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Cours Or & Argent

La disparition des masses prolétariennes rend la gauche périmée

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Publié le 13 janvier 2008
1498 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

J’aimerais développer un peu plus ici les arguments que j’ai présentés brièvement lors du débat télévisé de Télé-Québec diffusé cette fin de semaine, où je n’ai pu le faire faute de temps et parce que j’ai surtout consacré mes interventions à réagir aux affirmations de nos opposants de gauche.

 

Mon premier argument à l’effet que la gauche (et je parle ici de la gauche marxiste et étatiste comme celle représentée par Québec solidaire) est effectivement «démodée», ou plus précisément périmée, était qu’il n’y a plus de «masse prolétarienne à libérer» et que cette préoccupation n’est plus valide.

 

Les solutions de gauche aux problèmes de la pauvreté ont toujours été inefficaces. La planification bureaucratique de la production, la nationalisation des ressources, l’interventionnisme étatique, la redistribution de la richesse, les impôts élevés, le protectionnisme: toutes ces mesures qui font encore partie de l’arsenal idéologique de la gauche ont complètement été discréditées par la théorie et par l’expérience.

 

On pouvait toutefois encore concéder une certaine pertinence sociale au discours de gauche dans la mesure où il articulait une préoccupation importante, celle envers les plus démunis. Mais le libéralisme économique (relatif) que l’on connaît dans les sociétés occidentales a réglé ce problème.

 

Nous vivons dans des sociétés fabuleusement riches à l’échelle de l’histoire humaine. La misère noire, qui existait encore ici du temps de nos grands-parents, est complètement disparue. Il y a évidemment encore des personnes relativement pauvres et démunies, mais elles jouissent du minimum nécessaire pour survivre et ce sont davantage des problèmes psychologiques ou sociaux (souvent entretenus par des programmes étatiques, comme dans le cas des assistés sociaux ou des Indiens sur les réserves), et non économiques, qui sont à la source de leur détresse.

 

Comme l’a mentionné mon collègue Michel Kelly-Gagnon durant l’émission, Statistique Canada note que le nombre de personnes à faible revenu au Canada est passé de 16% en 1996 à 11% en 2005 (ou plus précisément, de 15,7% à 10,8%). Nos adversaires ont tout de suite cherché à discréditer ces données en prétendant qu’il s’agissait du calcul de l’Institut Fraser, ce qui est totalement faux. Les lecteurs les retrouveront dans ce document de Statistique Canada. De toute façon, les calculs de l’Institut Fraser (qui évalue le taux de pauvreté réel à 4,5% en 2005) sont encore plus éloquents, puisqu’ils tiennent compte du niveau de dénuement réel, alors que le concept de «faible revenu» de Statistique Canada observe une situation relative.

 

Mais même en s’en tenant à la définition moins stricte de Statistique Canada, on voit que la pauvreté continue de diminuer. Elle est encore plus insignifiante lorsqu’on constate qu’elle n’est pas une condition permanente et qu’encore moins de gens restent pauvres pendant une période prolongée, ce qui exclut les pauvres temporaires comme les étudiants ou les personnes qui viennent de subir une perte d’emploi ou une tragédie personnelle. Une autre étude de Statistique Canada sur la mobilité sociale au pays indique en effet que seulement 3,3% des Canadiens sont demeurés sous le seuil de faible revenu à chaque année pendant six années consécutives (entre  1993 et 1998). Faut-il vraiment nationaliser l’économie canadienne, augmenter les impôts et redistribuer massivement la richesse pour régler un problème qui ne touche plus qu’un Canadien sur 33?

 

La caducité du discours de gauche est patente dans le sens où les gauchistes n’ont rien à répliquer (sauf des mensonges) à ces observations et ne reconnaissent même pas la réalité telle qu’elle est. Ils se contentent de répéter leurs mantras marxistes, comme l’a fait Amir Khadir lors de l’émission en affirmant que les riches continuent de s’enrichir, les pauvres de s’appauvrir, et que la concentration de la richesse est plus grande que jamais. C’est ce que les marxistes nous répètent depuis la révolution industrielle. Imaginez, si cette tendance était effectivement en cours depuis deux siècles, la planète entière serait au bord de crever de faim, et il ne resterait que deux ou trois milliardaires contrôlant toutes les richesses!

 

La réalité est au contraire que la prospérité ne cesse de se répandre, à mesure que le capitalisme et le libre marché s’étendent dans le monde. Il y a à peine quelques décennies, seuls une vingtaine de pays occidentaux faisaient partie des sociétés dites «riches» et possédant une classe moyenne développée. Aujourd’hui, il y en a des dizaines, dans toutes les régions du monde sauf l’Afrique. Non seulement la richesse n’est pas de plus en plus concentrée dans quelques mains, mais elle est de plus en plus répartie à travers la planète. Et cela, comme je l’ai mentionné durant l’émission, non pas à cause des politiques de gauche mais du capitalisme et de la mondialisation.

