Lundi 9 mars a débuté le programme de Quantitative Easing de la BCE qui
consiste à racheter la dette publique sur les marchés. Ces mesures qui vont
permettre de libérer du cash devraient profiter à la croissance, mais pas à
l’épargne. A commencer par l’assurance-vie dont les rendements vont être
durement impactés par le QE européen. Nous vous expliquons pourquoi et
quelles solutions pour sécuriser votre épargne.
Les rendements des principaux produits financiers au plus bas
Pour lutter contre « l’indéflation » (inflation quasiment nulle), la BCE a
lancé un vaste programme de rachat de dette publique (60 milliards d’euros
par mois de mars 2015 à septembre 2016) visant à relancer l’inflation et donc
l’économie. L’influence du QE sur l’économie reste incertaine. Les retombées
positives de cette injection indirecte de liquidité dans l’économie ne sont
pas obligatoires, ni immédiates (encore faut-il que tout cet argent soit
réinjecté dans l’économie réelle). Si elle booste les marchés, comme on peut
déjà le constater avec un CAC40 qui caracole autour des 5000 points, elle
affaiblit les rendements placements préférés des Français.
La politique monétaire accommodante mise en place par la BCE a une
incidence sur les rendements des principaux produits financiers qui n’ont
jamais été aussi bas. « Le taux de rémunération du Livret A a été divisé par
quatre depuis 2008 », précise ce dossier de Challenges. Résultat, le Livret A a subi une importante décollecte en janvier 2015, pour le 9e mois consécutif.
« Si les Etats et les multinationales sont ravis de pouvoir emprunter à
bon compte, les épargnants, eux, peuvent légitimement se sentir spoliés».
C’est déjà le cas en Allemagne et au Luxembourg où les clients de plusieurs
banques se retrouvent avec un taux d’intérêt négatif de 0,25%, soit 997,5
euros un an après avoir déposé 1000€.
Baisse du rendement des fonds euros pour l’assurance-vie
Toujours selon l’article de Challenges, « les contrats en fonds euros,
rémunérés en moyenne à 5,8% en 2000, ne dégagent plus que 2,5% de rendement
en 2014 ».
Charles Sannat évoque très bien les risques liés à l’assurance-vie dans
son document numérique « Les incontournables de la Stratégie Patrimoniale de
crise et de la fiscalité » (téléchargeable depuis Le Contrarien) : « Si
pendant 30 ans l’assurance-vie s’est avérée un excellent placement notamment
grâce aux fonds en euros largement sécurisés et présentant de très bonnes
performances, depuis 5 ans les choses ont bien changé. Moins d’avantages
fiscaux, des rendements en baisse pour les fonds en euros, et un parcours
catastrophique pour les fonds actions ».
L’article du blog LinXea explique pourquoi les rendements des placements
assurance-vie vont baisser : les fonds euros sont investis en moyenne à plus
de 80 % en obligations d’État. Autrement dit, pour reprendre Challenges, «
Sur les 1.550 milliards d’euros d’encours d’assurance-vie, 80% des sommes en
jeu sont placés en fonds euros, c’est-à-dire dans des titres de dettes
d’Etats ».
LinXea explique que « Les sommes injectées devraient entraîner une forte
hausse de la demande d’obligations, provoquant la diminution de leurs taux
et, dans le même temps, une nouvelle baisse des fonds en euros ». Le rachat
de dette devrait en revanche booster le rendement des placements en unités de
compte.
Il est clair que face à la baisse généralisée des rendements de la plupart
des produits financiers, les épargnants se sentent lésés et cherchent moins à
rentabiliser leurs placements qu’à les sécuriser. Vers quel actif se tourner
pour conserver son pouvoir d’achat ? L’or fait partie des solutions, de même
que les placements tangibles en particulier, comme l’immobilier, le diamant
et les terres agricoles.
Urgence de sécuriser son épargne avec des actifs tangibles
Les actifs tangibles sont une réserve de valeur stable pour la
préservation du capital et pour atténuer la volatilité d’un portefeuille de
valeurs boursières.
