Au cours des deux prochaines décennies, le
prix de l'énergie va atteindre des niveaux
extravagants, et le prix de l'uranium, intimement lié à
l'énergie, grimpera lui aussi.
J'ai recommandé les
compagnies productrices d'uranium pour la première fois en octobre
1998, quand le métal s'échangeait au
prix dérisoire de 9,50 $ la livre. Depuis lors, l’U308 a
grimpé jusqu'à 120 $, et je crois que, du fait de
l’accroissement de la demande mondiale d'énergie et des
coûts relatifs des sources de combustible alternatif, le prix va encore
monter beaucoup plus haut.
On prévoit une augmentation
de 66% de la consommation mondiale d'électricité, passant de 13
trillions de kilowatts/heures en 2000 à 22 trillions en 2020. En
Amérique du Nord, la demande croissante d'énergie a atteint un
niveau tel que le réseau électrique national est de plus en plus
vulnérable aux pannes
massives, comme celle de l'été d’il y a deux ans, quand
50 millions de personnes ont été privées
d’électricité.
Afin de satisfaire cette demande, l'énergie
doit venir de quelque part, et le nucléaire est le seul choix
sensé. Cette conclusion n'est pas seulement la mienne... à
l’heure où j’écris, il y a 44 nouveaux réacteurs en construction dans le
monde. La Chine, à elle seule, prévoit la construction d'un
nouveau réacteur tous les
ans au cours des quelques
années à venir. Même aux
États-Unis, malgré toutes les oppositions à
l'énergie nucléaire, la part de l'électricité
produite par le nucléaire est passée de 4,5% en 1973 à
plus de 20% aujourd'hui....en en
faisant, après le charbon, la deuxième source de combustible la
plus utilisée pour produire de l'électricité.
Actuellement, le pétrole prend en charge
40% de la consommation mondiale d'énergie et l'on prévoit une augmentation de 2,3% par an de la consommation
mondiale de pétrole durant les 16 prochaines années, amenant
ainsi la demande à 120 millions de barils par jour en 2020. Afin de satisfaire
cette consommation, la production mondiale actuelle est de l'ordre de 77,5
millions de barils par jour, mais les menaces envers les approvisionnements
en provenance du Moyen-Orient, du Nigeria, du Venezuela ou d'ailleurs (par
exemple du détroit de Malacca) augmentent…et
à cause de
l'épuisement des réserves, ces approvisionnements vont devenir
de plus en plus chers et difficiles à réaliser. Au moment
où j'écris, le baril de pétrole est proche de 60$. Bien
que ce prix va certainement diminuer – peut-être jusqu'à
retourner aux alentours de 30$ le
baril – le temps du baril à 18$ est très probablement bel
et bien révolu.
Alors que les prix élevés du
pétrole impliquent de nombreuses conséquences négatives
– sur les dépenses des ménages, l'inflation et les
bénéfices des entreprises pour n'en citer que quelques un
– ce qu’il est important de retenir, c'est que le prix
élevé du pétrole rend les formes d'énergie
alternatives plus attirantes.
Le gaz naturel? Il existe une
préférence générale pour le gaz naturel au détriment du pétrole et du
charbon pour la production d'énergie, parce que c'est une
énergie propre et que les centrales au
gaz naturel peuvent être construites rapidement et pour des sommes
relativement peu élevées. En fait, le gaz est
l’élément qui croit le plus vite dans le domaine de la
consommation d’énergie, dépassant le charbon pour la
première fois en 1999. Les experts en énergie prévoient
que d'ici 2020, le gaz dépassera l'utilisation du charbon de 44%, mais
j'en doute. Le prix du gaz fera qu'il s'exclura de lui-même du
marché avant que cela n'arrive.
Le charbon et le nucléaire sont les seules
sources plausibles
d'énergie à grande échelle au
vu des technologies actuelles. Il y a plusieurs centaines d'années de
charbon bon marché disponibles, mais c’est un cauchemar environnemental en comparaison du
nucléaire (malgré ce que voudraient vous faire croire les
alarmistes). Les autres
alternatives énergétiques communément proposées
présentent des désavantages certains ou sont à des
années d'une viabilité commerciale à grande
échelle ou bien ne sont tout simplement pas des solutions de
production d'énergie à grande échelle.