 

Dans La Presse de ce matin, une série d’articles sur l’Inde permet de prendre la mesure de ces changements. «L'Inde produit chaque année plus de nouveaux millionnaires que n'importe quel autre pays du monde. Elle en comptait officiellement 70 000 en 2005 et 83 000 l'an dernier. Chaque année, ce nombre s'accroît de plus de 20%.» Épouvantable, diront nos illettrés économiques gauchistes: la richesse se concentre! Eh oui, c’était certainement préférable quand presque tous les Indiens étaient pauvres, il y avait alors plus d’égalité dans la pauvreté!

 

On apprend également que le Parti communiste contrôle toujours les rênes du pouvoir à Calcutta. Mais comme en Chine, ces «communistes» ont complètement abandonné leurs idées désuètes et se sont convertis à l’économie de marché (sans doute fortement tempérée par une ingérence constante de l’État, comme ici, mais tout de même):

 

Dans les années 80, repoussées par le syndicalisme ultramilitant, les multinationales Bata, Philips et Dunlop ont toutes quitté cette ville qui a longtemps incarné la misère indienne et qui attire toujours les plus miséreux.

Mais aujourd'hui, plus question pour Calcutta de passer à côté de la croissance économique rapide qui a métamorphosé Bombay, Bangalore et Delhi. «Notre priorité est de développer Calcutta et tout l'État du Bengale-Occidental, d'aider les pauvres, non pas d'établir le socialisme», lance Mridul De [un dirigeant communiste].

 

Pour arriver à ses fins, le Parti communiste ouvre les bras aux grandes entreprises capitalistes qu'il boudait hier encore, promettant des conditions avantageuses, des baisses d'impôts, des subventions à l'électricité, des terrains quasi gratuits et de la main-d'oeuvre bon marché.

 

On pourrait faire le même constat en Chine, au Viêt-Nam, au Brésil, en Pologne et dans des tas d’autres endroits. Encore une fois, devant ce phénomène mondial, les gauchistes n’ont rien à dire, à part se fermer les yeux et nier que ces pays soient en train de s’enrichir, comme l’ont fait mes opposants lors du débat de l’année dernière sur la mondialisation à la même émission. Ou encore adopter le discours réactionnaire malthusien (comme l'a fait Amir Khadir dans l'émission de cette semaine) qui admet qu'il y a enrichissement, mais que la planète n'a pas assez de ressources pour satisfaire les besoins de tous ces pauvres d'Asie et d'ailleurs s'ils se mettent à consommer autant que nous. Cette affirmation est non seulement fausse, elle contredit l'objectif marxiste de permettre aux pauvres de s'enrichir, en plus d'être méprisante venant d'un citoyen d'un pays occidental qui profite lui-même de toutes ces richesses mais voudrait qu'elles soient inaccessibles aux autres. Mais on n'en est pas à une contradiction intellectuelle près dans le discours gauchiste.   

 

Nous sommes entrés dans une ère où la pauvreté absolue et les famines sont rapidement en train de disparaître de la surface du globe, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Dans quelques années, à moins d’une catastrophe, cette réalité sera un mauvais souvenir. Le discours de la gauche marxiste paraîtra aussi archaïque, déconnecté de la réalité et risible que celui des astrologues ou des chasseurs de sorcières. On pourra alors les reléguer aux curiosités de l'histoire et les ignorer totalement.

 

La véritable menace à la liberté et à la prospérité dans l'avenir, elle vient plutôt de la droite autoritaire et militariste (aux États-Unis) et des interventionnistes de tout acabit, ces partisans du gouvernemaman qui souhaitent régler tous les problèmes du monde avec une nouvelle réglementation ou un nouveau programme étatique. Ce sont eux qui dominent la vie intellectuelle et politique au Québec.

 

            

Martin Masse

Le Quebecois Libre

 

Martin Masse est né à Joliette en 1965. Il est diplômé de l'Université McGill en science politique et en études est-asiatiques. Il a lancé le cybermagazine libertarien Le Québécois Libre en février 1998. Il a été directeur des publications à l’Institut économique de Montréal de 2000 à 2007. Il a traduit en 2003 le best-seller international de Johan Norberg, Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste, publié au Québec par l'Institut économique de Montréal avec les Éditions St-Martin et chez Plon en France.

 

 

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