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L’espoir ne fait pas vivre

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Publié le 24 mai 2012
861 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

A l’occasion du sommet informel de Bruxelles, et en attendant la réunion formelle de fin juin, les contours d’un plan A’ a minima ont pris forme sous l’impulsion de François Hollande. Reste à convaincre un gouvernement allemand isolé et sur la défensive qui s’y oppose catégoriquement.


Les mesures qui sont apparues visent en premier lieu à résoudre la crise du système bancaire, en accordant au futur Mécanisme européen de stabilité (MES) la mission de les financer directement, sans passer par les États, « en lien avec la BCE » est-il précisé ; ce qui pourrait signifier qu’il se verrait accorder une licence bancaire et pourrait se financer auprès de la banque centrale. Avec un double objectif : renforcer les banques qui en ont besoin et dénouer le nœud gordien. Celui-ci les lie financièrement avec les États et s’est encore renforcé à la faveur de leurs récentes acquisitions de la dette souveraine.


Annoncés par Herman Van Rompuy, et reprenant au vol les suggestions de la BCE, différents mécanismes d’intégration européenne seront proposés en complément lors du sommet de juin, dont un schéma européen de garantie des dépôts et une supervision commune des banques (que l’on croyait assurée par l’Autorité bancaire européenne…).


Au chapitre de la croissance, la pression est mise sur l’émission d’euro-obligations, à propos desquelles deux conceptions s’affrontent : les uns en font « un élément d’une politique de croissance », les autres « une perspective lointaine d’intégration » a expliqué François Hollande. En réalité, les euro-obligations auraient pour objectif d’aplanir le marché obligataire et de restreindre les énormes écarts de taux qui continuent de s’amplifier. Aboutissant à diminuer le coût de la dette pour les uns et à l’augmenter pour les autres. Ce serait une manière de desserrer l’étau dans lequel se trouvent les finances publiques des États qui en bénéficieraient, sans que cela résulte d’une augmentation de leur recettes fiscales.


On peut s’interroger sur la portée effective de cette mesure phare, dans le contexte de la récession qui frappe nombre d’entre eux et qui ne serait pas corrigée pour autant. Quant à la croissance, elle devrait résulter de mesures de redéploiement des crédits structurels communautaires, d’une augmentation de capital de la Banque européenne d’investissement, et d’une manière générale d’un appel au marché, afin de tenter de suppléer à la grande modicité de l’effort envisagé. Par le chas de l’aiguille, on fait passer une grosse ficelle.


Reste le chapitre de la discipline budgétaire, qui est tactiquement gardé pour la fin et qu’il faudra bien revoir car les dispositions envisagées ne sont simplement pas tenables.


Les dirigeants européens font de la politique et de la mauvaise. Ils vont consacrer toute leur énergie à convaincre leurs collègues allemands d’adopter ce plan A’, avec le secret espoir que la dynamique de la crise sera leur meilleur allié. Une stratégie de dernier recours qui a pour objet de sauver ce qui peut l’être. On colmate mieux les trous lorsqu’ils se révèlent dans les bilans bancaires, on tente de diminuer le coût de la dette des pays les plus en difficulté et l’on se prépare à étaler le calendrier de réduction du déficit public (ou à le calculer autrement, aux choix). Autant d’ajustements destinés à se donner des marges de manœuvre mais qui pourraient faire durer le plaisir…


Un double phénomène d’implosion financière est en cours au sein de la zone euro : les capitaux extérieurs la désertent, ne lui laissant d’autre alternative que de trouver en son sein le financement de sa dette, tandis que celle-ci repose sur un nombre de plus en plus restreint de pays. Si cela ne se traduit pas via des euro-obligations, cela se manifeste au travers d’autres mécanismes de mutualisation financière, y compris au sein de l’Eurosystème (Target 2).


Les Allemands reculent pour mieux sauter : soit ils se résolvent à l’éclatement de la zone euro et à ses conséquences négatives sur leur activité économique, soit ils assument leur part de la solidarité financière que suppose une union monétaire. Mais cela ne réparera pas la machine pour autant. D’autant que le sommet de fin juin s’achemine vers un fiasco.


Et la Grèce dans tout cela ? Les cris silencieux si lourds de sens des indignés espagnols sont en passe d’être mal copiés par les dirigeants européens qui pratiquent le silence radio. Ils en conviennent pour une fois : quand on n’a plus rien à dire, il vaut mieux se taire. Ils font donc l’impasse. Quels préparatifs désormais revendiqués résisteront à la secousse d’une sortie de la Grèce de la zone euro ? La Bundesbank a jugé que « les défis posés à l’Allemagne et à la zone euro seraient conséquents, mais surmontables ». C’est un pari comme un autre.




Billet rédigé par François Leclerc


Son livre, Les CHRONIQUES DE LA GRANDE PERDITION vient de paraître.


Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.


 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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