L'imminence de la crise de l'énergie est
même devenue claire, bien que tardivement, aux
yeux du Département de l'Énergie des États-Unis, qui a
récemment annoncé des incitations afin d'encourager les
compagnies américaines productrices d'énergie à poser
des demandes de permis pour la construction de nouvelles centrales
nucléaires (pour la première fois en 25 ans). De plus, le
Département de l'Énergie réfléchit même
à la construction de sa propre centrale. C'est un grand changement par
rapport à il y a quelques années, quand il était
question de littéralement fermer cette branche industrielle, non
seulement aux USA, mais partout
dans le monde.
Jusqu’où peut monter la demande en
uranium? Cameco, basée à Saskatoon,
la plus grande compagnie d'extraction d'uranium au
monde, estime que même sans le potentiel d'une demande accrue en raison
de l’augmentation du prix du
pétrole et du gaz, le demande globale d'uranium devrait être en
moyenne de 194 millions de livres par an, de 2007 à 2012, les USA en
ayant utilisé 40 millions de livres depuis 2006.
Qu'en est-il de l'approvisionnement? L'uranium est
plus abondant que l'étain et dix fois plus abondant que l'argent. Mais,
un déséquilibre chronique de l'offre et de la demande s'est
développé avec le yellowcake, tel que
l’on connaît le U308. La meilleure
preuve de cela réside dans le fait que cette industrie vit sur ses
stocks depuis 1985.
L'approvisionnement fonctionne aux alentours de 135 millions de livres par an,
avec des mines qui n’y contribuent qu’à hauteur de 79,2 millions de livres par an. Au
Canada et en Australie, les deux gros producteurs d'uranium, peu de nouvelles
mines sont entrées en exploitation, principalement en raison des prix
descendus très bas récemment.
Bien sûr, si les prix continuent de grimper,
les prospecteurs redoubleront d'efforts pour trouver des gisements. Mais il faut en général 10 ans entre la
découverte et l'exploitation d'une mine de bonne taille.
L'uranium nécessaire pour équilibrer
la balance et fournir de l’électricité au monde provient aujourd'hui
d'approvisionnements de surface, comme la reconversion d'armements, de
surgénérateurs MOX et de réserves. Quoi qu'il en soit,
ces approvisionnements n'augmentent
pas, au contraire de la demande
qui elle augmente rapidement.
L'utilisation de 194 millions de livres par an
demande des prévisions, et la soustraction d’approximativement
50 millions de livres d'approvisionnement depuis les sources de surface
donne une différence de 144 millions de
livres par an que la production minière doit compenser (pratiquement
le double la production actuelle). Cela n'est pas près d'arriver,
à moins
que le prix de l'uranium augmente
de beaucoup. Alors que des prévisions
de prix à long terme ont peu de valeur – il y a tout simplement
trop de variables.
Le succès en matière de
spéculation réclame d'accepter d'aller voir plus loin que le
battage médiatique et l'hystérie à propos de choses
comme l'énergie nucléaire. A l'exception d'un petit groupe
pathétique de Luddites (du nom des ouvriers brisant leur outil de
travail en Angleterre au
début du XIXème, ndt), personne
n'est prêt à geler dans le noir. Pour satisfaire l’augmentation de la demande en énergie dictée
par la croissance économique mondiale, il est évident que
l'uranium aura un rôle clef
à jouer. L'uranium, après avoir été durant des
décennies le gendre indésirable des sources d'énergie, offre
probablement aujourd’hui aux spéculateurs de meilleurs retours sur
investissements que le pétrole, le gaz ou tout
autre alternative
énergétique.
Doug Casey
CaseyResearch.com
Doug Casey est l’auteur
de “Crisis Investing”,
un des plus grands best sellers sur l’investissement.
Il a aidé des dizaines de milliers d’investisseurs à
s’enrichir. Sa lettre mensuelle : the International
Speculator,qui
est désormais dans sa 26° année, recommande seulement des
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Doug Casey est contributeur à 24hGold.com. Les vues
présentées sont les siennes et peuvent évoluer sans
qu’il soit nécessaire de faire une mise à jour. Les articles
présentés ne constituent en rien une invitation à
réaliser un quelconque investissement. L’auteur,
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