L’or d’investissement représente 20% de la demande totale en or. Si
investir dans l’or suscite l’espoir de générer des rendements grâce à
l’appréciation des prix, la recherche de protection patrimoniale est aussi
primordiale pour ceux qui investissement dans l’or.
La recherche de rendement dépend de l’état de l’économie mondiale mais
l’aspect refuge de l’or est toujours valable, quel que soit le cycle
économique que nous traversons. Actuellement, on peut dire que la recherche
de protection patrimoniale domine.
Comme l’expliquait Christophe Vereecke, analyste chez AuCOFFRE.com lors de
cette interview en janvier 2015, l’appréciation du dollar
face à l’euro (en parité actuellement) est un facteur de soutien de l’or en
euros.
La preuve avec ce graphique de cotation du cours de l’or en dollars :
Et celui de la cotation en euros qui prouve que l’or reste stable en
euros, voire en légère reprise cette semaine :
Au cours de son analyse, Christophe Vereecke rappelait aussi qu’en 2014,
l’or a performé dans toutes les devises (13% en euros), sauf en dollars.
S’il y a d’ailleurs un point sur lequel nous ne sommes pas d’accord avec
l’article de Challenges, c’est celui sur le rendement annuel des
principaux placements. L’or est évoqué comme un actif risqué, or il est
question dans le tableau d’or papier (qui comme tous les actifs boursiers est
risqué et volatil) et qui plus est libellé en dollars.
1/ L’or en euro en beaucoup plus stable, voire il performe même quand il
chute en dollars.
2/ L’or physique est le seul véritable actif de protection, pas l’or papier.
La dette a-t-elle une influence sur le cours de l’or ? « L’or est en tout
cas la seule monnaie (digne de ce nom) qui ne sera pas impactée par ces
problèmes, contrairement aux devises qui ne sont que des promesses de
remboursement papier de la part des gouvernements. La devise du dollar est «
In God we trust ». Aujourd’hui, ce n’est plus le cas ».
Les investisseurs à la recherche de couverture contre l’inflation peuvent
aussi envisager le diamant, qui, historiquement, a combiné faible volatilité
des prix, au-delà du taux d’inflation.
La demande de diamants d’investissement est encore assez limitée, selon le
rapport Bain & Company, elle représenterait moins de 5% de la
valeur totale de la demande en diamants polis, mais le diamant représente à
la fois une opportunité en terme d’investissement et de protection
patrimoniale, avec un rebond durable et des perspectives favorables.
Depuis 2009, il est a noté que les prix des diamants ont été plus stables
que ceux de l’argent, de l’or et du platine, avec une fluctuation de 12%,
soit 2,8 fois moins que l’argent, 1,6 fois moins que l’or et 1,1 fois moins
que le platine (voir Les figures 2.1.4 et 2.1.5).
L’influence du QE sur l’or
S’il n’est pas sûr que ce QE à l’européenne créé l’inflation tant espérée,
il devrait en revanche être profitable à l’or qui joue parfaitement son rôle
de refuge en période de dévalorisation monétaire et qui protège aussi bien
les valeurs, le patrimoine, en période d’inflation comme en période de
déflation. En règle générale, quand une monnaie est dévaluée par un
Quantitative Easing, l’or, libellé dans cette devise, remonte. La baisse de
l’euro est donc profitable au cours de l’or.
Comme nous l’évoquions dans cet article du 23 janvier 2015, les tensions en Europe profitent à l’or.
C’est le bon moment pour acheter de l’or
Après une forte hausse en euro en janvier, l’once d’or traverse une phase
plus calme. Le support haussier fort n’ayant pas été percé voir schéma
ci-dessous), c’est le bon moment pour acheter. D’autant plus que les
investisseurs « émotifs » occultent généralement cette tendance haussière de
fond et rachètent de l’or quand celui-ci repart à la hausse (ce qui alimente
la spirale de hausse).
C’est donc en ce moment, à l’écart des investisseurs, qu’il faut acheter de
l’or tant que son prix est encore bas, sans attendre qu’il remonte comme en
janvier.
Les épargnants qui sont dans une logique de protection patrimoniale savent
que l’or s’envisage plutôt comme un actif de longue traîne.