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Cours Or & Argent

L’effondrement du dollar américain

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Publié le 12 novembre 2007
1084 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

En août 1971, le président Richard Nixon rompait par décret le dernier lien formel entre le dollar et l’or. Jusque-là, on garantissait aux banques centrales étrangères de leur remettre une once d’or en échange de 35$. (Les citoyens américains, eux, n’avaient plus le droit de posséder de l’or – sauf de vieilles pièces de collection – depuis que Roosevelt avait confisqué tout l’or du pays en 1933. Ils n’ont retrouvé ce droit qu’en 1974 dans le «land of the free».)

 

En tant que monnaie internationale de réserve depuis l’après-guerre, le dollar était utilisé partout dans le monde et détenu par toutes les banques centrales et toutes les entreprises faisant des affaires à l’échelle mondiale. Cette demande externe donnait un avantage précieux aux autorités américaines : celui de pouvoir gonfler la masse monétaire sans trop risquer de susciter une hausse générale des prix, puisque l’argent se retrouvait à l’étranger au lieu d’être dépensé dans l’économie nationale.

 

Les Américains ont toutefois abusé de cette situation pendant les années 1960. Ils ont eu recours de façon immodérée à l’endettement et à la planche à billets pour financer les nouveaux programmes sociaux du président Johnson et la guerre au Viêt-Nam. Les étrangers détenaient de plus en plus de dollars, alors que les réserves d’or américaines diminuaient dangereusement. Le dollar était surévalué par rapport à l’or et la situation devenait intenable.

 

La décision de Nixon signifiait une dévaluation de facto du dollar et l’effondrement des accords de Bretton Woods, le système monétaire international mis en place après la guerre. Couplé à la hausse du prix du pétrole suite à la formation de l’OPEP, le choc a entraîné une période de stagflation qui a perduré jusqu’au début des années 1980, quand le président de la Fed Paul Volker a mis fin à la surchauffe en appliquant une politique monétaire très restrictive. La récession de 1981-1982, la plus sévère depuis la Grande Dépression, a permis de liquider les malinvestissements et de relancer l’économie sur des bases plus solides.

 

Trente-six ans après Nixon, nous nous retrouvons dans une situation très similaire – et peut-être pire à cause de l’absence totale d’ancrage de la monnaie dans un étalon or. Depuis des années, l’inflation monétaire fait rage et les bulles se gonflent et éclatent les unes après les autres. On se souviendra de la fameuse mise en garde de Greenspan en 1996 contre «l’ exubérance irrationnelle» (il devait savoir de quoi il parlait puisque c’était lui l’inflationniste en chef!). Puis, l’année suivante, de la crise financière asiatique et du sauvetage par la Fed de Long-Term Capital Management, un important fonds d'investissement à Wall Street. (J’ai l’impression de me répéter… Voir cet article de 1998.)

 

La Fed a injecté des milliards de dollars dans l’économie à l’approche de l’an 2000 pour parer aux soubresauts potentiels provoqués par le bogue de l’an 2000. En 2001, l’effondrement de la bulle technologique et les attentats du 11 septembre ont décuplé l’interventionnisme de la Fed, qui a réduit les taux d’intérêt à un plancher historique de 1% de juin 2003 à juin 2004. D’autres bulles sont apparues, dans l’immobilier et le secteur financier. Sans compter les coûts astronomiques des guerres de l’empire américain à l’étranger, qui sont payés par de l’argent emprunté des Chinois et d’autres étrangers. Et le fait que W. est le président le plus dépensier depuis Johnson (même en excluant les dépenses militaires).

 

Tout comme en 1971, cette situation ne pouvait perdurer éternellement. Depuis des années, on se demande qui, parmi les grands détenteurs étrangers de réserves en dollars (Chine, Japon, autres banques asiatiques, pétro-monarchies) va être le premier à perdre son sang-froid. Tous ont en effet intérêt à ce que le dollar maintienne sa valeur, puisque leurs avoirs vont être dévalués en parallèle avec le cours de la monnaie américaine. Mais tous se rendent compte aussi qu’ils prennent un risque immense à garder ces réserves. Et si ceux qui vont s’en départir les premiers vont réussir à limiter les dégâts, ils risquent d’enclencher le mouvement qui fera s’effondrer le château de cartes.

 

C’est pour toutes ces raisons qu’on assiste depuis des mois à une dévaluation graduelle du dollar américain, pas seulement par rapport au dollar canadien (qui atteint aujourd’hui un sommet de 1.10$US) mais à toutes les monnaies du monde. Et c’est dans ce contexte que survient la déclaration d’un haut dirigeant chinois, Cheng Siwei, qui disait hier que «In terms of the structure of our foreign exchange reserves, we should take advantage of the appreciation of strong currencies to offset the depreciation of weak currencies». En d’autres termes, on fait de moins en moins confiance aux autorités américaines pour régler le problème, et on regarde vers l’euro et d’autres monnaies pour éviter de perdre notre chemise avec les titres en dollars. Une déclaration qui vient de faire chuter le dollar à des niveaux historiques.

 

Jusqu’où cela ira-t-il? Difficile de le dire. L’approche autrichienne permet simplement d’identifier des phénomènes et des tendances, et d’expliquer pourquoi ils se produisent et à quoi on peut logiquement s’attendre. Les mathématiques ne sont d’aucun recours pour prédire des phénomènes économiques aussi complexes. Les économétriciens qui manipulent des modèles dans une optique néo-classique ne comprennent de toute façon rien à ce qui se passe, les fondements théoriques de leur approche étant totalement déficients sur ce plan.

Ce qu’on peut dire, c’est que l’effondrement du dollar américain (mais aussi du système monétaire mondial étatisé et basé sur le papier monnaie), qui se poursuit par soubresauts depuis des décennies, entre aujourd’hui dans une autre phase critique. Seul un retour à l’étalon or permettra de retrouver la stabilité.

 

            

Martin Masse

Le Quebecois Libre

 

Martin Masse est né à Joliette en 1965. Il est diplômé de l'Université McGill en science politique et en études est-asiatiques. Il a lancé le cybermagazine libertarien Le Québécois Libre en février 1998. Il a été directeur des publications à l’Institut économique de Montréal de 2000 à 2007. Il a traduit en 2003 le best-seller international de Johan Norberg, Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste, publié au Québec par l'Institut économique de Montréal avec les Éditions St-Martin et chez Plon en France.

 

 

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