Le rapport de
PricewaterhouseCoopers LLP (PwC) sur l’activité minière en 2015 pour la
Colombie britannique met en exergue un certain nombre de points intéressants.
Nous savons tous que les prix
des matières premières sont à la baisse depuis maintenant cinq ans. Nous
savons aussi qu’un grand nombre de mines de la province ont été placées en
entretien et maintenance, et que de nombreux projets naissants ont vu leurs
financements s’amenuiser.
Voyons quelques statistiques
publiées dans le rapport :
- Les recettes
brutes ont plongé pour atteindre 7,7 milliards de dollars en 2015,
contre 8,2 milliards de dollars en 2014.
- Les dépenses
de capital sont en déclin – 1,2 milliards de dollars en 2015, 1,5
milliards de dollars en 2014 et 1,785 milliards de dollars en 2013.
- Sept mines
ont été placées en entretien et maintenance à la fin 2015, et d’autres
les ont suivies au début 2016.
- Les dépenses
d’exploration ont chuté pour atteindre 272 millions de dollars en 2015,
contre environ 338 millions en 2014.
Le rapport de
l’Association for Mineral Exploration British Columbia (AME BC), Framing the Future of Mineral
Exploration in British Columbia, nous montre :
- Un déclin
des territoires disponibles à l’exploration et aux activités minières.
- Un manque de
clarté en matière de règles d’accès aux terres et de leur utilisation.
- Des
réglementations gouvernementales redondantes.
Concentrons-nous un instant
sur le déclin des territoires disponibles. En 1977, 4% des terres de Colombie
Britannique étaient fermées à l’exploration minérale. Aujourd’hui, ce
pourcentage s’élève à 18%. Et 33% des terres restantes sont difficilement
accessibles.
La découverte de dépôts de
minéraux nécessite l’accès à de vastes territoires à explorer, mais les
territoires disponibles aujourd’hui aux activités minières ne représentent
que 0,05% de la Colombie Britannique, dont plus de 40% sont en réclamation.
« Entre 1927 et 1967,
Cominco a exploré plus de 1.000 propriétés au Canada. Parmi elles, seules 78
étaient suffisamment intéressantes pour que soit lancé un programme
d’exploration. Soixante se sont trouvées ne pas contenir suffisamment de
minerai pour justifier une activité de production, 18 ont fait l’objet de
projets de production. Mais parmi ces dernières, onze n’ont pas été
suffisamment profitables pour que l’investissement original puisse être
couvert. Seules sept des 1.000 propriétés de départ sont devenues des mines
profitables. Au cours de cette période de 40 ans, la société a dépensé plus
de 300 millions de dollars dans la recherche de nouvelles mines » - Ken
Sumanik
Essayez maintenant d’imaginer
le taux de succès et de coût qu’ont représenté les activités de Cominco
depuis un demi-siècle en dollars d’aujourd’hui, et sachant que les réserves
les plus accessibles ont déjà été exploitées.
« En moyenne, un projet
entre en phase de développement entre quinze et vingt ans après la découverte
de réserves intéressantes. Il n’est pas rare de devoir attendre plus
longtemps encore. Les mines actuellement en production en Colombie
Britannique, et celles qui sont actuellement en phase d’analyse, sont le
résultat direct de découvertes faites au travers du travail d’exploration
conduit par le passé, parfois même il y a plusieurs décennies. Très peu de
projets d’exploration atteignent la phase de développement avancé, mais
chaque programme crée de la valeur pour les citoyens de Colombie Britannique
au travers de développements régionaux et de l’amélioration des connaissances
géologiques de la région » - AMEbc
L’indice composite TSX Venture
– très porté sur les juniors minières – a perdu 27% en 2015, et 76% depuis
2011. Le TMX Markets Group a annoncé que les sociétés d’exploration de
Colombie Britannique ont levé 688,2 millions de dollars au travers de
placements privés en 2015.
C’est 57% de moins que le 1,6
milliard qui a été levé en 2014 et le niveau de financement le plus faible
enregistré depuis 2007. Globalement, les activités financières liées aux
activités minières sur tous les marchés ont chuté de 13,6% annuellement
depuis 2007, et atteint un déclin total de plus de 60% sur la période.
« L’année 2015 a
enregistré une quasi-disparition des financements parmi les juniors minières,
à l’exception des financements de survie et d’un placement privé de 50.000 à
500.000 dollars pour financer les rapports financiers, les frais
boursiers etc. » - David Penner, Economic Downturn hits B.C. mining
exploration hard, Vancouver Sun
« Ce que nous avons vu en
2015 a été une autre année de baisse des prix des matières premières, qui
demeure la menace principale pour la profitabilité de l’industrie » -
Mark Platt, PwC
Mais il n’y a pas que
des mauvaises nouvelles
Les juniors d’exploration
continuent de souffrir d’un manque de capital et du déclin de la confiance
des investisseurs. En conséquence, une majorité des explorateurs de Colombie
Britannique se contente désormais d’espérer. Malheureusement, si elles
cessent d’explorer trop longtemps, les projets qui sont déjà en phase de
développement ne seront pas remplacés dans le futur.
