Voici le parfait exemple d’un
diamant de Golconde blanc bleuté.
Le Régent
en est un autre.
Les
nombreuses publications qui traitent du début de l’histoire de
l’Idol’s Eye
sont dignes des Milles et Une Nuits et doivent malheureusement pour la
plupart être considérées comme étant parfaitement
inauthentiques. Ce diamant a peut-être été trouvé
en Golconde dans les années 1600, mais ce qui est certain, c’est
qu’il n’a jamais été saisi comme remboursement de
dettes par la Compagnie des Indes Orientales au prince Perse Rahab. Il n’est nulle part fait mention d’une
telle personne dans l’histoire de la Perse, et la Compagnie des Indes
Orientale n’a été créée que des
années plus tard.
Le
premier fait vérifiable de l’histoire de ce diamant est son apparition lors
d’une vente aux enchères organisée par Christie’s
à Londres le 14 juillet 1865, lors de laquelle il fut décrit
comme un ‘diamant splendide connu sous le nom d’Idol’s Eye monté
sur une broche aux côtés de 18 petits brillants et de nombreux
autres diamants de petite taille’. Il a été vendu
à un acheteur mystérieux désigné simplement par
les initiales ‘B. B.’. Il fut dit plus tard que le 34e sultan
Ottoman Abdul Hamid II (1842-1918) en était le propriétaire. En
revanche, l’Idol’s Eye
n’a jamais été exposé dans un temple de Benghazi,
puisqu’il n’y existe ni temple ni idole, la ville ayant
été de confession Musulmane depuis le 8e
siècle.
Pour
ce qui concerne la forme de l’Idol’s Eye – entre une taille Old Mine et un triangulaire
brillant – il n’est pas difficile de l’imaginer comme
servant d’œil à une idole ou statue. La pierre est
comparable aux autres diamants qui auraient été utilisés
à cette fin, ce qui explique pourquoi un certain nombre d’idoles
Orientales ont pour yeux des orifices ressemblant fortement à des
réceptacles. L’Idol’s Eye pèse 70,21 carats et est originaire de
Golconde. Il possède la teinte bleutée caractéristique
des diamants de cette région.
Abdul
Hamid II a mis en place le régime le plus autocrate dont
l’Empire Ottoman ait fait l’expérience depuis les
années 1700. Il fut finalement renversé par l’opposition
interne d’un groupe appelé les Jeunes Turcs. Après sa
déposition en 1909, il a vécu en exil, d’abord à
Salonique puis à Istanbul où il mourut en 1918. Il est dit que
le sultan, qui aurait remarqué dans quel sens le vent tournait dans
son pays, aurait pris des mesures en vue de sa retraite anticipée et
aurait également pensé à mettre des joyaux en
sécurité. Mais le servant chargé de la protection de ses
joyaux était en fait un traitre et s’en est allé les
vendre à Paris. Que cette version des évènements soit
vraie ou non, l’Idol’s Eye est l’un des diamants à avoir appartenu
au lot Salomon Habib vendu aux enchères à Paris le 24 juin
1909. Un noble Espagnol l’acheta ensuite pour le placer quelques
années durant dans un coffre auprès d’une banque
Londonienne.
Après
la fin de la seconde guerre mondiale, l’Idol’s
Eye fut acheté par un Hollandais à
qui Harry Winston l’acheta en 1946. L’année suivante,
Winston la vendit à Madame May Bonfils
Stanton, fille de Frederick G. Bonfils,
éditeur et co-fondateur de Denver Post. Si bon nombre des personnages
associés à l’histoire du diamant se sont prouvés
être de fiction, ce n’est pas le cas de Mme Stanton. Autrefois
d’une grande beauté, elle devint une figure légendaire de
la vie Américaine. Depuis sa plus tendre enfance, elle a
éprouvé beaucoup d’intérêt pour les bijoux
et a commencé très tôt à établir sa propre
collection. En plus de l’Idol’s Eye, elle était la propriétaire du Liberator et d’un collier serti de douze
émeraudes de 107 carats qui appartenait autrefois au Maharajah
d’Indore. Elle a vécu isolée dans un manoir palatial
inspiré du Petit Trianon à Versailles, et aurait porté
l’Idol’s Eye
lors de son petit déjeuner solitaire chaque matin. La gemme fut
montée sur le pendentif d’un collier serti de 41 brillants ronds
d’environ 22,5 carats et de 45 diamants en baguette d’un poids de
12 carats. Mme Stanton défendait de nombreuses causes philanthropes dans
son Colorado natal. Après sa mort en mars 1962, alors qu’elle
était âgée de plus de 80 ans, ses bijoux furent vendus
aux enchères au mois de novembre par Parke-Bernet
Galleries Inc à
New York et, comme le demandait son testament, le fruit de cette vente fut
redistribué à diverses charités.
Harry Levinson
plaça le collier serti de l’Idol’s
Eye autour du cou de sa femme Marilyn.
Cette photo est tirée d’un
article de 1973, l’année lors de laquelle il le mit en vente,
mais aurait pu avoir été prise en
1962, date à laquelle Mr Levinson acheta la pierre.
Le bijoutier
de Chicago Harry Levinson acheta l’Idol’s Eye pour la somme
de 375.000 dollars pour sa femme Marilyn. En 1967, il le prêta à
De Beers à l’occasion d’une
exposition au Diamond Pavilion
de Johannesburg. Six ans plus tard, en 1973, il le mit en vente à New
York mais l’en retira après que son prix ait manqué
d’atteindre sa réserve de 1.100.000 dollars. En 1979, Laurence
Graff, de Londres, acheta la pierre. Harry Levinson,
avant de vendre son diamant à Laurence Graff, le prêta au Metropolitan Museum of Art de New York en 1982 à
l’occasion du cinquantième anniversaire d’Harry Winston
Inc. En janvier, Mr Graff vendit d’Idol’s
Eye ainsi que l’Emperor
Maximilian et un diamant de 70,74 carats de couleur jaune du nom de Sultan
Abdul Hamid II qui aurait autrefois appartenu au souverain. La vente de ces
trois diamants au même acheteur est considérée comme la
plus importante transaction jamais effectuée.
Les facettes de l’Idol’s Eye.
Le diamant
ressemble à une version triangulaire du style de taille Old Mine, mais
plutôt que d’avoir 8 facettes principales, il en a 9. Il dispose
également de 9 facettes sur son pavillon. Il dispose aussi d’un
certain nombre de facettes asymétriques autour de sa couronne et de
son pavillon, comme vous pouvez le voir sur le dessin ci-dessus.
Sources: Famous
Diamonds par Ian Balfour, Traditional Jewelry of India par Oppi Untracht, et Diamond
Cuts in Historic Jewelry - 1381 to 1910 par Herbert Tillander.
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