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La dérisoire histoire des batteries de voiture de Fukushima

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Publié le 22 octobre 2012
555 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 12 votes, 3,9/5 ) , 2 commentaires
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SUIVRE : Fukushima
Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

A quoi les choses peuvent-elles tenir, au cours d’une terrible catastrophe nucléaire que l’on cherche à maitriser ? Parfois à de simples batteries de voiture ! Partiellement rendus publics, les enregistrements des visioconférences entre la direction de la centrale de Fukushima et celle de son opérateur Tepco, à Tokyo, viennent de révéler un épisode peu à la gloire de l’industrie électronucléaire et de son haut degré de sécurisation. Mais à mettre au crédit de ceux qui faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour éviter le pire.


C’était le 13 mars 2011, à 2h44 matin, deux jours après le début des événements, le lendemain de l’explosion d’hydrogène qui avait dévasté le bâtiment du réacteur n°1. Le système d’injection d’eau de refroidissement à haute pression du réacteur n°3 s’est brusquement arrêté, la batterie de secours qui l’alimentait entièrement déchargée. Dans ces conditions, il devenait impossible de poursuivre son refroidissement, la pression interne au réacteur augmentant très rapidement et y faisant obstacle. En effet, les valves permettant la dépressurisation nécessitaient également une batterie pour être actionnées, mais celle-ci avait à son tour cessé de fournir de l’électricité à 6h39.


Aucune batterie de secours n’ayant été prévue, il a fallu de toute urgence récupérer des batteries sur les véhicules présents sur le site. Une tension de 120 volts étant nécessaire, 10 batteries délivrant 12 volts devaient être trouvées pour être branchées en série. A 7h05, un appel général était lancé aux ouvriers et techniciens présents sur le site, afin de leur emprunter leur batterie de voiture. Suivi d’un autre à 7h21 pour leur emprunter cette fois-ci… de l’argent, afin d’aller en acheter au plus vite à la ville la plus proche, car il n’y en avait pas assez ! 20 batteries finalement branchées, la dépressurisation (éventage) pouvait enfin intervenir dans les réacteurs n°2 et 3, dont la salle de contrôle est commune, permettant également à 9h20 la reprise de l’injection de l’eau de refroidissement.


Mais une nouvelle alerte était lancée à 17 heures, de la vapeur d’eau visible au-dessus du réacteur n°3, comme cela avait été précédemment le cas la veille, trente minutes avant l’explosion d’hydrogène intervenue au réacteur n°1. Comment évacuer l’hydrogène du sommet du bâtiment du réacteur au plus vite, où à son tour une vanne ne pouvait être actionnée ? La pression interne au réacteur recommençait à monter, les valves de dépressurisation se refermant automatiquement à peine ouvertes. A 11h01, le 14 mars, L’explosion d’hydrogène redoutée intervenait finalement.


Le même scénario menaçait de se répéter dans le réacteur n°2, dès le 13 mars au soir. A plat, les batteries des voitures utilisées pour faire fonctionner le système d’injection ne délivraient plus d’énergie. Mais cette fois-ci la dépressurisation fut couronnée de succès, une valve d’éventage ayant pu être actionnée après de multiples essais, permettant la reprise du refroidissement par eau du réacteur, qui s’était interrompu dès 21 heures.


Finalement, 320 batteries d’un lot de 1.000 commandées à Tokyo arrivaient le 14 mars à 21 heures, permettant désormais d’assurer l’alimentation de secours des dispositifs d’éventage et d’injection d’eau. Une explosion dévastatrice d’hydrogène n’avait pu être évitée, mais le refroidissement des réacteurs avait repris. Sans parvenir à empêcher la fusion du combustible nucléaire et la formation de coriums hautement radioactifs, à la localisation imprécise et au comportement imprévisible…


Le prétendu arrêt à froid des réacteurs est une très mauvaise plaisanterie.


 

 



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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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Il est un paramètre important à garder à l'esprit pour comprendre cette histoire.

Les centrales japonaises sont basées sur la technologie américaine du REB pour Réacteur à Eau Bouillante.
Elles sont plus économiques car elles permettent de supprimer un "Générateur de Vapeur" coûteux et d'envoyer le jus directement dans les turbines.

Problème: On supprime une barrière de confinement (sur les trois que sont: gaine du combustible/GV/enceinte), on augmente les risques de surchauffe dans le coeur en y créant une ébullition (conduction thermique d'un gaz 1000 fois plus faible que celle d'un liquide, d'où un vieillissement prématuré des gaines) et on supprime le refroidissement par convection naturelle (ou thermosiphon) en cas de panne de courant ou défaillance totale des pompes (protection ultime et robuste).

A ceci je rajoute le fait que l'absence de recombineurs catalytiques d'hydrogène (jugés trop cher pour l'industrie privée nippone) a été un choix économique qui a fait passer une situation très grave (cocotte minute qui dégaze) à catastrophique (sievert pour tout le monde). 4 éléments pris en compte dans le dimensionnement du REP français (et l'EPR).

Il faut craindre le nucléaire, car le prendre à la légère serait jouer avec le feu.
Mais quand il s'agit de sûreté, les économies on s'en passe, c'est la raison pour laquelle AUCUNE ENTREPRISE PRIVEE ne devrait avoir le droit de gérer ces installations (de même que nos assiettes, les médocs ou les ondes). La libéralisation du marché de l'énergie imposée par l'Europe via la courroie Borloo est une hérésie TOTALE (pas une seule fois les mots SURETE, RADIOPROTECTION ou RECHERCHE n'y furent mentionnés) et nous prépare de beaux lendemains.
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Et toujours l'effarante incompétence de tant de "compétents" , des suffisants qui ne savent que vous toiser à la moindre remarque.
" Mais voyons, ne vous inquiétez donc pas, nous avons tout prévu. "
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Dernier commentaire publié pour cet article
Il est un paramètre important à garder à l'esprit pour comprendre cette histoire. Les centrales japonaises sont basées sur la technologie américaine du REB pour Réacteur à Eau Bouillante. Elles sont plus économiques car elles permettent de supprimer un  Lire la suite
Rodion - 23/10/2012 à 10:32 GMT
Note :  1  0
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