Mais il n’y a pas que des
mauvaises nouvelles. Certaines compagnies ont continué d’acheter, d’explorer
et de développer en 2015.
En 2015, la Colombie
Britannique a attiré 19% des budgets d’explorations dépensés au Canada,
contre seulement 6% en 2001. Et 19 des 100 plus gros projets canadiens se
trouvent en Colombie Britannique.
La Colombie Britannique, une
puissance minière :
- Excellente
géologie
- Excellents
réseaux ferroviaires et routiers
- Taux
d’imposition compétitifs
- Localisation
stratégique pour les marchés asiatiques. Deux ports modernes :
Vancouver, le plus gros port du Canada, et Port of Prince Rupert, le
port nord-américain le plus proche de l’Asie – qui offre des durées de
transport vers l’Asie jusqu’à 58 heures plus courtes
- Données
géologiques de qualité et facilement accessibles
- Gouvernement
provincial favorable à l’exploitation minière
- Communautés
ouvertes à l’extraction de ressources
- Subventions
d’exploration
- La Colombie
Britannique est le troisième plus gros producteur d’hydro-électricité du
Canada – l’une des énergies les moins chères de l’Amérique du Nord. Le
gaz naturel est disponible en de grandes quantités et peu cher.
- Certaines
des infrastructures de télécommunication et d’enseignement les plus
modernes au monde
Junior
versus Major
Sachez ceci.
Une grande majorité des plus
grosses mines du monde sont découvertes par des juniors minières basées en
Colombie Britannique – et plus de 70% des mines canadiennes ont été
découvertes par des sociétés juniors.
Le fait qu’une majorité des
découvertes soient faites par des juniors minières est une réalité du monde
minier. Ce sont les juniors qui possèdent les mines du futur, et qui sont les
plus adeptes à découvrir les mines de l’avenir. Elles possèdent déjà, et
trouvent toujours plus de ce dont les grosses sociétés minières auront besoin
pour remplacer leurs réserves et accroître leurs bases d’actifs.
Le rôle d’une junior minière
est d’explorer, de découvrir et de développer les mines du futur. Elles ne
sont nulle part plus importantes qu’en Colombie Britannique, qui regorge de
vastes dépôts encore inexplorés.
Il ne
fait aucun doute que l’exploitation minière apporte d’importants revenus à la
province, mais souvenons-nous de ce point important – les juniors découvrent
les dépôts et les développent jusqu’à ce qu’une grosse société ne vienne les
racheter. Quand avez-vous pour la dernière fois entendu parler d’une
découverte faire par une grosse société minière ?
Aujourd’hui, la relation entre
les juniors et les majors est si importante que je doute qu’une major puisse
remplacer ses réserves, ou encore les accroître, sans continuer d’observer
les activités des juniors et de garder son carnet de chèques à portée de
main.
L’un des secteurs phares de
l’exploitation minière en Colombie Britannique est celui des métaux précieux
– l’or et l’argent.
« L’or a des propriétés qu’aucune
autre devise, à l’exception peut-être de l’argent, ne possède. Plus de deux
millénaires durant, l’or a été accepté sans arrière-pensée en tant que moyen
de paiement. Il n’a jamais nécessité la garantie de crédit d’un tiers-parti.
Aucune question ne se pose lorsque de l’or ou une propriété d’or directe sont
proposés comme paiement de passif – il était la seule forme de paiement
acceptée par l’Allemagne vers la fin de la seconde guerre mondiale.
Aujourd’hui, la confiance en les devises fiduciaires, qui ne sont pas
garantie par un actif de valeur intrinsèque, repose sur la garantie de crédit
des nations souveraines et de leur capacité à lever des impôts, une garantie
qui, en temps de crise, n’a pas toujours pu concurrencer le caractère
universel de l’or.
Si le dollar ou une autre
devise fiduciaire était universellement acceptée à tout moment, les banques
centrales ne jugeraient pas nécessaire de conserver des réserves d’or. Le
fait qu’elles en accumulent prouvent que le dollar n’est pas un substitut
universel. » - Golden Rule,
Alan Greenspan
Conseil mondial de l’or
Effet de levier
Selon l’auteur de cet article,
l’or et l’argent sont des instruments financiers largement sous-évalués. Une
portion de chaque portefeuille d’investissement devrait être dédiée à l’or et
l’argent physique. Après tout, si les banques centrales du monde ressentent
le besoin de diversifier leurs réserves hors des devises fiduciaires, il est
peut-être bon pour nous d’en faire de même.
Historiquement, et peut-être
plus encore aujourd’hui, le plus gros effet de levier sur la hausse des
métaux précieux a été l’achat de parts de juniors minières concentrées sur
l’acquisition, la découverte et le développement de dépôts de métaux
précieux.
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