Dans
notre système fiduciaire moderne, un effondrement du marché
boursier suite à une déflation n’est pas supposé
se produire. Mais voilà que la Grèce vient d’en faire
l’expérience, et selon moi, elle ne sera pas la dernière.
Voici un graphique présentant le marché baissier du Dow Jones
entre 1929 et 1930, période durant laquelle les pertes du Dow se sont
élevées à 89%.
Ce graphique ne
présente cependant pas l’intégralité du
marché baissier – le Dow fut au plus bas en 1932,
lorsqu’il atteint 40, alors que le graphique ci-dessus ne
s’étend pas au-delà de 1930. Voici maintenant un
graphique représentant le marché boursier Grec ces cinq
dernières années, et utilisant l’indice ATG.
Le
marché boursier Grec continuera très certainement sa
dégringolade, jusqu’à probablement atteindre une chute
totale de 89% depuis l’année 2007. Pourquoi ? C’est
très simple. La devise Euro est déflationniste, et
étrangle la nation Grecque surendettée. Aussi faible et
imparfait que soit l’Euro, il demeure trop fort pour la Grèce.
Si le pays ne se décide pas à quitter l’Euro, sa spirale
déflationniste ne prendra pas fin.
C’est
avec grand intérêt que j’ai récemment lu un rapport
traitant des citoyens Grecs retirant leur épargne de leur compte
bancaire pour l’investir dans de l’or. L’une des
caractéristiques d’un effondrement déflationniste est la
fuite des banques par leurs clients. Dans une telle situation, l’argent
caché sous le matelas et l’achat de lingots sont des
scénarios de choix. Il est en effet impossible de déterminer si
les politiciens trouveront un nouveau moyen de dévaluer ou confisquer
la monnaie demeurée en circulation à l’intérieur
du système bancaire. Je me tournerai également vers l’or
plutôt que vers le papier si cette situation venait à se
présenter.
C’est
à le vrai secret se cachant derrière l’effondrement
déflationniste ayant frappé les Etats-Unis dans les
années 1930, et que les livres d’histoires manquent de
mentionner. Les gens étaient intéressés par le dollar
parce qu’il était la seule devise majeure garantie par
l’or après que l’Angleterre ait pris l’initiative
d’abandonner l’étalon or, suivie de près par les
autres pays Européens. Puisque l’étalon or demeura en
place aux Etats-Unis jusqu’en 1933, il était jusqu’alors
possible d’échanger gratuitement ses dollars contre de
l’or. Ceci devint vite un problème pour les Etats-Unis qui,
frappés par la déflation, virent de plus en plus de personnes
réclamer de l’or contre une monnaie de papier dont ils ne
voulaient plus.
La
demande d’or en Grèce atteint actuellement son record
historique, dans la mesure où le pays se trouve à l’orée
de l’effondrement économique. Ceci n’est pas la fin du
monde, et les choses finiront peut être par s’arranger, mais
l’or semble en attendant être la seule solution de choix pour les
citoyens Grecs. L’Euro finira peut-être par être fortement
dévalué afin de s’accommoder aux économies des
PIIGS, avant que ces derniers ne décident finalement de quitter le
système Euro. En attendant qu’une telle chose ne se produise,
l’Euro reste un poids très lourd à porter pour les
économies européennes les plus faibles.
L’or
est une monnaie. Il a été une monnaie durant des milliers
d’années. Il est bien supérieur à toute devise
actuellement en circulation. Je favoriserais l’or plus que tout autre
classe de biens, ce jusqu’à ce que le ratio Dow/or
n’atteigne 2 (et nous sommes tout juste sur le point de le voir passer
en-dessous de 1). Entre le métal précieux et la promesse papier
faite par ceux que l’Histoire a déjà bien trop souvent prouvés
comme étant indignes de confiance, lequel restera lorsque la
tempête laissera place au beau temps ?
Adam Brochert
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