SeaFrance. Il s’agissait d’une
compagnie maritime française qui assurait les liaisons par ferries
entre Calais et Douvres. Cette société avait, hélas, un
point commun avec sa maison-mère, la SNCF : elle était
gangrénée de l’intérieur par certains syndicats
qui ont provoqué sa chute.
Un syndicat en
particulier a une responsabilité dans le naufrage de SeaFrance, matérialisé par sa mise en
liquidation judiciaire avec cessation d’activité,
prononcée par le tribunal de commerce de Paris, le 9 janvier
2012 : la CFDT. En effet, les langues se délient
aujourd’hui et rares sont les médias à ne pas parler des
agissements d’un trop grand nombre de membres de la section
CFDT de SeaFrance.
Tout
d’abord, cette dernière a rejeté tous les projets de
reprises de la compagnie maritime criblée de dettes (190 millions
d’euros, exactement).
Elle
s’est également adonné à un certain nombre de
délits : condamnations répétées pour
violence sur personne, abus de confiance, menaces et insultes, vol,
détournement de marchandises, contrebande, véhicules saccagées…
On comprend
mieux les difficultés financières de SeaFrance
à la vue de ce panorama. Et, par ricochet, pourquoi la section CFDT
s’est opposée à tous les projets de reprise. Elle savait
très bien qu’un rachat de l’entreprise signifierait la fin
de la récréation. Il faut dire que la CFDT a pleinement
profité de la tactique de la direction cherchant à contenir
l’influence de la CGT. Du coup, la CFDT a pu asseoir son leadership au
sein de SeaFrance et procéder à un
certain nombre de trafics en alcool et cigarettes volés, lesquels
produits furent, par la suite, vendus à des bars, magasins et bateaux
de Calais. Le préjudice de ces vols est estimé à
près de trois millions d’euros pour une seule année…
Accessoirement,
ce syndicat exerçait aussi une véritable mainmise sur le
recrutement des techniciens.
Il
n’est, de plus, pas étonnant que la CFDT ait tenté d’intimider toute personne tentant de
s’opposer à ses agissements. Au point que des médias se
reposent des questions sur les circonstances de la mort de Christian
Salomé, intendant en chef de SeaFrance, qui avait
essayé de lever le voile sur certaines pratiques syndicales en la
matière…
De même,
des anciens salariés de la compagnie, encartés naguère
à la CFDT, témoignent aujourd’hui anonymement
des pratiques de la section syndicale locale. Les déclarations de
« Raymond » sont particulièrement
accablantes : « Ce qui m’attriste le plus, ce sont les
occasions manquées de reprise de la compagnie, bloquées par les
syndicats. Sans ce jusqu’au-boutisme, SeaFrance
existerait toujours. ».
Cette
très triste affaire montre, une fois de plus, que, contrairement
à leurs dires, les syndicats sont les principaux ennemis de
l’emploi. En précipitant la chute de SeaFrance,
ils ont aussi contribué à pousser au chômage
880 salariés à Calais (dans une zone malheureusement
déjà sinistrée en termes d’emploi) et 130 autres
en Angleterre.
Il est pour le
moins loufoque, suite à la liquidation judiciaire de la compagnie,
d’entendre l’avocat de la CFDT maritime, Me Philippe
Brun, parler de « gâchis humain » et regretter le
sort des ex-salariés de SeaFrance et ce,
alors que le syndicat dont il représente les intérêts en
est le principal responsable.
Dans un
contexte de crise toujours plus dure, l’attitude de certaines sections
syndicales frise l’indécence, surtout quand c’est l’argent
des contribuables qui est volatilisé. Pour l’instant, ils
bénéficient encore d’une mansuétude
imméritée. Jusqu’à quand ?
|