Après le “Petro” vénézuélien, voici le tour d’une cryptomonnaie officielle
éventuelle iranienne basée sur les réserves pétrolières et gazières de
l’Iran. Pourquoi pas ! Ce n’est pas une mauvaise idée en soi évidemment car
vous le savez, mon point de vue sur le sujet est qu’il y a peu de chances de
voir des cryptomonnaies viables dans la durée qui soient “privées”, en
revanche, la technologie sera récupérée par les États et c’est ce que nous
voyons déjà.
Reste encore une autre remarque.
Un mauvais élève avec un bon livre scolaire sous format papier restera un
mauvais élève avec le même manuel scolaire quand bien même il en aurait la
version numérique sur tablette !
Il en va de même des monnaies.
Une monnaie mauvaise restera une monnaie mauvaise, qu’elle soit e-truc, ou
e-machin, n’y changera rien. La monnaie c’est la confiance. Et la confiance
ne s’instaure pas juste en créant une cryptomonnaie.
Aujourd’hui personne ne veut de la devise iranienne ou vénézuélienne. Ce
n’est pas un hasard.
À la place du Bitcoin, l’Iran pourrait concevoir un « energocoin », sa
propre cryptomonnaie, garantie par ses immenses réserves de gaz et de
pétrole, a déclaré Sam Barden, directeur de la société de conseil en matière
de commerce international SBI Markets. Un expert économique iranien
indépendant a commenté cette déclaration pour Sputnik.
L’Iran n’entend sans doute pas lancer dans l’immédiat sa propre devise
numérique, vu les problèmes qui y sont liés et les conditions requises, a
estimé dans un entretien accordé à Sputnik Hoshyar Rostami, directeur du
département financier de la filiale iranienne de l’Institut canadien des
recherches économiques Finapath.
« Le fonctionnement d’une cryptomonnaie comporte plusieurs difficultés et
tant que nous ne serons pas au niveau des standards internationaux en la
matière, la création d’une telle devise nationale ne ferait que tout
compliquer au lieu de résoudre les problèmes », a expliqué l’interlocuteur de
l’agence.
Et d’ajouter que le fait même que l’actuelle devise iranienne n’était pas
incluse dans le système international constituait un obstacle majeur sur le
chemin de la création d’un « energocoin » par l’Iran.
« À l’heure actuelle, notre problème essentiel ne consiste pas à concevoir
une telle monnaie, mais à faire en sorte que notre propre monnaie actuelle
atteigne les standards internationaux et soit reconnue par le système
monétaire international », a souligné M. Hoshyar.
Selon ce dernier, la création d’une monnaie digitale n’aidera même pas
l’Iran à contourner les sanctions lors de transactions en cryptomonnaie.
« La seule voie possible passe par l’adoption des normes et règles
financières internationales, ainsi que du cadre de procédure, concerté par
tous les États et les gouvernements indépendamment d’éventuelles divergences
politiques entre les pays », a poursuivi l’interlocuteur de Sputnik.
Et de résumer que chaque pays qui voudrait participer au progrès
universel, dont la cryptomonnaie fait partie, devrait respecter et appliquer
ces normes et conditions.
Les médias annoncent que le gouvernement iranien a conduit des recherches
visant à mettre en place une infrastructure permettant l’utilisation du
bitcoin, en tant que moyen de paiement, dans le pays. D’après le ministère
iranien de la Technologie et de l’Information, « des arrangements sont en
train d’être effectués » afin de concevoir une structure pour la monnaie
digitale « aussi vite que possible ». Certains observateurs restent toutefois
sceptiques face à cette annonce.