réellement derrière… à savoir une nouvelle bordée de lois et une couche administrative supplémentaire. (Si vous trouvez que le meilleur des cas ressemble furieusement au pire, vous avez raison.)

Les parlementaires veulent réformer le code du travail ? Fort bien. Mais vu ces exemples, vu l’historique des réformes et vu ceux qui devront appliquer ces réformes, ne placez pas vos espoirs trop haut.

De toute façon, ce pays est foutu.

24hGold - L’administration fra...

Source : h16free.com
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H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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Le besoin de codifier la vie des gens traduit une sorte de méfiance en l’humain, une volonté de contrôle. En France, c’est en quelque sorte une charia socialiste. J’ai passé 25 ans à diriger mon entreprise, toutes ces années à entretenir une bureaucratie pour faire face à celle de l’état. Tant d’énergie et d’argent à des activités non productives, ce qui me contraignait à moins investir et à moins embaucher. Pourtant, toutes personnes ayant réussie en affaire vous dira que les employés sont le meilleur actif d'une entreprise. Je l’avoue, j’ai contourné le code et mes employés ne s’en sont jamais pleins pour la simple raison que je négociais avec eux et que je leur offrais des aménagements qui leur étaient favorable, chose qui devrait être normale dans un véritable marché de l’emploi. Ce que les employeurs souhaitent, c’est plus de souplesse, de là la nécessité de modifier le code du travail. Mais on ne l’entend pas ainsi au pays du lumpenprolétariat. Personne n’a le courage de modifier le code du travail de peur de voir la France rouge descendre dans la rue. C’est l’immobilisme.
Une réforme du code du travail ne pourrait entièrement rétablir un marché de l’emploi sans une réforme fiscale. On connait les solutions mais la France est vieille et sclérosée. Vous avez raison, ce pays est foutu! D’autant plus qu’il y a cette UE supranationale qui impose ses normes avec ses bien-pensants comme Cohn-Bendit qui n’hésiteraient pas à en rajouter une couche afin de paver notre enfer de leurs bonnes intentions.
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@ Silvera
"La charia socialiste" Excellent, je la replacerai!
Votre analyse est tout a fait juste. Effectivement, dans les petites structures où le chef d'entreprise et ses employés travaillent en bonne intelligence, tout le monde y trouve son compte. Heureusement que les ayatollahs de la cgt ne savent pas tout! Remarquez, j'ai croisé des musulmans et des juifs qui ne crachaient pas sur le Whisky ou un apéro de Gaulois!!! Bref...
Oui, le pays est foutu, il ne faut surtout pas faire de vagues, ce n'est pas bon électoralement!
Il est impératif de sortir du m**** de l'UE. Et il faudra encore couper des têtes comme on l'a fait il y a 2 siècles. A force de faire des risettes à tout le monde, d'utiliser des périphrases lénifiantes et de marcher à côté de son pantalon, quand on va percuter le mur ça va saigner dru!
Le Français est effectivement ingouvernable. Comme me l'a dit un jour une copine italienne: "De toutes façons, vous les Français vous ne pensez qu'a faire la Révolution!!
Comme nos dirigeants n'ont pas confiance dans le peuple (qui pourtant les a portés au pouvoir!) et que le peuple n'a pas confiance dans sa classe politique (qu'il a pourtant installée au pouvoir!), l'équation est vite vue!
On en a marre d'être codifiés, y va falloir en remettre une couche!!!



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@Merisier
« les ayatollahs de la cgt » Moi je la réutiliserai si vous me le permettez.

Révolution (définition) : mouvement d’un objet autour d’un point central qui le ramène au même point.

Le mode de pensé du jacobin socialiste se résume à regarder le patron qui dirige sa PME en le traitant de con. Le patron travail plus du double des 35 heures, sacrifie ses vacances et du temps en famille pour son entreprise. Le jacobin se demandera ce qui motive le patron à faire autant de sacrifices et en viendra à conclure qu’il n’est motivé que par la cupidité, une volonté de s’enrichir à tout prix. C’est ainsi qu’intervient la morale jacobine dans la petite tête du lumpenprolétaire. Il accusera le patron de vouloir faire de l’argent sur le dos de ses employés en oubliant assez rapidement les sacrifices que fait le patron. La pensée marxiste est profondément ancrée dans la tête de bien des français.
Aujourd’hui, j’aide des entrepreneurs en offrant mes services comme consultant et de toute ma vie, je n’ai rencontré un entrepreneur motivé par la cupidité. D’abord, si on fait des affaires, c’est simplement parce qu’on aime ce que l’on fait et la volonté de s’enrichir est surtout motivé par une plus grande quête d’autonomie, ce qui est profondément humain. La cupidité est surtout dans le domaine de la finance où des gens prennent des risques au casino.
Les PME comptent beaucoup pour l’économie française, elles ont l’avantage d’être plus souples, d’avoir une structure de gestion moins lourde que les grandes entreprises. Les codes, normes et règlements ont surtout été conçu sur le modèle de la grande entreprise.
Il y a beaucoup à faire en France mais l’inertie est ancrée dans la tête de bien des français.
Quant à la classe politique mon cher Merisier, elle a été désavouée par plus de la moitié des français. Les zélus ne se gêneront pas pour en faire payer le prix aux abstentionnistes qui, cette fois ci, ont refusé de voter par dépits. D’être imaginatif et d’offrir un programme réaliste avec de vraies solutions, c’est trop demander à ces politicards.
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Si vous detestez les problemes que generent les gouvernements, attendez donc de voir leurs solutions...
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14 juillet 1789: prise de la bastille.
?? ??? ??? : fermeture de l'ENA.
Les gens ont besoin de symboles forts. Le reste suivra...
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@Merisier « les ayatollahs de la cgt » Moi je la réutiliserai si vous me le permettez. Révolution (définition) : mouvement d’un objet autour d’un point central qui le ramène au même point. Le mode de pensé du jacobin socialiste se résume à regarder l  Lire la suite
silvera - 03/08/2017 à 14:28 GMT
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