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Cours Or & Argent
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L’erreur de 1937

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Publié le 01 octobre 2012
960 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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SUIVRE : Crise Croissance
Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

La Grande Dépression a duré aux Etats-Unis de 1929 à 1945, bien que la période déflationniste de la dépression se soit achevée dès 1932.  Que vous définissiez l’inflation en termes de hausse des prix à la consommation ou en termes de croissance de la maisse monétaire, les Etats-Unis ont subi une inflation continue après 1932. Cette inflation fut cependant brièvement interrompue en 1937-1938, après qu’une mise à niveau de la masse monétaire et une soudaine récession économique aient entraîné la chute de la valeur des capitaux propres et du prix des ressources. Cette récession est souvent appelée ‘l’erreur de 1937’ par ceux qui pensent qu’elle a été due à un renforcement prématuré des politiques monétaires de la Fed. Selon ceux qui adhèrent à cette théorie, l’économie des Etats-Unis aurait pu récupérer de l’effondrement de 1929-1932 si la Fed n’avait pas renforcé son intervention.


Ceux qui pensent que l’effondrement de 1937-1938 a été causé par le renforcement par la Fed de ses politiques monétaires ont partiellement raison. Les politiques employées par la Fed à la fin de l’année 1936 et au début de l’année 1937 [1] ont certainement représenté l’élément déclencheur de cet effondrement. La question que cette théorie manque de se poser est la suivante : si une reprise économique était en chemin en 1933, pourquoi a-t-elle prit fin si rapidement suite à une simple remise à niveau des conditions monétaires ? La réponse est que cette reprise n’était pas réelle. Elle n’était qu’une illusion due à l’augmentation de la masse monétaire. Lorsqu’une croissance économique naît d’une augmentation de la masse monétaire, alors un ralentissement du ratio masse monétaire/croissance est susceptible d’entrainer un effondrement économique.


(Nous pouvons également dire ici que la fragilité du fondement monétaire de la reprise est également une raison pour laquelle, tout comme pour la reprise que nous avons pu apercevoir en 2009, le taux de chômage n’a pas diminué. En revanche, derrière le très important taux de chômage des années 1930 se cachaient bien plus que les machinations contre-productives de la Fed. Les décisions prises par les administrations Hoover et Roosevelt en vue d’augmenter le coût du travail ont également contribué à maintenir beaucoup de personnes hors du marché de l’emploi).


Nous pouvons donc nous poser la question suivante : la Fed n’aurait-elle pas dû continuer de supporter l’économie grâce à un flux constant de nouvelle monnaie jusqu’à ce que la reprise puisse se faire d’elle-même ?


La question ci-dessus passe à côté du principe que ce flux de nouvelle monnaie (inflation monétaire) entraîne une mauvaise allocation du capital et donc des mal-investissements, et entrave ainsi non seulement toute possibilité pour une reprise réelle de s’installer, mais affaiblit également la structure économique dans son ensemble. Si la Fed avait continué d’apporter son support monétaire à l’économie durant une année supplémentaire, alors l’effondrement n’aurait pas eu lieu en 1937 mais en 1938. Il aurait également été bien plus dévastateur dans la mesure où du capital aurait été mal investi durant une année supplémentaire. Comme l’a dit von Mises il y a quelques temps déjà : ‘Il est impossible d’éviter l’effondrement final d’une croissance économique née de l’expansion de crédit. Il est uniquement possible de déterminer si la crise doit apparaître immédiatement suite à un abandon volontaire de l’expansion de crédit, ou si elle doit être contenue jusqu’à déboucher sur un effondrement total du système monétaire impliqué’.


La question ci-dessus ignore également le fait que, même lorsque l’économie est sujette à des forces déflationnistes naturelles, comme ce fut le cas dans les années 1930, la création de nouvelle monnaie par la banque centrale finit toujours par entraîner une inflation – se traduisant par l’augmentation des prix des ressources les plus indispensables et de certaines biens et services. Après quelques temps, les pressions subies par la banque centrale en vue de contenir l’inflation peuvent s’avérer plus importantes que son désir de ‘supporter’ l’économie grâce à un apport continuel de nouvelle monnaie.


Avant le troisième quart de l’année 1936, la pression subie par la Fed en vue de contenir l’inflation commença à dominer sur son désir de création monétaire, mais si elle avait choisi d’ignorer les pressions extérieures et n’avait pas mis fin à ses politiques de hausse des prix – ce que les Keynésiens [2] disent qu’elle aurait dû faire – alors les conséquences en auraient été une récession encore plus sévère. Alternativement, la Fed aurait pu choisir d’augmenter la masse monétaire indéfiniment, auquel cas la situation aurait débouché sur une catastrophe à la fois pour le dollar et pour l’économie des Etats-Unis.


Une image de ce qu’il s’est produit en 1937-1938 est présentée par le graphique ci-dessous. Sur le graphique, la récession de 1937-1938 a l’air mineure en comparaison à celle de 1929-1932, bien qu’elle ait toutefois été conséquente. Le Dow Industrial a perdu plus de la moitié de sa valeur sur la période, dans le même temps que la manufacture de biens connaissait un déclin d’un tiers. Du fait de l’importance de la manufacture à cette époque, nous pouvons dire que l’économie a reculé d’un tiers.


Le graphique démontre également que la Fed n’a pas tenté d’augmenter le taux d’intérêt officiel. Elle a utilisé d’autres méthodes afin de restreindre l’apport de nouvelle monnaie.


24hGold - L’erreur de 1937


Le fait que de nombreux hommes politiques et économistes d’influence pensent aujourd’hui qu’une récession aurait pu être évitée à la fin des années 1930 si la Fed avait maintenu des politiques monétaires laxistes signifie bien que nous avons tiré les mauvaises leçons de l’Histoire. Ne nous attendons pas à ce que des comptes soient demandés à la Fed malgré les problèmes actuels d’inflation, ou à ce que la Fed ne s’empresse pas de mettre en place une politique de création monétaire dès que l’économie présentera ses prochains signes de faiblesse.



Steve Saville

www.speculative-investor.com  

 

 


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