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Cours Or & Argent

La finance de l’effondrement

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Publié le 05 janvier 2015
756 mots - Temps de lecture : 1 - 3 minutes
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« Le prix du baril de pétrole a perdu 50 dollars. Voilà qui ne semble peut-être pas énorme. Mais si vous prenez un prix de 107 dollars et lui en enlevez 57, vous obtenez un déclin de 47% ! »
–James Puplava, The Financial Sense News Network

Pas énorme ? Je suppose que pour ceux qui au fin fond de leur laboratoire auraient l’idée d’utiliser une table à calculs, ces chiffres sont renversants…

Voilà à quoi ressemble l’état d’esprit général. Notons toutefois qu’il s’agit là du point de vue des mêmes personnes qui se sont munies de leurs pompons et leurs mégaphones pour venir nous chanter la « révolution de schiste » ces deux dernières années. Puisqu’ils sont des professionnels de la finance, ils ont bien évidemment manqué d’observer l’aspect financier des choses, notamment le fait que les opérations de schistes étaient lancées sur le dos de financements obligataires toxiques.

Tout semblait pourtant fonctionner dans la matrice des taux d’intérêt proches de zéro, alors que les investisseurs désespérés de rendements venaient s’échouer sur le terrain vague du marché des obligations. Ces investisseurs, soit dit en passant, étaient des investisseurs institutionnels, des fonds de pension, des compagnies d’assurance, des fonds mixtes… Ils ont été achevés par les taux d’intérêt zéro. A la fin du XXe siècle, avant l’omnipotence de la Réserve fédérale, ils pouvaient dépendre d’un taux d’intérêt annuel régulier de 5 à 10% et faire ce qu’ils avaient à faire – remplir des chèques de pension, rembourser des demandes d’indemnités et payer leurs clients, et avoir suffisamment d’argent restant pour payer leurs salariés.

Les taux d’intérêt zéro ont mis fin à tout ça. Ils ont détruit l’indice le plus fondamental de l’univers financier : le coût véritable de l’emprunt monétaire. Ils ont ainsi déformé le concept de risque à tel point qu’il ne signifie aujourd’hui plus rien. Même lorsque la météo financière était risquée, il n’y avait plus aucun risque. Vous vous rendez compte ? Ils ont aussi détruit la relation entre l’argent emprunté et la structure de coût des projets pour lesquels il a été emprunté. Prenez le pétrole de schiste, par exemple.

Pour ce qui concerne le pétrole de schiste, le facteur fondamental était que les puits ne pouvaient être exploités que deux années durant avant d’être fermés. Pour les entreprises de ce milieu qui avaient généré quelques prêts, il fallait donc constamment forer, ne serait-ce que pour maintenir le niveau de production. Les opérations de forage coûtent entre 6 et 12 millions de dollars par puits. Ce qui s’est passé au cours de ces sept dernières années est que les foreurs et leurs amis de Wall Street ont excessivement médiatisé l’affaire – ils ont parlé de révolution de schiste. En seulement quelques années, les résultats de forage sont devenus si intéressants que les investissements ont afflué sur le secteur. Alors les opérations de forage se sont multipliées. Voilà qui allait sauver la qualité de vie des Américains. Qui leur permettrait de devenir énergétiquement indépendants. Les Etats-Unis Saoudiens. Voilà qui leur permettrait d’aller en voiture jusqu’à Wal-Mart indéfiniment.

Mais il faut parfois faire attention aux souhaits que l’on exprime. Le miracle du pétrole de schiste était un coup monté. Tant de pétrole a été produit en si peu de temps que la poule aux œufs d’or est morte – ou devrais-je dire la demande en pétrole à un prix pour lequel il était encore bon forer. Aujourd’hui, les financements toxiques font face à un défaut, et ils disparaîtront pour si longtemps qu’un certain nombre de puits ne seront jamais construits, que les puits actuels s’épuiseront d’ici deux ans, et qu’il n’y en aura pas d’autres pour les remplacer. Et si les foreurs revenaient un jour dans les bassins du Bakken et d’Eagle Ford, vous pouvez être certain que leur niveau d’activité sera bien moindre qu’il ne l’aura été en la glorieuse année 2014. Reste encore à voir quelles quantités d’obligations toxiques déferleront sur les marchés des produits dérivés, sans parler des bons vieux marchés des actions et obligations ou des grosses banques qui y participent. La réalité ne peut pas être trompée indéfiniment. Viendra un jour où le risque réapparaîtra.

La finance a été le poumon de l’économie qui, arnaque après arnaque, l’a accablée de fragilité. Cette fragilité a longtemps attendu de pouvoir s’exprimer, et la capacité des sorciers bancaires à la dissimuler pourrait s’être épuisée. Il n’y aura pas de remède miracle à l’effondrement du prix du pétrole et des dommages qu’il causera pour les sociétés de forage. Pas énorme, vous dîtes ?

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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Le charbon baisse lui aussi, ce qui pose des problèmes à l'Australie,... à surveiller.

Concernant le pétrole de schiste, si la production totale ne cesse d'augmenter, il faut tenir certains indicateurs à l'oeil, ils annoncent clairement le déclin :
- Rendement moyen d'un puits lors des 24 premières heures (= rendement maximal, par la suite il faiblit) : en baisse. Ceci veut dire que les meilleurs gisements ont déjà été exploités, donc que chaque forage aura un retour sur investissement plus faible.

- La perte de production (= diminution de productivité des puits et fermetures) augmente plus vite que le gain de production n'augmente. Bientôt ils seront égaux, donc ce sera la stagnation de la production totale, avec ensuite inversion.

(ceci pour montrer que même sans la chute du prix, le Shale Oil américain a un avenir sombre)
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Le charbon baisse lui aussi, ce qui pose des problèmes à l'Australie,... à surveiller. Concernant le pétrole de schiste, si la production totale ne cesse d'augmenter, il faut tenir certains indicateurs à l'oeil, ils annoncent clairement le déclin : - Re  Lire la suite
RalphZ - 05/01/2015 à 09:27 GMT
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