Les médias grand public
aiment se concentrer sur les actions pour plusieurs raisons :
1) Elles
sont un peu plus sexy que les obligations et les monnaies
2) Elles
permettent plus de frénésie et de battage médiatique que les obligations et
les monnaies
Si vous êtes payé pour
vous asseoir en face d’une caméra et vendre l’idée que pour devenir riche, il
faut investir, vous n’allez sûrement pas parler des obligations ou des
monnaies (peut-être ces dernières présentent-elles un intérêt, mais c’est
uniquement le cas avec d’énormes effets de levier qui font généralement sombrer
un trader dans la banqueroute après une seule opération de négoce).
En revanche, à l’heure
actuelle, les actions ne sont qu’une partie de l’histoire. Elles sont dans un
sens l’équivalent, dans le monde de l’investissement, de ramasser des
centimes devant un rouleau-compresseur.
Ce rouleau-compresseur,
c’est la bulle aux 100 trillions de dollars sur les obligations
Pendant plus de trente
ans, les pays occidentaux ont surmonté le problème du déclin de la qualité de
vie en émettant de la dette. Pour dire les choses simplement, les nations
souveraines ont dépensé bien plus qu’elles ne pouvaient recevoir au travers
du système de taxation, alors elles ont émis de la dette (emprunté de l’argent)
pour financer leurs divers régimes de protection sociale.
Voilà qui a souvent été
présenté comme une solution temporaire. Mais comme nous avons pu en être
témoins à de nombreuses reprises, les excès de dépenses ne sont jamais un
problème temporaire. D’autant plus que le processus politique consiste en
grande partie à promettre de nouveaux programmes de dépenses aux électeurs.
Mais ces dépenses ne
sont pas temporaires… elles sont endémiques.
Les Etats-Unis ne
sont pas les seuls coupables… Une grande majorité des nations occidentales
sont en faillite en raison de leurs trop importantes dépenses sociales. Et
toutes ces dépenses ont été alimentées par les obligations.
C’est pourquoi les
banques ont fait tout leur possible pour empêcher des défauts de se produire.
Lorsque l’on observe l’ampleur de la bulle sur les obligations, les actions
des banques semblent parfaitement évidentes.
1) Les
banques centrales font baisser les taux d’intérêt afin de faciliter le remboursement
de ces dettes gargantuesques
2) Les
banques centrales émettent des objectifs d’inflation, parce qu’ils rendent
plus facile le remboursement de dettes et repoussent la restructuration
inévitable de la dette
3) Les
banques centrales sont terrifiées par la déflation de la dette (Janet Yellen à
elle-même admit que la récente déflation du prix du pétrole est positive pour
l’économie), parce qu’elle pourrait faire éclater la bulle sur les
obligations et forcer des nations souveraines à faire faillite.
La bulle sur les
obligations, comme toutes les autres bulles, finira par éclater. Et lorsqu’elle
le fera, le monde de l’investissement tout entier sera transformé.
Les obligations font l’objet
d’un marché haussier depuis le début des années 1980. Une génération entière
d’investisseurs et de gestionnaires monétaires ont investi à une époque où la
prise de risque est devenue de moins en moins chère.
C’est pour cette raison
que les effets de levier du système financier ont pris de l’ampleur. A mesure
que le risque baissait, les autres taux de rendements ont baissé. Les
investisseurs se sont donc tournés vers l’effet de levier en empruntant de l’argent
pour tenter d’obtenir un rendement accru.
Cet effet de levier s’est
aujourd’hui transformé en 100 trillions de dollars d’obligations et plus de
555 trillions de dollars de produits dérivés basés sur les obligations.
Cette bulle est à faire
pâlir toutes les autres. Pour mettre tout cela en perspective, le marché des
swaps de défaut de crédit qui a failli faire s’effondrer le système financier
en 2008 ne représente qu’un dixième de cette bulle, avec 50 à 60 trillions de
dollars.
Quand cette bulle
éclatera, 2008 prendra des airs de pique-nique.
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